Le PDG d’United Airlines se dit « déçu » par les problèmes de fabrication persistants chez Boeing qui ont conduit à l’immobilisation au sol de dizaines d’avions de ligne de la compagnie aérienne américaine. Celle-ci envisagera d’autres solutions à l’achat d’une future version plus grande du Boeing 737 Max.

Le PDG d’United Airlines, Scott Kirby, a déclaré mardi que Boeing avait besoin d’une « action réelle » pour restaurer son ancienne réputation de qualité.

Ces commentaires interviennent après que la compagnie aérienne américaine eut révélé, lundi, qu’elle s’attendait à perdre de l’argent au cours des trois premiers mois de 2024 en raison de l’immobilisation au sol de ses Boeing 737 Max 9.

United Airlines possède 79 de ces avions, que les régulateurs fédéraux des États-Unis ont immobilisés au sol il y a plus de deux semaines à la suite d’une explosion d’un panneau d’un appareil Max 9 d’Alaska Airlines en plein vol, laissant un trou béant dans l’avion.

Les enquêteurs cherchent à savoir si les boulons qui aident à maintenir le panneau en place étaient manquants ou cassés.

M. Kirby a affirmé sur les ondes de CNBC qu’il pensait que les Max 9 pourraient être autorisés à voler à nouveau bientôt, « mais je suis déçu que les défis de fabrication continuent de survenir chez Boeing ».

« La goutte qui a fait déborder le vase »

Au cours des dernières années, des défauts de fabrication ont parfois retardé les livraisons d’avions Max et d’un avion Boeing plus gros, le 787. L’année dernière, United Airlines a reçu 24 avions Boeing de moins que prévu.

La compagnie aérienne a une commande permanente pour les jets Max 10, une version plus grande de la gamme Max. Cependant, ce modèle et un plus petit, le Max 7, accusent des années de retard pour être certifiés par la Federal Aviation Administration, qui est chargée des réglementations et des contrôles concernant l’aviation civile aux États-Unis.

L’immobilisation des avions Max 9 est susceptible de compliquer davantage les efforts de Boeing pour faire approuver les nouveaux modèles.

M. Kirby a déclaré que le Max 10 avait au moins cinq ans de retard sur le calendrier et pourrait être repoussé plus loin dans l’avenir.

« Je pense que c’est la goutte d’eau, l’immobilisation du Max 9 est probablement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour nous, a-t-il mentionné à CNBC. Nous allons au moins élaborer un plan qui ne contient pas le Max 10. »

M. Kirby n’a pas précisé quels avions la compagnie aérienne pourrait acquérir à la place du Max 10. Le haut dirigeant a toutefois souligné qu’il n’existe qu’un seul autre constructeur mondial d’avions aussi gros : le rival européen de Boeing, Airbus.

Se passer du Max 10 signifie probablement que United Airlines ne se développera pas aussi vite qu’il l’avait espéré, a ajouté M. Kirby.

Le président et chef de la direction de la division des avions commerciaux de Boeing, Stan Deal, s’est excusé pour l’immobilisation du Max 9 et a déclaré que la société apportait des changements.

« Nous avons laissé tomber nos clients et sommes profondément désolés pour les perturbations importantes qu’ils ont subies, à eux, à leurs employés et à leurs passagers », a déclaré M. Deal dans un communiqué.

« Nous prenons des mesures dans le cadre d’un plan global visant à remettre ces avions en service en toute sécurité et pour améliorer notre qualité et nos performances de livraison », a-t-il poursuivi.

Lundi soir, United Airlines a déclaré qu’elle subirait une perte pouvant atteindre 85 cents par action au premier trimestre, mais qu’elle enregistrerait un bénéfice par action d’entre 9 $ et 11 $ pour l’ensemble de 2024.