(New York) La compagnie American Airlines a dégagé un petit bénéfice au quatrième trimestre, plombé par des éléments exceptionnels liés notamment à des investissements, mais qui est malgré tout supérieur aux attentes des analystes.

Entre octobre et décembre, le chiffre d’affaires ressort à 13,06 milliards de dollars (-1 %) et le bénéfice net a fondu à 19 millions de dollars, contre 803 millions un an plus tôt, selon les documents publiés jeudi.

Ce dernier aurait été de 192 millions sans les éléments exceptionnels.

Rapporté par action et à données comparables – référence pour les marchés –, le bénéfice net ressort à 29 cents, alors que le consensus tablait sur onze cents.

« L’année 2023 a été exceptionnelle pour nous. Une autre année de récupération après la pandémie », a commenté Robert Isom, patron de la compagnie, lors d’une audioconférence avec des analystes.

« Nous avons rétabli la rentabilité de la compagnie, généré l’année dernière un flux record de liquidités disponibles », a-t-il poursuivi. « Nous avons une nouvelle année pour nous assurer que nous continuons de progresser ».

Selon lui, la demande devrait continuer d’être « très forte » avec un printemps et un été « exceptionnels pour nous en termes de demandes et de produits ».

Le transporteur a engrangé sur l’ensemble de l’année un chiffre d’affaires record de 53 milliards de dollars, opérant près de deux millions de vols sur l’ensemble de l’année 2023 avec un taux de remplissage de 83,5 %.

Malgré une charge exceptionnelle de près d’un milliard de dollars au troisième trimestre liée au nouvel accord salarial conclu avec ses pilotes, le bénéfice net annuel a bondi à 822 millions de dollars, contre 127 millions un an plus tôt.

« Ces résultats ont été tirés par le maintien de la forte demande pour les produits d’American, par une activité record de ses programmes de fidélité, par une solide performance opérationnelle et par un contrôle efficace des coûts », a résumé le groupe, qui s’est félicité de la réduction de son endettement à hauteur de 3,2 milliards en 2023.

La compagnie « a effectué plus de 75 % du chemin vers son objectif de désendettement d’ici fin 2025 », soit 15 milliards de moins par rapport au pic de mi-2021 qui atteignait 54 milliards, a-t-elle relevé.

American a également levé un coin du voile sur ses prévisions pour l’exercice en cours.

Pour le premier trimestre, l’entreprise prévoit une hausse de 6,5 à 8,5 % de sa capacité (environ +5 % pour l’année), une marge opérationnelle brute entre 0 et 2 % (entre 6 % et 9 % sur l’année) et une perte nette par action de 15 à 35 cents (bénéfice entre 2,25 et 3,25 dollars sur l’année).

Concernant les déboires du constructeur américain Boeing, qui a enchaîné une série de problèmes de production et dont les 737 MAX 9 sont suspendus depuis un incident en vol le 5 janvier, M. Isom a estimé qu’il fallait que Boeing « se reprenne ».

« Nous avons besoin que Boeing soit un succès. […] Nous avons besoin que tous les constructeurs fassent leur boulot, c’est déjà suffisamment compliqué d’opérer une compagnie aérienne, nous avons besoin de produits de qualité », a-t-il relevé.

Interrogé sur l’avenir de la relation commerciale avec Boeing, il a précisé considérer « très sérieusement » la « fiabilité et la sécurité, immédiatement, dès la sortie d’usine » lorsqu’il fait ses emplettes pour de nouveaux avions, citant Boeing, mais aussi ses concurrents Airbus et Embraer parmi ses fournisseurs.

« Je n’en dirai pas plus », a-t-il conclu.

Vers 14 h 35 (heure de l’Est), l’action American Airlines bondissait de 10,34 % et celle de Boeing chutait de 6,01 % à la Bourse de New York.