(New York) La chaîne de restauration rapide McDonald’s a annoncé lundi des résultats contrastés au quatrième trimestre, son chiffre d’affaires ayant été affecté par la guerre au Proche-Orient après des appels au boycottage.

Le chiffre d’affaires a raté de peu les attentes des analystes, ressortant à 6,41 milliards de dollars quand le consensus tablait sur 6,45 milliards. Il a progressé de 8 % sur un an, selon un communiqué.

Il n’a en revanche gagné que 3,4 % à périmètre comparable, enregistrant un recul de 0,7 % dans ses marchés sous licence à l’international du fait de l’impact du conflit à Gaza entre Israël et le Hamas depuis quatre mois.

Le géant de la restauration rapide est devenu une cible de choix après que sa franchise en Israël a annoncé en novembre offrir des milliers de repas gratuits à l’armée israélienne.

« Nous reconnaissons que les familles dans ces zones continuent d’être tragiquement affectées par la guerre, et nos pensées les accompagnent », a relevé Chris Kempczinski, patron du groupe, lors d’une conférence avec des analystes.

« L’impact est significatif », a-t-il ajouté, refusant de donner une quantification chiffrée.

Selon lui, cet impact est « plus prononcé au Proche-Orient. Mais nous voyons un certain impact dans d’autres pays musulmans comme la Malaisie, l’Indonésie ».

Et aussi dans des pays ayant une importante population musulmane comme la France, en particulier lorsque le restaurant se trouve dans un quartier où les musulmans sont nombreux, a-t-il ajouté.

Hausses « stratégiques »

Les ventes pro forma du groupe ont progressé de 4,3 % aux États-Unis où, notamment, l’addition moyenne déjà « solide » a progressé dans le sillage de hausses de prix « stratégiques », et les ventes sur supports numériques et les livraisons ont poursuivi leur croissance.

À l’international (hors franchises), elles se sont améliorées de 4,4 % avec des performances tirées par le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada, qui ont été partiellement altérées par un repli en France.

« Nous ne sommes pas satisfaits de notre performance » en France qui est « historiquement l’un de nos meilleurs marchés », a reconnu M. Kempczinski.

« La France est à coup sûr le marché qui est le plus sous pression en ce moment », a-t-il ajouté, se montrant optimiste sur la capacité du groupe « à remettre l’activité sur les rails ».

« Nous avons une équipe dirigeante quasiment renouvelée sur ce marché », a précisé le directeur financier Ian Borden.

En revanche, les dirigeants ont salué une « très bonne année 2023 » en Chine. « Nous sommes très contents […], nous constatons une forte croissance », a précisé le patron du groupe.

Plus d’un millier de restaurants ont été ouverts en Chine en 2023 et le groupe prévoit un nombre similaire en 2024.

Le bénéfice net du quatrième trimestre a franchi la barre des deux milliards (2,04 milliards), progressant de 7 % sur un an.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – référence pour les marchés –, il ressort à 2,95 dollars dépassant les attentes (2,82 dollars).

Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires a atteint 25,49 milliards de dollars (+10 %) et le bénéfice net a bondi de 37 % à 8,47 milliards.

« Nous restons confiants sur la résilience de notre activité dans un contexte macroéconomique difficile qui va persister en 2024 », a indiqué M. Kempczinski, cité dans le communiqué.

Le groupe a annoncé début décembre vouloir atteindre 50 000 points de vente d’ici 2027, contre 40 275 fin 2022 dont environ 95 % étaient des franchisés.