L’exercice financier 2024 de la Banque Nationale s’amorce avec une performance financière supérieure aux attentes poussant l’action à un sommet historique en Bourse.

L’action de la plus grande institution bancaire québécoise s’est appréciée de 2 % mercredi pour terminer la séance à 106,07 $ à la Bourse de Toronto.

Le profit par action ajusté s’est élevé à 2,59 $ pour la période de trois mois terminée à la fin janvier et surpasse de 10 % les prévisions des experts qui anticipaient 2,36 $ par action.

Les profits nets dégagés par l’organisation ont augmenté de 5 % à 922 millions au premier trimestre.

La direction explique notamment la hausse des profits par la croissance du revenu total de tous les secteurs d’exploitation.

L’analyste Darko Mihelic, chez RBC, se montre particulièrement impressionné par le bénéfice record de 308 millions dégagé par le secteur des marchés financiers, en hausse de 3 % sur un an et de 7 % par rapport au trimestre précédent. Il anticipait 269 millions.

Les provisions pour pertes sur créances de la Banque Nationale – c’est-à-dire les fonds mis de côté pour couvrir les prêts susceptibles de ne pas être remboursés – s’élèvent à 120 millions, ce qui s’avère relativement conforme au consensus des analystes qui s’articulait autour de 122 millions.

Malgré la performance dévoilée, le PDG Laurent Ferreira a adopté un ton prudent en conférence téléphonique.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Laurent Ferreira

Comme prévu, 2024 s’annonce difficile pour les consommateurs et les entreprises. Les taux d’intérêt restent élevés et les pressions inflationnistes sont toujours présentes. Le déséquilibre de l’offre de logements exerce une pression sur l’inventaire au pays tandis que nous continuons d’observer des signes de ralentissement sur le marché du travail.

Laurent Ferreira, PDG de la Banque Nationale

« À l’avenir, la croissance économique pourrait s’avérer difficile, ce qui pourrait se traduire par une baisse de l’inflation et un allègement des taux d’intérêt. Dans ce contexte, nous entamons le deuxième trimestre avec des réserves prudentes et des ratios de capital élevés. Ça nous permet de soutenir la croissance de la banque et de restituer du capital aux actionnaires par le biais d’augmentations durables des dividendes. »

De l’avis de l’analyste Meny Grauman, de la Banque Scotia, les résultats présentés par la Banque Nationale sont les meilleurs jusqu’ici cette semaine parmi les grandes banques canadiennes.

La CIBC et la TD publieront à leur tour leurs résultats de début d’exercice jeudi pour compléter la ronde de présentations des grandes banques canadiennes.

10 étages de plus pour les employés

La construction de la tour de 40 étages abritant le nouveau siège social de la banque, rue Saint-Jacques dans le Vieux-Montréal, ne suffit par ailleurs déjà plus pour répondre aux besoins futurs de l’organisation.

Laurent Ferreira explique que le récent achat des dix premiers étages de la tour voisine de son nouveau siège social, rue Saint-Jacques, augmente d’environ 30 % l’espace de bureaux que ses employés pourront occuper.

« La banque grandit », dit Laurent Ferreira en entrevue. « Il faut planifier sur une période de 10 à 15 ans et on a réalisé qu’un jour on allait avoir besoin de plus d’espace. En planifiant à plus long terme, il devenait préférable de prendre possession de cet immeuble au lieu de sous-louer ailleurs dans cinq ans, par exemple. »

Construit au coût d’environ un demi-milliard dans les dernières années, le nouveau siège social de 40 étages peut accueillir 7500 employés alors que la banque a environ 12 000 employés à Montréal en excluant ceux en succursale.

Si Laurent Ferreira soutient que les plans ne sont pas encore finalisés, il prévoit qu’une portion des 10 étages acquis dans l’édifice voisin du nouveau siège social sera occupée par des conseillers en placements et certaines « équipes d’opérations ».

La Banque Nationale a ainsi acheté la portion commerciale du projet mixte du promoteur immobilier Broccolini et s’attend à pouvoir occuper les 10 premiers étages de cette tour de 58 étages en 2026. Des unités résidentielles sont prévues sur les étages au-dessus de ceux achetés par la banque.

Laurent Ferreira assure que la politique de télétravail de la banque ne change pas. « Notre approche demeure d’être flexible. On demande aux équipes de s’organiser et de travailler ensemble pour identifier les meilleures façons d’avoir une forme de travail hybride. »