La restructuration n’est pas terminée à la Banque Laurentienne alors que la nouvelle équipe de direction de l’institution financière montréalaise entend réduire encore davantage ses dépenses.

« D’autres frais de restructuration seront nécessaires », affirme le grand patron de la Laurentienne, Éric Provost. « Mais son ampleur doit encore être déterminée », a-t-il précisé jeudi durant une conférence téléphonique organisée en marge de la présentation de la performance financière de début d’exercice.

Éric Provost a fait cette déclaration alors que la banque avait déjà annoncé au début décembre le licenciement de 2 % de l’effectif, une décision qui a touché 55 employés dans une volonté de simplifier la structure organisationnelle.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Le PDG de la Banque Laurentienne, Éric Provost

Éric Provost a indiqué jeudi qu’il reste encore du travail à accomplir pour réduire les dépenses, mais qu’il faut continuer de patienter avant d’en savoir davantage, car ce n’est qu’au printemps que la banque prévoit présenter un plan stratégique renouvelé.

Les analystes et les investisseurs attendent ce plan pour bien comprendre quel genre d’organisation la Banque Laurentienne sera dans l’avenir et quel sera son potentiel.

Éric Provost a néanmoins souligné que ce plan permettra à la banque de se concentrer sur les domaines dans lesquels elle peut « gagner » afin d’accroître sa compétitivité tout en simplifiant la manière dont elle répond aux besoins des clients.

« Dans le cadre de cette refonte, nous avons lancé un examen de bout en bout de tous nos produits, projets et processus pour nous aider à prendre des décisions éclairées alors que nous cherchons à simplifier notre modèle d’exploitation. Ce travail est en cours et nous prendrons les décisions appropriées concernant les produits et les projets au fur et à mesure que nous progresserons dans cet exercice. »

Création d’un bureau de la transformation

La banque a par ailleurs annoncé jeudi la création d’un bureau de la transformation et de la stratégie dont la direction est confiée à Marie-Christine Custeau, actuellement première vice-présidente, efficacité des ventes, services aux entreprises et aux particuliers à la banque.

Ce bureau supervisera le développement, la mise en œuvre et l’évolution du plan stratégique, identifiera les priorités organisationnelles, et veillera à ce que les décisions soient prises à un rythme soutenu. Ce bureau travaillera en collaboration avec les services financiers pour contrôler le budget et maximiser les objectifs de transformation.

Le PDG Éric Provost a également annoncé la nomination de Benoit Bertrand au poste de chef de l’information.

Résultats inférieurs aux attentes

L’action de la Laurentienne a cédé 2 % de sa valeur jeudi à Toronto après le dévoilement de la performance financière des mois de novembre, décembre et janvier. Les résultats ont notamment raté par 5 % la cible de rentabilité des analystes.

La banque a généré un profit par action ajusté de 91 cents, alors que le marché attendait 95 cents par action.

Ce résultat exclut une charge de restructuration de 6,1 millions, l’équivalent de 10 cents par action, mais tient cependant compte d’un montant de 2,3 millions, ou 4 cents par action, lié à la reprise des activités après la panne du système central survenue en septembre.

« Un autre trimestre quelque peu difficile pour la Laurentienne avec des dépenses élevées qui ont plus que compensé une croissance des revenus supérieure aux anticipations », commente l’analyste Mike Rizvanovic, de la firme Keefe, Bruyette & Woods.

Chez RBC, Darko Mihelic affirme qu’il faut s’attendre à ce que la banque dépense pour adapter ses activités de sorte qu’à son avis des résultats inférieurs aux prévisions en raison de dépenses élevées ne sont pas trop préoccupants. « L’exécution et le plan stratégique sont d’un grand intérêt », précise-t-il cependant.

Les revenus de 258 millions du trimestre sont en légère baisse sur un an, mais en hausse de 4 % par rapport au trimestre précédent.

Les profits nets de la banque ont atteint 37 millions pour le trimestre, en hausse de 22 % par rapport au trimestre précédent, mais en baisse de 28 % sur un an.

Les provisions pour pertes sur créances ont augmenté à 16,9 millions pour le trimestre, alors qu’elles étaient de 15,4 millions il y a un an.

L’actif total de la banque s’élevait à 48,1 milliards en date du début février, en recul de 4 % par rapport à 49,9 milliards il y a trois mois.

La Laurentienne est dirigée par Éric Provost depuis octobre. La direction lui a été confiée après le départ inattendu et soudain de Rania Llewellyn en septembre dans la foulée d’une panne informatique des services bancaires et après qu’un examen des options stratégiques se soit terminé en excluant une vente potentielle.