(Londres) Le géant britannique des hydrocarbures Shell s’attend à des ventes et marges de gaz « solides mais nettement plus faibles » au premier trimestre qu’au quatrième trimestre 2023 lorsqu’elles avaient été « exceptionnelles », d’après un communiqué vendredi.

La performance du quatrième trimestre avait été dopée par la forte demande hivernale et des prix du gaz plus élevés.

À l’inverse, les ventes et marges de produits chimiques devraient être nettement plus élevées au premier trimestre qu’au dernier trimestre de 2023, a précisé le groupe dans un point trimestriel avant la publication de ses résultats, prévue le 2 mai.

Les prévisions de volumes de production de gaz naturel liquéfié (GNL) et raffinage sont revues à la hausse et en nette augmentation comparé au dernier trimestre de 2023, dans ce point trimestriel.

La fourchette des anticipations d’extraction de pétrole et gaz est élargie, témoignant d’une incertitude sur cette production.

Les cours du gaz européen ont chuté de 17 % environ depuis le début de l’année, après s’être envolés à des records historiques dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine.

Les cours du brut, s’ils sont retombés de leurs sommets du début de la guerre en Ukraine, ont toutefois été renforcés par le regain de tensions au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.  

En février, Shell avait annoncé un bénéfice net 2023 divisé par la baisse des prix des hydrocarbures qui avaient atteint des sommets l’année précédente.

Shell a réalisé en 2022 le bénéfice annuel le plus élevé de son histoire.

L’action de Shell reculait de 0,02 % à 2763,50 pence vers 5 h 20 (heure de l’Est) vendredi.

« Le directeur général Wael Sawan essaie de rattraper les rivaux américains du groupe, qui bénéficient de valorisations plus généreuses » et « insiste sur le fait que si l’entreprise reste engagée vers la neutralité carbone, les investissements doivent rapporter », note Russ Mould, analyste de AJ Bell.

Pour lui, le fait que Shell montre dans ce communiqué qu’une perte trimestrielle soit peut-être attendue dans la division d’énergies renouvelables est donc « significative ».

Le groupe prévoit un résultat ajusté compris entre une perte de 0,1 milliard de dollars à 0,5 milliard pour le premier trimestre dans cette division.