En entrant pour la première fois dans une boutique d'accessoires pour bébé, les futurs parents risquent d'avoir un choc. Ils découvrent une foule d'objets dont ils ne soupçonnaient sans doute pas l'existence. On leur propose, pour le bien-être de leur futur chérubin, chauffe-biberon, tapis d'activité, moniteur vidéo pour surveillance à distance, loquet pour siège de toilette, exerciseur, siège de bain, poubelle à couches et tutti quanti.

______________________

2e texte d'une série de trois:

Le coût d'un enfant:

1/3 : PROBLÈME : Bébé arrive! Avec sa facture

2/3 : PERSPECTIVE : Sollicités de tous bords, tous côtés

3/3 : SOLUTION : Objectif maison

______________________

En plus de poussettes aussi perfectionnées que des Formules 1, qui peuvent facilement coûter plus de 1000 $.

De quoi donner le vertige ! Surtout si on y ajoute le coût des couches jetables, qui dépasse généralement 1000 $ par année.

« Pour les bébés, il existe une foule de gadgets. Les parents sont très sollicités et c'est facile de se faire prendre au jeu, ce qui risque même de les faire embarquer dans la spirale de l'endettement », souligne Hélène Hétu, consultante budgétaire à l'ACEF Rive-Sud de Montréal, qui donne des ateliers budgétaires aux nouveaux parents.

C'est pourquoi, dans ces rencontres, Mme Hétu insiste sur l'importance de réfléchir, avant la naissance des marmots, à ses valeurs, ses besoins et son budget. « Oui, avoir un bébé amène beaucoup de changements financiers, notamment à cause de la baisse de revenus pendant le congé de maternité, dit-elle. Mais il faut se questionner sur ses priorités. Influencés par la publicité et l'entourage, certains deviennent des parents gonflables. »

Les parents qui décident d'équiper leur maison, leur voiture et leur enfant de matériel de puériculture à la fine pointe de la technologie peuvent y mettre des milliers de dollars. À l'inverse, plusieurs s'en tirent à bon compte en sollicitant leur famille et leurs amis pour du matériel et des vêtements dont ils n'ont plus besoin, en magasinant dans les boutiques d'occasion ou dans les petites annonces, en courant les soldes et en décidant de se limiter à l'essentiel.

Pas étonnant, alors, que les études qui tentent de déterminer combien il en coûte d'élever un enfant parviennent à des résultats si variables, allant de 3000 $ par année à près de 15 000 $.

« C'est une question de choix, dit Hélène Hétu. Il y a bien des façons d'ajuster son budget pour la venue d'un bébé. Par exemple, avec un enfant, certains sortent moins ou vont moins au restaurant, ce qui réduit ces postes de dépenses. »

C'est aussi, évidemment, une question de revenu : plus on a d'argent, plus on dépense pour ses enfants. Mais certains ont de la difficulté à faire des choix, quand il est question de leur progéniture. Comme cette famille endettée, qui a consulté Mme Hétu pour tenter de s'en sortir. « Ils dépensaient 300 $ par mois pour les activités culturelles et sportives de chaque enfant, et pour eux, c'était impossible de penser couper là-dedans », raconte-t-elle.

Parions que des vêtements griffés et une poussette dernier cri ont peu d'influence sur le bonheur de bébé. Et pour leurs parents ? À chacun de se poser la question...

POUR EN SAVOIR PLUS

Guide Un bébé à bas prix, de l'ACEF de l'Est de Montréal, disponible dans plusieurs ACEF au Québec.

Combien coûte un enfant chaque année ?

De 3000 $ à 4500 $ selon l'âge des enfants, d'après une étude de l'Institut Fraser dévoilée en août 2013, si on ne calcule que les besoins essentiels, sans tenir compte des frais de garde et de la baisse de revenu pendant un congé parental.

5200 $ en moyenne d'après une enquête de 2008 de l'ACEF de l'Est de Montréal, auprès de plusieurs familles. Selon les revenus familiaux, les résultats variaient de 1100 $ à 13 300 $.

9600 $ pour des parents ayant un revenu disponible de 80 000 $, selon le ministère de la Justice du Québec (tables de fixation des pensions alimentaires).

12 500 $ en moyenne selon une enquête du magazine canadien MoneySense, publiée en 2012

12 600 $ à 14 700 $ en moyenne selon le gouvernement des États-Unis.