Le meilleur est-il déjà derrière nous ? Alors que les indices boursiers sont à des sommets, les boursicoteurs s'interrogent. Et pour cause : nous sommes en mai.

L'approche de l'été rappelle inévitablement aux investisseurs la vieille maxime « Vends en mai et pars en vacances », traduction libre de « Sell in May and go away ». Elle suppose que les gens sont plus portés à prendre des risques durant les mois froids et cherchent à alléger leur portefeuille avant l'été pour avoir l'esprit tranquille.

L'adage a des fondements statistiques impressionnants. Il a été vérifié dans 36 pays par l'American Economic Review. Aux États-Unis, le Dow Jones a ainsi progressé de 7,5 % de novembre à mai, mais n'a augmenté en moyenne que de 0,3 % les six mois suivants, selon le Stock Trader's Almanac dont les données remontent jusqu'en 1950.

L'adage vaut aussi au Canada où UBS Securities Canada a déjà démontré que plus de 90 % du rendement de l'année à la Bourse de Toronto est réalisé entre les mois de novembre et mai. Cela est surtout attribuable au fléchissement du marché des ressources jusqu'à l'arrivée de l'automne. Le prix du pétrole a notamment tendance à atteindre des niveaux plus élevés de février à mai.

Retour sur les six dernières années pour l'épreuve des faits : 

LA BOURSE À DEUX TEMPS

(Performance des deux grands indices nord-américains)

Hiver (1er oct. au 30 avril)

Été (1er mai au 30 sept.)

2008-2009 Dow TSX

Hiver - 21,5 % - 11,5 %

Été 11,4 % 7,5 %

Exception notoire : la Bourse a carrément infirmé le dicton « Sell in May » avec le splendide revirement de l'été 2009.

2009-2010 Dow TSX

Hiver 6,6 % 5,4 %

Été 7,6 % 6,9 %

Au sortir de la crise financière, les marchés poursuivent une course que même les facteurs saisonniers ne peuvent ralentir.

2010-2011 Dow TSX

Hiver 16,1 % 11,7 %

Été - 11,2 % - 14,1 %

La théorie de la saisonnalité des marchés a particulièrement bien servi les investisseurs en 2011-2012, tant au Canada qu'aux États-Unis.

2011-2012 Dow TSX

Hiver 16,3 % 2,3 %

Été 10,9 % 8,4 %

Le 30 avril 2011, le Dow touche son sommet de l'année. Ceux qui vendent en mai se privent toutefois d'un rendement additionnel dans les deux chiffres. Du côté canadien, les gains ont été nettement plus forts l'été venu après six mois de valse-hésitation.

2012-2013 Dow TSX

Hiver 9,8 % 0,7 %

Été 2,9 % 3,8 %

Dopé par les injections de la banque centrale, le marché boursier américain a mieux performé avant les vacances de 2013. Par contre, la Bourse canadienne en a profité pour reprendre son retard.

2013-2014 Dow TSX

Hiver 9,1 % 14,1 %

Été 2,9 % 2,0 %

L'été dernier s'est avéré relativement tranquille sur les marchés boursiers nord-américains, le gros des profits ayant été engrangé durant les mois froids.