(Toronto) Les rayons papeterie devraient être plus fréquentés cette année, car les parents et les étudiants recommencent à faire leurs achats en magasin pour se procurer les produits essentiels à la rentrée scolaire, même si leurs paniers sont peut-être un peu moins bien remplis.

Ce rituel de magasinage annuel intervient alors que la hausse des coûts de l’alimentation et du logement pèse sur les plans de dépenses facultatives de nombreux ménages.

Selon une enquête du Conseil canadien du commerce de détail, environ 73,6 % des personnes qui achètent des articles pour la rentrée scolaire prévoient de dépenser plus de 50 dollars cette année, contre environ 77 % l’an dernier.

Alors que l’année dernière, les acheteurs prévoyaient de débourser davantage pour les vêtements, les livres, la musique et l’électronique, cette année, la papeterie devrait être la catégorie de dépenses la plus importante, 61 % des consommateurs déclarant que c’est là qu’ils dépenseront la plus grande partie de leur argent pour les achats de rentrée scolaire.

L’année dernière, les articles de papeterie ne figuraient même pas parmi les dix premières catégories de l’enquête, qui a été menée auprès de plus de 9000 adultes canadiens sur la plateforme mobile et le panel en ligne de Caddle et dont la marge d’erreur est de 1 % ou moins.

Les résultats montrent que les Canadiens sont plus prudents en matière de dépenses, mais qu’ils prévoient toujours d’acheter ce dont les enfants ont besoin pour l’école, a observé Michelle Wasylyshen, porte-parole du Conseil du commerce de détail.

« Les gens continuent de dépenser… ils sont prudents, mais ils sont prêts à dépenser quand c’est important. »

Des achats en personne

L’enquête a également révélé que 81 % des acheteurs prévoient de se rendre en personne dans les magasins cette année, ce qui représente une augmentation notable par rapport aux 41 % qui avaient déclaré la même chose l’année dernière.

« La tradition de la visite familiale au magasin pour faire le plein de fournitures et de vêtements pour la rentrée scolaire est de retour en force », a déclaré Mme Wasylyshen.

D’autres enquêtes montrent que la hausse des prix et les taux d’intérêt élevés que la Banque du Canada utilise pour tenter de ralentir l’inflation sont de plus en plus difficiles à supporter.

Dans un questionnaire de NerdWallet, 27 % des personnes interrogées ont répondu qu’elles achèteraient moins de fournitures scolaires et que plus de la moitié d’entre elles chercheraient les rabais.

Le sondage réalisé par Harris Poll auprès de 303 adultes canadiens, dont la marge d’erreur est de 6,4 %, révèle que les acheteurs prévoient de dépenser en moyenne 524 $ pour les achats de la rentrée scolaire.

Planification requise

Shannon Terrell, experte en finances personnelles chez NerdWallet, a précisé dans une déclaration publiée avec les données qu’il est facile de dépenser trop pour les achats de la rentrée scolaire, et qu’il est donc important de planifier pour freiner les envies de faire des excès et garder le contrôle de ses finances.

Un autre sondage de Capital One a révélé que 45 % des ménages canadiens gagnant moins de 60 000 $ renoncent à des articles essentiels, et que 80 % des ménages de cette tranche de revenus se privent d’articles facultatifs, mais utiles.

Dans l’ensemble, 57 % des personnes interrogées ont indiqué que le fait de penser à ce qu’elles dépensent pour leur(s) enfant(s) les stressait, 64 % des femmes et 49 % des hommes étant de cet avis.

Ces résultats correspondent aux prévisions de Bruce Winder, analyste du commerce de détail, pour cette saison d’achats, et soulignent la nécessité pour les détaillants de réagir en conséquence.

« Ils achèteront moins d’articles discrétionnaires et plus d’articles essentiels, de sorte que les détaillants proposeront des promotions assez agressives. »

Si les étudiants considèrent certains articles comme essentiels, les parents risquent de voir les choses autrement cette année.

« Les articles discrétionnaires consistent à se demander si l’on a vraiment besoin de ce haut supplémentaire ou de ce nouveau pantalon à strass. Vous savez, les articles de mode », a-t-il ajouté.

Il s’attend à ce que davantage d’acheteurs se tournent vers les magasins à un dollar et les ventes d’occasion en ligne, ainsi que vers des options moins chères telles que Shein et Temu, même si les vêtements de la mode rapide ne durent pas aussi longtemps ou ne sont pas aussi bons pour l’environnement.

« Si vous êtes comme la plupart des gens qui doivent faire attention à leur argent, alors oui, ils sont prêts à renoncer à un peu de qualité pour traverser cette période… et ils sont probablement prêts, même s’ils ne l’aiment pas, à mettre de côté certaines de leurs préoccupations environnementales », a souligné M. Winder.

Évolution des prix

Toutefois, les acheteurs soumis à la pression de l’inflation générale pourraient être agréablement surpris par l’évolution des prix de certains articles clés de la rentrée scolaire au cours des dernières années.

Les prix des vêtements pour enfants ont baissé d’environ 5,4 % au cours des trois dernières années jusqu’en juillet 2023, tandis que les chaussures pour enfants ont augmenté d’un peu moins de 6 %.

Les manuels et fournitures scolaires, qui comprennent les crayons, les stylos à bille, les cahiers et d’autres articles essentiels, ont augmenté d’un peu moins de 4 %.

Les appareils électroniques, dont la demande a explosé pendant la pandémie, ont vu leurs prix baisser sensiblement, tant en raison de l’amélioration de leur qualité que de l’évolution de leur prix d’achat. Ce que Statistique Canada appelle les dispositifs numériques multifonctionnels ont baissé d’environ 21 % au cours des trois dernières années.

Mais si certaines de ces tendances de prix peuvent aider, la propension générale à l’inflation, combinée à la diminution des réserves de liquidités des Canadiens, signifie que la force jusqu’ici surprenante des consommateurs devrait s’affaiblir cette saison, selon M. Winder.

« Je pense que nous commençons à voir cette force s’estomper, simplement parce qu’il y a trop de vents contraires. »