Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial

Montréal-Est lancera au printemps un pôle logistique, appelé 40NetZERO, au nord de l’autoroute 40, sur les anciens terrains de Pétromont.

La seule ville défusionnée située à l’est du boulevard Saint-Laurent dispose de 23 millions de pieds carrés de terrains vacants, vestige de son passé industriel. La moitié de la superficie est encore contaminée et celle qui ne l’est pas nécessite d’importants travaux d’infrastructures avant de pouvoir être mise en valeur.

« La première pelletée de terre devrait se faire dès que la terre sera dégelée parce qu’on va entrer l’infrastructure », a indiqué la mairesse Anne St-Laurent, qui a présenté publiquement la vision de développement pour la ville de 4400 habitants le mardi 21 février.

Il s’agit d’un ancien terrain de Pétromont/Dow Chemicals d’une superficie d’environ 7 millions de pieds carrés déjà décontaminés qui avait été acquis par Loracon avant d’être transmis au promoteur MET-HB I Propriétés, appartenant à Robert Soldera. La Ville et le promoteur se partageront le coût des infrastructures.

Le campus comprendra environ 3 millions de pieds carrés de bâtiments locatifs, et un pavillon commun sera aménagé au cœur du campus. Celui-ci devrait inclure un café-restaurant, des salles de conférence, une salle d’entraînement, précise Julie Larocque, directrice et coordonnatrice de 40NetZERO.

Le journal Le Devoir avait révélé l’existence d’un projet de quartier d’affaires écoénergétique en juillet 2021.

Le site 40NetZERO va accueillir un premier parc d’affaires carboneutre.

Nicolas Dziasko, directeur municipal du développement de la Ville de Montréal-Est

« On a l’ambition de devenir un des premiers parcs industriels certifiés SITES au Canada, a-t-il détaillé dans sa présentation publique. Ça veut dire quoi ? On adopte les meilleures approches en matière d’aménagement du territoire, de développement, et de tout ce qui touche à la résilience des villes par rapport aux changements climatiques. Ces concepts vont être traduits d’une manière concrète à la fois sur l’espace public et sur l’espace privé avec le partenaire avec qui on fait affaire. »

Avec ces terrains vacants, Montréal-Est veut développer trois nouvelles zones. La zone au nord de l’autoroute 40 sera consacrée à la logistique, comme on vient de le voir. Le territoire compris au sud de l’autoroute 40 et au nord de la rue Sherbrooke deviendrait un technopôle en écologie industrielle. Finalement, la frange située entre la rue Sherbrooke et la rue Notre-Dame serait transformée en un quartier intelligent où se côtoient institutions de savoir, logements, industries légères et équipements de loisirs et de divertissement.

« Il y a suffisamment de place pour doubler la population de Montréal-Est », a indiqué M. Dziasko, en mêlée de presse. Il a rappelé qu’on devrait ajouter pas moins de 40 000 logements dans l’île de Montréal au cours des prochaines années.

Le secteur bordant le fleuve sera lui aussi consacré à la fonction résidentielle, avec la construction d’immeubles multirésidentiels en hauteur.

Montréal-Est se donne 30 ans pour changer de visage. Dans l’immédiat, la Ville a entrepris de densifier son cœur commercial, soit l’avenue Broadway. Elle a investi 14 millions pour lui refaire une beauté et remettre à neuf les infrastructures. Un immeuble de 109 logements locatifs répartis sur six étages doit sortir de terre au printemps. Sur un lot de biais, une copropriété de 34 logements s’en vient également.

Une condition sine qua non pour que cette vision devienne réalité : Montréal-Est doit être desservie par le futur système de transport collectif de l’Est avec l’aménagement d’une gare qui devrait être située rue Sherbrooke. Le tracé du REM de l’Est et du mode de transport qui lui a succédé ne prévoit aucun arrêt à Montréal-Est pour le moment, déplore la mairesse Anne St-Laurent.

Brasswater veut acheter le village piétonnier de Mont-Tremblant

La récession qui menace n’empêche nullement la société Brasswater d’annoncer ses couleurs. « Je veux acheter le village, a fait savoir Ian Quint, président de Brasswater (anciennement Groupe Quint) à La Presse. J’ai une maison à Tremblant. Je suis là trois jours par semaine depuis 25 ans. J’ai de l’expérience dans les propriétés de vente au détail. Je veux que la propriété reste entre des mains québécoises. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Village piétonnier de Mont-Tremblant

Brasswater détient notamment les magasins entrepôts (outlets) de Saint-Sauveur et de Bromont.

Le vendeur est LaSalle Investment Management, filiale du groupe Jones Lang LaSalle (JLL). Le vendeur espère obtenir 100 millions. Il aurait payé 68 millions en 2018 pour acquérir le village piétonnier, selon Le Journal de Montréal. Le courtier inscripteur est CBRE. Celui-ci va lancer un appel d’offres le 22 mars, précise Ruth Fischer, première vice-présidente et directrice générale de CBRE au Québec.

La propriété compte 66 locaux : des magasins de vêtements et des restaurants principalement. Le taux d’occupation s’élève à 93 %. Les ventes par pied carré s’élèvent à environ 660 $. À titre comparatif, le centre commercial le plus productif au Québec, le Centre Eaton au centre-ville de Montréal, avait des ventes de 983 $ par pied carré en 2019.

L’homme d’affaires Ray Junior Courtemanche a récemment fait connaître son désir d’acquérir l’actif convoité. Il s’est fait connaître dans le passé pour avoir racheté les vastes terrains de Morgan Stanley et de Sheldon Gordon à Mirabel en 2011.

Immo commercial : des transactions de 18 milliards en 2022

Même si l’activité est tombée au point mort au second semestre, l’année 2022 a été la meilleure que le Québec ait connue en ce qui a trait au volume de transactions, exprimé en dollars, de propriétés immobilières commerciales.

Celles-ci comprennent les magasins, restaurants, bars et centres commerciaux, l’industriel, les terrains, les conciergeries, y compris les résidences pour personnes âgées.

Il s’est vendu pour 18,4 milliards de dollars de propriétés commerciales en 2022, a compilé la firme Côté Mercier Service de données. « C’est 42 % de plus qu’en 2021 en termes de volume, alors que l’année 2021 [volume de 13 milliards de dollars] affichait déjà une croissance de 80 % par rapport à 2020 [7 milliards] », soutient la société dans un communiqué.

« Dans toutes les catégories d’actif, les deux premiers trimestres de 2022 ont été si bons que la baisse importante du dernier semestre n’a pas eu d’impact significatif sur l’ensemble de l’année », avance Christian-Pierre Côté, associé.