Un jeudi sur deux, La Presse propose un retour sur ce qui retient l’attention dans le domaine de l’immobilier résidentiel et commercial.

L’immense terrain appartenant à la société Imperial Oil suscite l’intérêt d’Ivanhoé Cambridge, filiale immobilière de la Caisse de dépôt, a appris La Presse.

« Ivanhoé Cambridge fait partie des gens intéressés par le terrain », a fait savoir à La Presse Élise Proulx, sa cheffe du développement économique au Québec. « Le gouvernement du Québec a des discussions avec le vendeur », a-t-elle ajouté, dans le cadre d’un entretien.

Ces propos s’ajoutent à ceux tenus en juin par le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, en marge d’un évènement tenu par la Chambre de commerce de l’est de Montréal. « Je n’exclus rien, avait-il alors confié en point de presse. Le gouvernement pourrait acheter le terrain d’Esso dans l’Est ou un autre. »

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Esso, qui a fermé sa raffinerie de Montréal-Est dans les années 1980, a mis en vente les lots contaminés en mai de l’an dernier en donnant le mandat à l’agence Cushman & Wakefield. Le mandat est toujours en cours, confirme L’Impériale, par courriel. Lié par une entente de confidentialité, Cushman & Wakefield n’a pas pu répondre à nos questions.

Au Québec, Ivanhoé cherche à investir dans des projets structurants susceptibles d’avoir un impact pour les collectivités locales.

À titre d’exemple, la filiale de la Caisse participe à la construction d’Haleco, un projet de développement à usage mixte (résidentiel, commercial et bureaux) comprenant 327 logements, dont 40 communautaires, situé dans la Cité du multimédia, près du Vieux-Montréal.

Dernièrement, la société immobilière a annoncé qu’elle analysait la possibilité d’aménager des logements étudiants sur une partie des terrains de l’ancien hôpital Royal Victoria, près de l’Université McGill.

L’achat éventuel du terrain de 715 000 mètres carrés (7,7 millions de pieds carrés), situé entre les rues Sherbrooke et Notre-Dame, cadrerait à merveille avec l’objectif d’Ivanhoé d’investir dans des projets structurants, puisque son redéveloppement est au cœur de la stratégie de réaménagement urbain mise de l’avant par la mairesse de Montréal-Est.

« Je le souhaite sincèrement, je le souhaite de tout mon cœur [que Québec ou la Caisse de dépôt achète le terrain], confie la mairesse Anne St-Laurent au téléphone. Mais je ne suis pas dans le secret des dieux, je n’ai pas d’informations à vous donner. C’est les vacances. D’après moi, s’il y a quelque chose, on va peut-être entendre parler de quelque chose plus à l’automne. »

Dans les derniers mois, le patron de la Société de développement Angus, Christian Yaccarini, a répété que l’acquisition par Québec du terrain d’Esso représentait une condition essentielle, selon lui, à son développement constructif et intelligent pour l’est de Montréal.

Angus est un acteur important de l’Est. On lui doit le réaménagement réussi des anciens ateliers ferroviaires Angus de la rue Rachel, dans le quartier Rosemont.

Selon le plan stratégique Vision 2050 de la Ville de Montréal-Est, le terrain d’Esso serait transformé en un quartier intelligent où se côtoieraient établissements de savoir, logements, industries légères et équipements de loisirs et de divertissement. Toujours selon cette vision, la population de Montréal-Est doublerait à 8000 personnes.

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Gad Bitton achète les bureaux de l’assureur Wawanesa

L’homme d’affaires Gad Bitton paie 20,5 millions pour acquérir l’immeuble de bureaux logeant l’assureur de dommages Wawanesa, sur le boulevard Décarie, à Montréal.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

L’homme d’affaires Gad Bitton paie 20,5 millions pour acquérir l’immeuble de bureaux logeant l’assureur de dommages Wawanesa, sur le boulevard Décarie, à Montréal.

M. Bitton est le propriétaire de l’entreprise de location de voitures de prestige Holland Leasing, voisin de Wawanesa. Dans les dernières années, l’entrepreneur a multiplié les investissements immobiliers. Il a notamment acquis l’édifice Aldred, dans le Vieux-Montréal, l’hôtel Vogue, rue de la Montagne, et, plus récemment, le circuit automobile de Mont-Tremblant.

Le bâtiment de 5600 mètres carrés (environ 60 000 pieds carrés) sis au 8585, boulevard Décarie, a été initialement construit en 1953, puis rebâti en plus grand en 1997 par le promoteur Broccolini. Le terrain sur lequel repose l’édifice a une superficie de 10 900 m⁠2 (117 000 pi⁠2). Le lot est situé à quelques minutes de marche du métro De la Savane et à proximité du futur centre de divertissement Royalmount.

M. Bitton a acquis la propriété en vue de démolir l’immeuble de bureaux. « Dans les deux prochaines années, on va décider quel type de développement on veut y faire, explique-t-il au téléphone. C’est sûr qu’il s’agira d’un projet à usage mixte. Le zonage en place est très flexible. » Il y aura un composant résidentiel haut de gamme. L’acheteur y voit un potentiel de 280 logements.

« Dans les cinq prochaines années, on va créer un développement unique. On va peut-être attendre la fin de la construction de Royalmount pour mieux évaluer les besoins du secteur », ajoute-t-il.

Dans l’intervalle, Wawanesa reste locataire et occupe environ un sixième du bâtiment. Selon M. Bitton, le télétravail a diminué les besoins de bureaux de l’assureur.

Selon les rapports déposés auprès de l’Autorité des marchés financiers, les affaires de Wawanesa sont en décroissance au Québec. Sa part de marché en assurance automobile a reculé de 2,2 % à 1 % du marché, entre 2004 et 2022.

La transaction s’est réalisée avec le concours de l’équipe de Lloyd Cooper de l’agence Cushman & Wakefield.