Les ventes de propriétés résidentielles dans la région de Montréal ont diminué de 2 % le mois dernier, par rapport à octobre de l’année dernière, a indiqué lundi l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

Le nombre de transactions a ainsi atteint son deuxième plus bas niveau pour un mois d’octobre depuis que l’APCIQ a commencé à compiler des données du marché, en 2000. Un total de 2675 propriétés ont changé de mains en octobre, comparativement à 2740 au même mois l’an dernier.

« La combinaison de plusieurs facteurs négatifs contribue à raviver un sentiment de prudence et favorise les reports de projet d’achat », a observé le directeur du service de l’analyse de marché de l’APCIQ, Charles Brant.

« Tout d’abord, il faut souligner les incertitudes créées par le ralentissement rapide de l’économie et la plus grande difficulté à accumuler ou à maintenir un niveau d’épargne suffisant pour parer à toutes éventualités. Ce contexte rend plus difficile l’apport de capital pour l’acquisition d’une propriété. Il favorise plutôt l’endettement, vu la hausse rapide des coûts d’emprunt et la perte continue du pouvoir d’achat des ménages. »

L’Association a précisé que les ventes de maisons unifamiliales s’étaient dénombrées à 1347 en octobre, en baisse de 6 % par rapport aux 1438 transactions de la même période l’an dernier, tandis que les ventes de copropriétés se sont élevées à 1018 transactions, contre 1021 en octobre 2022.

Quant aux ventes d’immeubles de deux à cinq logements, appelés plex, elles ont augmenté de 10 % pour atteindre 307 ventes, contre 279 ventes un an plus tôt.

Le nombre d’inscriptions actives a atteint 17 518 en octobre, soit un gain de 12 % par rapport à celui de 15 708 d’il y a un an, tandis que les nouvelles inscriptions ont grimpé de 10 % à 5816, contre 5306 un an plus tôt.

L’APCIQ a souligné que le prix médian d’une maison unifamiliale avait atteint 545 000 $ en octobre, comparativement à 510 000 $ il y a un an, tandis que celui d’une copropriété avait grimpé à 390 000 $, par rapport à 380 000 $ il y a un an.

Le prix médian d’un plex s’est établi le mois dernier à 735 000 $, comparativement à 700 000 $ en octobre 2022.

Selon l’association, les plus récentes décisions de la Banque du Canada de ne pas hausser le taux directeur n’ont pas eu d’« effet stimulant » sur la demande comme cela avait été le cas au début de 2023. Conséquemment, la quantité de propriétés disponibles à la vente a atteint son plus haut niveau depuis l’été 2019, soit avant la pandémie.

« Cette situation est propice au rééquilibrage du marché et à un plafonnement ou un recul des prix, a expliqué M. Brant. Elle offre également davantage de choix sur le marché pour les acheteurs expérimentés disposant de suffisamment d’équité pour se passer d’un financement hypothécaire important. »

Du côté des différents secteurs de la région métropolitaine de recensement, deux tendances se dessinent. Les secteurs de l’île de Montréal et de la Rive-Sud de Montréal ont enregistré des augmentations annuelles des ventes de 7 % et 8 % respectivement.

Cependant, les régions de la Rive-Nord de Montréal, Laval, Vaudreuil-Soulanges et Saint-Jean-sur-Richelieu ont vu leurs transactions suivre une trajectoire inverse, avec des reculs respectifs de 12 %, 17 %, 19 % et 30 % des ventes.