(New York) Les places européennes ont rebondi bien timidement mardi tandis que Wall Street s’est repliée, pénalisée par la tension des taux obligataires, alors que persistent les interrogations sur l’approvisionnement énergétique, le rythme du durcissement monétaire des banques centrales et les craintes de récession.

Après un début de semaine en nette baisse, les indices européens sont remontés un tantinet à Paris (+0,19 %) et Londres (+0,18 %) et un peu plus franchement à Francfort (+0,87 %).

À New York, après une ouverture en petite hausse, les principaux indices ont fait marché arrière : faisaient marche arrière : le Dow Jones a perdu 0,55 %, l’indice NASDAQ a cédé 0,74 % et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,41 %. Wall Street était fermé lundi, jour férié aux États-Unis (Labor Day).

« Les marchés européens ont connu une nouvelle séance agitée, le début de séance positif ayant été cassé par la forte montée des taux souverains et par la faiblesse des marchés américains à la suite de la publication de l’indicateur ISM sur l’activité dans les services aux États-Unis qui augmente la perspective d’un nouveau rehaussement de taux de 75 points de base par la Réserve fédérale américaine dans une quinzaine de jours », explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Un repli des prix de l’énergie n’a pas suffi à soutenir les indices, au moment où « les responsables politiques européens prennent des mesures pour adoucir les pires effets de la hausse de prix de l’énergie sur leurs économies », ajoute l’expert.

L’annonce vendredi du report de la réouverture du gazoduc Nord Stream 1 par le géant russe Gazprom soulève des questions sur le risque d’amplification de l’envolée des prix de l’énergie, l’Europe risquant de faire face à un manque de gaz cet hiver.

La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi suscite également des attentes chez les investisseurs qui s’attendent à une politique monétaire de plus en plus restrictive dans une zone euro embourbée dans l’inflation et mise sous pression par l’affaiblissement de l’euro.

Aux États-Unis, l’activité dans les services, principal secteur de l’économie américaine, s’est un peu accélérée en août, progressant plus qu’attendu et témoignant de la robustesse de l’économie américaine, malgré la crainte d’un ralentissement de la demande.

Sur le marché obligataire, les rendements souverains sont repartis significativement à la hausse avec un rendement des emprunts d’État américains à 10 ans qui bondissait à 3,35 %, contre 3,18 % vendredi, mais aussi un taux britannique à dix ans au plus haut depuis 11 ans sur fond d’inquiétudes budgétaires avec l’arrivée de Liz Truss à Downing Street.

Grève annulée chez Lufthansa

Les pilotes de Lufthansa (+1,45 % à 5,95 euros) ne feront pas grève dès mercredi, compte tenu de la conclusion d’un accord de dernière minute entre le syndicat Vereinigung Cockpit (VC) et la direction du groupe aérien sur des hausses de salaires, a indiqué mardi à l’AFP un porte-parole de VC.

Les perspectives pèsent sur Ashtead

Le groupe de location d’équipements industriels Ashtead a perdu 2,44 % à 4207 pence malgré une hausse de 30 % de son bénéfice net pour son premier trimestre décalé, dans un contexte de crainte de récession.

Le dollar reste fort, le pétrole hésite

Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé mardi, sur un marché qui a déjà digéré l’annonce d’une petite baisse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de leurs alliés de l’OPEP+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a abandonné 3,03 %, pour clôturer à 92,83 dollars.

Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en octobre également, a lui fini quasiment à l’équilibre (+0,01 %), à 86,88 dollars.

Le prix du gaz naturel européen reculait de 2,96 % sur le marché de référence, le TTF néerlandais, à 238,64 euros le mégawattheure.  

Dopé par la santé de l’économie américaine et la fermeté de la Fed, le dollar restait conquérant : un euro valait 0,9904 dollar à 20 h 55 GMT, après être descendu, plus tôt, à son plus bas niveau depuis 2002, à 0,9864 dollar.  

Le bitcoin cédait 4,00 % à 19 983 dollars.