(New York) La Bourse de New York a enchaîné une troisième séance de hausse consécutive vendredi grâce à un regain d’enthousiasme des investisseurs qui ont fini par digérer les messages de la banque centrale américaine (Fed) et espèrent un reflux de l’inflation.

Le Dow Jones a gagné 1,19 %, l’indice NASDAQ a pris 2,11 %, et l’indice élargi S&P 500, 1,53 %.

Pour Edward Moya, d’Oanda, le marché a été porté par un retour de l’appétit pour le risque après plusieurs semaines moroses.

Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, voit dans cette embellie la fin de la digestion par les investisseurs d’une série de déclarations offensives des membres de la Réserve fédérale (Fed) et d’une nouvelle vague de hausses de taux par plusieurs autres banques centrales.

« Tous ces commentaires ont fini par être absorbés à la fois sur le marché obligataires et les actions », a avancé le gérant.

La place new-yorkaise a aussi relevé le ralentissement de l’inflation en Chine en août ainsi que la révision à la baisse, par certains économistes, de leurs prévisions d’inflation aux États-Unis.

Le « breakeven rate », soit la différence entre le rendement des obligations indexées sur l’inflation et celui des obligations ordinaire de même échéance est encore descendu vendredi, à son niveau le plus bas depuis un mois et demi.

Cette différence est censée refléter l’opinion du marché sur l’évolution de l’inflation.

Le thème restera central la semaine prochaine, avec la publication, mardi, de l’indice des prix CPI pour août, qui renseignera sur la trajectoire de l’inflation a aux États-Unis.

« Il n’y avait pas grand-chose à retenir dans le mouvement d’aujourd’hui, à part le sentiment que les États-Unis progressent vers la possibilité d’un atterrissage en douceur » de leur économie, malgré la brutale remontée des taux d’intérêt, selon Angelo Kourkafas.

Après plusieurs journées échevelées, les taux obligataires se sont stabilisés. Le rendement des emprunts d’État américains à dix ans ressortait inchangé, à 3,31 %.

L’appétit pour le risque a profité aux cryptomonnaies, après un mois d’août morose, ainsi qu’aux valeurs du secteur, parmi lesquelles Coinbase (+10,66 %) et Riot Blockchain (+10,72 %).

Ce semblant d’euphorie a touché tous les poids lourds de la tech, notamment Amazon (+2,66 %) et Meta (+4,37 %).

La holding Tapestry, qui contrôle notamment les enseignes de prêt-à-porter Kate Spade et Coach, a été recherchée (+2,72 % à 35,52 dollars) après avoir dévoilé des objectifs sur trois ans, qui prévoient un chiffre d’affaires de 8 milliards de dollars en 2025, ce qui représenterait une progression de près de 20 %.

Autre action à la fête, celle de la chaîne de supermarchés Kroger (+7,40 % à 51,94 dollars), qui a publié vendredi un chiffre d’affaires et un bénéfice supérieurs aux attentes, mais aussi relevé ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. Le groupe a pu compter sur le développement de son activité en ligne.

Le spécialiste des documents et contrats à signature électronique DocuSign est monté (+10,51 à 64,04 dollars), fort de résultats supérieurs aux attentes.

Le rebond des cours de l’or noir et de plusieurs métaux après des semaines de déprime a bénéficié aux valeurs pétrolières comme EOG Resources (+4,27 %) ou Marathon Oil (+2,89 %), ainsi qu’à la minière Freeport-McMoRan (+5,06 %) ou l’aciériste US Steel (+3,83 %).

La compagnie de tourisme spatial Virgin Galactic a pâti (-4,46 % à 6,00 dollars) d’un abaissement de recommandation de la société de gestion Bernstein, qui s’inquiète de reports d’échéances de mise en service et d’un possible manque de liquidités.

Le fabricant américain d’armes Smith & Wesson a dérapé (-6,33 % à 12,58 dollars) après l’annonce d’une contraction brutale de ses ventes, qui met fin à un cycle euphorique qui durait depuis le début de la pandémie et la fin de la campagne présidentielle 2020.

Le laboratoire Regeneron a encore avancé (+2,18 % à 724,32 dollars), après un gain de près de 19 % jeudi, stimulé par la publication de résultats cliniques encourageants pour son traitement contre des maladies des yeux, Eylea.

La Bourse de Toronto aussi en hausse

La Bourse de Toronto a clôturé vendredi sur une hausse de près de 1,9 %, les pertes d’emplois annoncées par Statistique Canada pour le mois d’août ayant permis de croire que les hausses de taux d’intérêt de la Banque du Canada réussissent à ralentir une économie en surchauffe.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a bondi de 360,34 points, pour terminer la séance avec 19 773,34 points, grâce à une reprise généralisée.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 76,72 cents US, en hausse par rapport à celui de 76,24 cents US de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 3,25 $ US à 86,79 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a grimpé de 8 cents US à 8,00 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a avancé de 8,40 $ US à 1728,60 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié de 4 cents US à 3,57 $ US la livre.