(New York) Les marchés européens ont tâtonné lundi, l’enthousiasme autour d’un assouplissement de la politique zéro-COVID-19 en Chine étant atténué par une certaine prudence à la veille des élections américaines de mi-mandat qui, au contraire, ont porté Wall Street.

Après une ouverture en baisse, les Bourses européennes ont fini sans tendance générale. Francfort a gagné 0,55 %, après de bons chiffres pour la production industrielle en Allemagne, et Paris a terminé complètement stable. Londres a pour sa part perdu 0,48 %, plombée notamment par le géant pharmaceutique britannique GSK, qui a cédé 4,72 % après avoir annoncé des résultats décevants pour le Blenrep, un candidat médicament pour un type de cancer du sang.

Wall Street s’est montrée plus optimiste. L’indice Dow Jones a gagné 1,31 %, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a pris 0,85 % et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,96 %.

Les Américains votent mardi pour déterminer l’équilibre des pouvoirs au Congrès.

Les sondages, sujets à caution aux États-Unis et qui se sont souvent trompés, tablent en tout cas sur une victoire nette à la Chambre des représentants pour les républicains, qui pourraient aussi reprendre le contrôle du Sénat.

Dans ce cas, le gouvernement pourrait être paralysé dans son action, ce qui semble plaire au marché.

« Une perte de majorité pour les démocrates signifierait une atténuation de la politique budgétaire expansionniste des États-Unis », explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.  

Mais pour Karl Haeling de LBBW, le courant positif à Wall Street « relève moins de l’attente d’une victoire des républicains que de l’idée que les élections seront passées ». « En général, le marché boursier se comporte bien à la fin de l’année après des élections de mi-mandat », assure l’analyste.

En parallèle, les marchés mondiaux ont montré « un peu d’attentisme avant les chiffres de l’inflation aux États-Unis » pour octobre prévus jeudi, ajoute-t-elle.  

Ces chiffres sont scrutés par les investisseurs car ils cherchent à savoir jusqu’où la banque centrale américaine ira dans le relèvement à venir de ses taux directeurs pour freiner l’inflation.

Les matières premières font la course en tête

Les valeurs du secteur des matières premières ont profité des espoirs des investisseurs d’un assouplissement de la politique sanitaire en Chine. À Paris, CGG et Technip Energies ont gagné respectivement 6,17 % et 4,85 %, à Londres la compagnie minière mexicaine Fresnillo a pris 2,41 %. Le géant gazier allemand Uniper a grimpé de 7,49 %.

Aux États-Unis, la United States Steel Corporation a gagné 5,62 % à 109,21 dollars.

L’automobile accélère

Les valeurs de l’automobile étaient globalement en hausse, menées par le britannique Aston Martin (+19,61 %). Le français Renault a gagné 3,77 % à 31,67 euros à la veille d’une présentation de son projet de réorganisation stratégique. Selon des sources de l’agence Bloomberg, l’entreprise compterait séparer ses activités liées aux véhicules thermiques et électriques en deux divisions et viserait une valorisation d’environ 10 milliards d’euros pour la division électrique.  

Les allemandes Volkswagen et Porsche ont suivi le mouvement (2,46 % et 1,96 % respectivement).

Ocado profite, Lyft flanche après la clôture

La plateforme de livraison de courses britannique Ocado a grimpé de 6,34 % alors que le marché londonien baissait, dans la foulée de ses gains de la semaine passée avec l’annonce d’un partenariat avec le géant sud-coréen de la vente au détail Lotte. Le titre reste néanmoins en recul de près de 60 % depuis le début de l’année.

Le loueur de voitures avec chauffeur Lyft, qui a fini en hausse de 2,91 % à 14,14 dollars, plongeait de 8,20 % à Wall Street dans les échanges électroniques d’après clôture. Le concurrent d’Uber a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel record mais un peu en dessous des prévisions et porté davantage par ses hausses de prix que par le volume de ses clients.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar s’est replié lundi par rapport à l’euro et à la livre. Vers 13 h 50 HE, le billet vert cédait 0,70 % face à la monnaie européenne à 1,0027 dollar pour un euro, la monnaie européenne repassant légèrement au-dessus de la parité pour la première fois en onze jours. Le dollar lâchait 1,30 % par rapport à la livre, à 1,1528 dollar pour une livre.

Le bitcoin a reculé d’environ 2 % à 20 705 dollars.

Les prix du pétrole ont terminé en repli après une séance en dents de scie. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 a cédé 0,65 % à 97,02 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre a perdu 0,88 % à 91,79 dollars.