(New York) L’attentisme a dominé sur les marchés mercredi, avant les résultats définitifs des élections de mi-mandat aux États-Unis et la publication jeudi des chiffres de l’inflation américaine pour octobre.

En Europe, les Bourses ont terminé sans tendance. Paris a cédé 0,17 %, Francfort 0,16 % et Londres 0,14 %. En revanche, Milan (+0,36 %) et d’autres places du Vieux Continent ont progressé.  

Wall Street a conclu en nette baisse. Le Dow Jones a perdu 1,95 %, le NASDAQ a chuté de 2,48 % et l’indice élargi S&P 500 de 2,08 %.

Le dépouillement des bulletins des élections de mi-mandat aux États-Unis n’est pas terminé, mais la Chambre des représentants semblait acquise aux républicains, tandis que la composition du Sénat est encore incertaine.

« Le scénario dans lequel les démocrates seraient en minorité à la Chambre des représentants et faiblement majoritaires au Sénat est plutôt favorable pour les équilibres financiers et budgétaires, car il devrait y avoir plus de discussions sur les dépenses et le budget », a expliqué Laurent Le Grin, responsable dans la gestion convertible chez Degroof Petercam AM.

Le marché a baissé « parce qu’on n’a pas encore tous les résultats, alors ces élections ont été un prétexte pour des prises de profits » après plusieurs jours de hausse pour la Bourse new-yorkaise, a expliqué pour sa part Peter Cardillo de Spartan Capital.

Au centre de l’attention des investisseurs, il y a aussi et surtout les chiffres de l’inflation aux États-Unis en octobre, attendus jeudi.

L’enjeu pour les marchés est « de savoir si ces chiffres ouvriront la voie à un ralentissement du rythme du resserrement monétaire [de la Réserve fédérale] en décembre et au début de l’année prochaine », clarifie Craig Erlam, analyste chez Oanda.  

La banque centrale américaine relève agressivement ses taux directeurs depuis mars pour maîtriser l’envolée des prix. Les acteurs de marché considèrent qu’il faudrait une amélioration sur le front de l’inflation combinée à une détérioration sur le marché du travail aux États-Unis pour espérer une inflexion de sa politique monétaire.

Meta réorganisation

Meta, la maison mère de Facebook, va supprimer 11 000 postes, soit environ 13 % de ses effectifs. Le titre a grimpé de 5,18 % à 101,47 dollars.

Le titre de Walt Disney a plongé de 13,16 % après que sa plateforme de streaming Disney+ a enregistré des pertes plus que doublées sur un an.

L’action Tesla a décroché de 7,17 % à 177,59 dollars après l’annonce par Elon Musk qu’il avait cédé pour quelque 4 millions de dollars de titres du constructeur automobile qui doit financer le rachat au prix fort du réseau social Twitter.

Sans rap, Adidas dérape

L’équipementier sportif allemand Adidas a sabré ses prévisions de résultats pour 2022 – bénéfice net attendu de 250 millions d’euros contre le double –, après avoir arrêté fin octobre sa juteuse collaboration avec le bouillonnant rappeur américain Kanye West.

Le groupe dispose néanmoins d’« options » pour écouler les baskets montantes « Yeezy » et prévoit de profiter du mondial de football au Qatar pour engranger 400 millions d’euros de ventes de maillots et de chaussures. L’action, en perte de 50 % depuis le début de l’année, a gagné 3,70 % mercredi.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar rebondissait, profitant de son statut de valeur refuge.

Vers 20 h GMT, le billet vert progressait de 0,64 % face à l’euro à 1,0009 dollar pour un euro et 1,65 % face à la livre britannique à 1,1353 dollar.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin baissait de 10,21 % à 16 789 dollars, un nouveau plus bas depuis novembre 2020, au début de l’envolée du marché des deux dernières années.

La plateforme d’échanges Binance, qui avait annoncé mardi soir l’acquisition précipitée de sa rivale FTX pour la soutenir dans des problèmes de liquidités, a brusquement renoncé à l’opération le lendemain.

Binance mentionne de possibles mauvaises gestions de fonds et la probabilité d’une enquête des autorités américaines.

Les prix du pétrole ont poursuivi leur repli, lestés par des réserves commerciales américaines de pétrole brut en forte hausse la semaine dernière.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 s’est replié de 2,84 % à 92,65 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre a perdu 3,46 % à 85,83 dollars.