(New York) Les places boursières ont terminé la semaine dans le vert vendredi, se montrant optimistes après des déclarations accommodantes d’un responsable de la banque centrale américaine (Fed) et le reflux des taux obligataires.

Les places européennes ont fini en hausse, Paris a pris 0,88 %, Francfort 1,64 %, Milan 1,56 %.

Londres a grappillé 0,04 %, ralentie par les craintes d’un mouvement d’entreprises quittant la place britannique pour les États-Unis.

À New York, le Dow Jones a gagné 1,17 %, l’indice NASDAQ a pris 1,97 % et l’indice élargi S&P 500, 1,61 %.

Les spéculations sur l’évolution des politiques monétaires et des taux d’intérêt vont bon train depuis la publication de chiffres d’inflation plus élevés que prévu aux États-Unis et en zone euro.

Malgré tout « les investisseurs préfèrent voir le verre à moitié plein », constate Frédéric Ruf, analyste chez Milleis, grâce notamment à la prise de parole jeudi du président de la Réserve fédérale d’Alanta Raphaël Bostic, qui a évoqué une possible pause des relèvements de taux à l’été.

Les taux obligataires se détendaient légèrement vendredi, après avoir nettement progressé au cours de la semaine et retrouvé des niveaux inobservés depuis plus de dix ans.  

Le taux de l’emprunt de l’État allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, valait 2,68 %, contre 2,5 % en fin de semaine dernière.

Son équivalent américain est lui descendu à 3,95 %, contre 4,05 % la veille en clôture.

Après plusieurs semaines tourmentées, qui ont vu un recalibrage des anticipations de la place new-yorkaise quant à la trajectoire de la Réserve fédérale (Fed), les opérateurs estiment avoir digéré ce nouveau scénario.

Ils ont été rassurés par les déclarations, jeudi, du président de l’antenne de la Fed à Atlanta, Raphael Bostic, évoquant une pause du resserrement monétaire cet été.

« Le sentiment que nous arrivons (au pic du cycle monétaire) gagne du terrain », selon Jack Ablin, de Cresset Capital. « Cela ne sera peut-être pas en mai, ou même en juin, mais d’ici quelques mois, la Fed va en finir avec son programme de resserrement. »

Énergie et Chine hissent le métal

L’industrie du métal profitait de la baisse des coûts de l’énergie, notamment du gaz européen (-3,45 % à 45,20 euros le mégawattheure vers 11 h 45 heure de l’Est), la production de métaux industriels étant très gourmande en énergie.  

Le phénomène était également soutenu par l’indice en hausse des directeurs d’achat en Chine, reflet de la santé industrielle rassurante de la deuxième économie du globe et poussant au risque le marché.

À Paris, ArcelorMittal a avancé de 2,77 % et à Londres Anglo American a pris 1,79 %, Glencore 2,35 % et Rio Tinto 2,09 %.  

Volkswagen déboule en trombe

Le géant de l’automobile allemand Volkswagen a fait état vendredi d’un bénéfice net en légère hausse en 2022 malgré les ruptures d’approvisionnement en composants et la hausse des coûts des matières premières et de l’énergie.

L’action est montée de 10,56 % juste avant la clôture à Francfort. Le secteur automobile avait le vent en poupe, soutenu par de bons indices en Chine.  

Faurecia a pris 6,78 % à Paris, Aston Martin 9,84 % à Londres, Volvo 5,80 % à Oslo et Tesla montait de 3,47 % à New York.  

Du côté des matières premières et des devises

Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse vendredi après que les Émirats arabes unis ont démenti envisager une sortie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), suggérée par un article du Wall Street Journal.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a pris 1,27 %, pour clôturer à 85,83 dollars. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, il a progressé de 1,94 %, à 79,68 dollars.

L’euro progressait ainsi de 0,34 % par rapport au billet vert vers 16 h 55 (heure de l’Est), à 1,0634 dollar pour un euro.

Le bitcoin reculait de 4,96 % à 22 284 dollars après que Silvergate Capital, maison mère de Silvergate Bank, souvent appelée « banque des cryptos » pour ses liens privilégiés avec l’industrie, a évoqué une possible cessation de paiement.