(New York) Les indices de la Bourse de New York ont majoritairement terminé dans le rouge mercredi, face aux craintes de récession et à de faibles indicateurs.

Si l’indice Dow Jones est resté positif, grappillant 0,24 % à 33 482,72 points, le NASDAQ, à dominante technologique, a lâché 1,07 % à 11 996,86 points et l’indice élargi S&P 500 a cédé 0,25 % à 4090,38 points.

« Le marché a conclu de façon mitigée, les investisseurs se focalisent sur la récession et les rendements obligataires reculent », a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Sur le marché obligataire, les taux sur les bons du Trésor se sont détendus, matérialisant ces craintes de récession. Ceux à dix ans reculaient à 3,29 % contre 3,33 % la veille et ceux à deux ans se repliaient à 3,77 % contre 3,82 % vers 16 h (heure de l’Est).

« Les nouvelles du côté de la macro-économie ont faibli, notamment les créations d’emplois dans le secteur privé » de l’enquête ADP, a poursuivi l’analyste.

Les embauches dans le privé sont ressorties pour mars à 145 000 contre 205 000 prévu et après 261 000 en février. Ce chiffre augure mal du rapport officiel sur l’emploi qui est attendu vendredi et atteste du refroidissement du marché du travail.

Pour Peter Cardillo, « une bonne partie de l’éventualité d’une récession est déjà prise en compte dans les cours boursiers, mais elle devient plus probable ».

« Que le S&P 500 », l’indice le plus représentatif du marché américain, « revienne au niveau 3700-3750 points, c’est possible, mais qu’il rétrograde à son plus faible niveau de l’année dernière, je n’y crois pas », a-t-il tempéré.

Outre l’enquête ADP, le baromètre ISM de l’activité dans les services aux États-Unis a aussi déçu.  

L’indice a ralenti à 51,2 % en mars contre 55,1 % le mois d’avant et 54,3 % prévu par les analystes.

L’activité dans les services, secteur leader de l’économie américaine, demeure ainsi, de peu, en expansion alors que celle du secteur manufacturier, publiée lundi, est déjà en récession à 46,3 %.

Enfin, dernier indicateur du jour, le déficit commercial américain s’est creusé pour de mauvaises raisons, avec à la fois une diminution des exportations, mais aussi un repli des importations.

« Ce qu’il faut en retenir, c’est que ce déclin des exportations comme des importations reflète un ralentissement des échanges à l’échelle mondiale », a estimé Patrick O’Hare de Briefing.com.

Sur le plan des valeurs, Johnson and Johnson a bénéficié (+4,52 %) de sa décision de solder une fois pour toutes les poursuites dont il fait l’objet depuis des années concernant son talc.

Le géant pharmaceutique a proposé un dédommagement de presque 9 milliards de dollars sur plusieurs années, sans reconnaître sa culpabilité alors que son talc est accusé d’avoir provoqué des cancers des ovaires.

Le transporteur express FedEx a été recherché (+1,50 %) après avoir annoncé une restructuration de ses modes de livraison et une augmentation de son dividende.

Walmart, le numéro un de la distribution rabais (+1,66 %), a rassuré les investisseurs lors d’une conférence d’analystes, en confirmant ses objectifs de ventes et de croissance.

À la baisse, les grands noms de la tech, qui ont mené la hausse du marché à la fin du premier trimestre, ont fait l’objet de prises de bénéfices comme Nvidia (-2,08 %) et AMD (-3,45 %) dans les semi-conducteurs, mais aussi Amazon (-2,74 %), Apple (-1,13 %) ou Microsoft (-0,99 %).

Alphabet (Google) a mieux tiré son épingle du jeu (-0,16 %), surtout après avoir affirmé que son microprocesseur dédié à l’intelligence artificielle était plus performant que son concurrent conçu par Nvidia.

La banque régionale Western Alliance, qui a plongé de 19 %, a redressé un peu le tir (-12,38 % à la clôture) après avoir donné des détails mercredi, dans un document déposé à la SEC, sur son bilan financier et l’état de ses dépôts.

La Bourse de Toronto en recul de plus de 100 points

La Bourse de Toronto a clôturé mercredi sur un recul de plus de 100 points, victime des pertes des secteurs des métaux de base, de l’énergie et des technologies de l’information, pendant que les grands indices américains ont terminé la journée en ordre dispersé.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 116,21 points à 20 159,55 points.

« Ce n’est pas encore en mode récession, mais c’est une mauvaise surprise », a observé Greg Taylor, directeur des investissements chez Investissements Purpose.

« Je pense qu’avec cela, les gens commencent à s’inquiéter que l’économie tombe en récession et que le ralentissement pourrait frapper plus tôt que tard. »

Les actions technologiques ont enregistré certaines des plus fortes baisses, notamment celles de Shopify en baisse de près de 5 %, tandis que certaines actions de matières premières ont enregistré des gains avec la récente progression du cours de l’or.

Les actions du secteur des télécommunications étaient en hausse après la prise de contrôle de Shaw Communications par Rogers Communications en début de semaine.

M. Taylor a affirmé que de nombreux investisseurs attendaient d’autres données à venir, y compris celles sur les profits des banques américaines la semaine prochaine, ainsi que la prochaine décision sur les taux d’intérêt de la Banque du Canada.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,31 cents US, en baisse par rapport à celui de 74,37 cents US de mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a cédé 10 cents US à 80,61 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a grimpé de 5 cents US à 2,16 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a rendu 2,60 $ US à 2035,60 $ US l’once et celui du cuivre s’est apprécié d’environ 2 cents US à 3,99 $ US la livre.

La Presse Canadienne