(Londres) Les prix du pétrole stagnaient encore vendredi, pris dans les vents contraires d’un marché qui devrait fortement se resserrer dans les mois à venir avec les coupes de production de pays exportateurs, et les craintes de récession côté consommateurs.

Vers 5 h 30 (heure de l’Est), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 0,22 % à 86,28 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 0,24 % à 82,36 dollars.

« Les discours alarmistes sur la récession » occupent à nouveau le devant de la scène, affirme Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.

Le Fonds monétaire international (FMI) avait légèrement révisé à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2023 en début de semaine.

Dans les minutes de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) en mars, les économistes de l’institution ont aussi estimé que les récentes difficultés bancaires « pourraient mener à une légère récession » cette année aux États-Unis.

Le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), publié jeudi, s’est enfin « fait l’écho de ces perspectives difficiles », note M. Brennock, soulignant notamment « l’inflation élevée et le resserrement monétaire ».

Mais l’alliance a paradoxalement maintenu ses prévisions en matière de demande, qui devrait augmenter de 2,3 millions de barils par jour en 2023 par rapport à l’année dernière pour atteindre 101,9 millions de barils en moyenne.

« L’OPEP s’attend à un marché fortement sous-approvisionné au second semestre 2023, mais réduit sa production à partir du mois de mai », soulignent les analystes de DNB, rappelant que huit membres du groupe de l’OPEP+ ont décidé début avril d’amputer leur production de brut de plus d’un million de barils par jour dès mai, en plus des coupes déjà annoncées de la Russie.

Mais le déficit de brut se profilant ne semble pas suffisant pour soutenir les cours, insiste Han Tan d’Exinity, arguant que « les marchés doivent continuellement recevoir des signes que la demande mondiale reste résistante » pour compenser les craintes de récession.