(Paris) Les Bourses européennes ont fini dans le vert vendredi alors que les marchés américains ont cédé du terrain en dépit de la bonne santé des banques américaines malgré des signes de ralentissement de la consommation.

La place parisienne a battu son record de clôture de la veille, finissant en hausse de 0,52 % à 7519,61 points, soutenue par la performance du luxe. Francfort a progressé de 0,50 % et Londres de 0,36 %, une dynamique haussière permettant aux indices de conclure une semaine positive.

À Wall Street, entre résultats bancaires décents et indicateurs mitigés dont des ventes au détail décevantes aux États-Unis, l’indice Dow Jones a reculé de 0,42 %, le NASDAQ de 0,35 % et le S&P 500 s’est replié de 0,21 %.

« Les grandes banques américaines ne connaissent pas la crise », a commenté Konstantin Oldenburger, pour CMC Market.

Plusieurs grandes banques américaines ont dévoilé vendredi des résultats confortables pour le premier trimestre grâce notamment à la hausse des taux d’intérêt, semblant avoir été à peine touchées par les remous qui ont ébranlé début mars le monde de la finance.

En revanche, l’action de Boeing (-6,85 %) a pesé sur la tendance américaine après que l’avionneur américain a prévenu jeudi que les livraisons de son avion-vedette, le moyen-courrier 737 MAX, allaient être temporairement perturbées pour des problèmes de qualité sur des pièces fournies par Spirit Aerosystems.

Côté statistiques, les ventes au détail ont un peu refroidi les investisseurs : elles ont reculé de 1 % en mars par rapport à février aux États-Unis, bien plus que prévu, signe que la consommation ralentit, en raison du relèvement des taux directeurs destiné à juguler la forte inflation.

Du point de vue du marché, une consommation qui freine et une inflation hors énergie et alimentation qui reste élevée sont loin de représenter un scénario idéal pour les actions.

La confiance des consommateurs aux États-Unis s’est pour sa part améliorée plus qu’attendu en avril, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan, qui montre cependant une dégradation des anticipations concernant l’inflation.

Christopher Waller, l’un des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, s’est montré favorable à une ou des hausses supplémentaires des taux directeurs, estimant que l’inflation restant bien trop forte, la politique monétaire devait être « encore resserrée ».

Les investisseurs espèrent toutefois que la banque centrale américaine va non seulement cesser d’augmenter ses taux directeurs après la prochaine réunion en mai, mais aussi les baisser d’ici la fin de l’année.

En zone euro, l’inflation devrait poursuivre sa baisse dans les prochains mois grâce à la chute des prix de l’énergie et aux hausses de taux, mais il subsiste des « incertitudes considérables », a prévenu vendredi la présidente de la BCE Christine Lagarde.

Les banques américaines en forme

Les résultats des quatre plus grandes banques américaines étaient plutôt bien accueillis à Wall Street où JPMorgan a pris 7,55 % et Citigroup 4,78 %. Goldman Sachs a profité de la tendance (+1,44 %).

De quoi réconforter le secteur financier européen après le stress bancaire de mars : ont avancé Deutsche Bank (+3,99 %), Commerzbank (+5,07 %), Société Générale (+3,63 %), BNP Paribas (+3,22 %), Credit Suisse (+1,69 %), Nordea Bank (+2,85 %), HSBC (+3 %), Banco BPM (+3,19 %).

Du côté des devises et du pétrole

Sur le marché des changes, le dollar s’est repris face à l’euro qui s’échangeait pour 1,0991 dollar (-0,50 %) vers 14 h 30 (heure de l’Est).

Les prix du pétrole ont grignoté un peu de terrain en dépit des craintes de récession côté consommateurs. Le baril de WTI américain a pris 0,43 % à 82,52 dollars et celui de Brent de la mer du Nord a grappillé 0,24 % à 86,31 dollars.