(New York) La Bourse de New York a terminé mercredi sans direction, autour de l’équilibre, faisant du surplace pour la troisième séance d’affilée, au début d’une saison de résultats mitigés.

L’indice Dow Jones a cédé 0,23 % à 33 897,01 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, a grignoté 0,03 % à 12 157,23 points et le S&P 500 a stagné (-0,01 %) à 4154,52 points.

« Ces dernières séances, le marché a tenté d’aller dans une direction ou une autre et n’y est jamais parvenu », a résumé Maris Ogg, gérante de portefeuille chez Tower Bridge Advisors.  

« C’est une attitude raisonnable vu que l’on n’est qu’au début de la saison des résultats et ceux-ci, franchement jusqu’ici, ont été particulièrement mitigés », a ajouté l’analyste.

Netflix, qui a annoncé mardi des résultats mitigés après la clôture, était sanctionné, l’action a perdu 3,17 % à 323,12 dollars.

Le vétéran du streaming a vu son nombre d’abonnés progresser au premier trimestre à 232,5 millions, mais moins qu’attendu. En outre son bénéfice a reculé de 18 % sur un an.

Tesla qui a chuté de 2,02 % à 180,59 % du fait d’une nouvelle baisse des prix de ses véhicules électriques, se dégradait encore de 1,14 % dans les échanges électroniques.  

Après la clôture, le groupe d’Elon Musk a publié un recul de son bénéfice de 24 % au premier trimestre, même si son chiffre d’affaires a grimpé d’autant.

IBM, qui a aussi annoncé ses résultats après la clôture, a terminé la séance en repli de 1,14 %, mais regagnait du terrain dans les échanges électroniques (+3 %). Le constructeur informatique, dont le titre avait déjà décroché en début de semaine, repartait donc à la hausse malgré un résultat trimestriel moins bon que prévu, à cause du dollar plus fort notamment.

Hewlett Packard a cédé plus de 5 %, Intel plus de 2 %.

L’action de la banque d’affaires américaine Morgan Stanley, qui avait démarré en nette baisse mercredi, après un bénéfice en recul, mais mieux qu’attendu, a finalement pris 0,62 %.  

Son bénéfice net a glissé de 20 % au premier trimestre alors que les entreprises font moins appel à ses services pour des opérations de rachats.

Entre les incertitudes sur l’orientation de la conjoncture économique, la hausse des taux d’intérêt et la volatilité des marchés, les patrons hésitent en effet à engager des rachats ou à lever de l’argent sur les marchés.

Le géant des parcs de divertissements Disney a perdu 2,16 % alors qu’il est engagé dans un bras de fer politico-économique avec le très conservateur gouverneur de Floride, Ron DeSantis.

« Les investisseurs sont principalement concentrés sur quatre questions : les orientations des résultats du premier trimestre, la décision de la Fed le 3 mai, quand va intervenir la récession et si le S&P 500 va passer son cap actuel dans un sens ou dans l’autre », a indiqué Sam Stovall, de CFRA.

« On va comprendre vraiment dans quelle direction vont les résultats de sociétés quand on va arriver aux banques régionales la semaine prochaine », a assuré pour sa part Marris Ogg, faisant référence à l’impact de la mini-panique bancaire de mars.

Dans son Livre beige, un rapport économique publié mercredi par la Fed, la Réserve fédérale a remarqué que le volume de prêts accordés comme d’emprunts demandés avait diminué en mars et avril, depuis les difficultés bancaires provoquées par la faillite de la banque SVB.  

« Plusieurs régions ont noté que les banques ont resserré les normes de prêt dans un contexte d’incertitude accrue et de préoccupations concernant les liquidités », détaille le document.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons à deux ans se sont tendus à 4,26 % contre 4,19 % la veille tandis que ceux à 10 ans sont revenus à la quasi-stabilité à 3,58 % contre 3,57 %.

La Bourse de Toronto clôture en baisse

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse mercredi, tirée vers le bas par les pertes dans les secteurs de l’énergie et des métaux de base, pendant que les grands indices américains ont terminé la journée en ordre dispersé.

Selon le chef des investissements chez Investissements Purpose, Greg Taylor, le marché semble attendre « le prochain grand évènement » en cette séquence de journées relativement tranquilles.

« Beaucoup de personnes n’ont pas autant investi qu’elles le pourraient et font preuve de prudence sur le marché, et je crois que le marché montre une assez bonne résilience », a-t-il indiqué.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu mercredi 3,85 points à 20 680,83 points.

Plus tôt dans la journée, le Royaume-Uni a annoncé que l’inflation annuelle était restée supérieure à 10,0 % pour un septième mois consécutif, ce qui est supérieur au taux de 9,8 % prévu par les économistes.

Selon M. Taylor, cela a pu expliquer pourquoi les marchés ont commencé la journée à la baisse avant de regagner une partie de leurs pertes.

« On craignait que les banques centrales ne doivent rester fermes en raison de la persistance de l’inflation », a-t-il affirmé.

« Dans l’ensemble, le marché s’attend à des baisses de taux d’intérêt au second semestre et si l’inflation reste plus élevée, on peut penser que ces baisses ne se produiront pas. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 74,38 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 74,70 cents US de mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a laissé 1,66 $ US à 79,24 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a perdu 14 cents US à 2,22 $ US le million de BTU.

Alors que le pétrole se négociait mercredi sous la barre des 80 $ US le baril, M. Taylor a estimé que la possibilité d’une récession estivale à l’horizon et d’un ralentissement de la demande pèserait probablement sur le prix et « l’empêchera d’aller trop loin à la hausse ».

Il a prédit que le prix s’établirait probablement dans une fourchette de 70 $ US à 80 $ US le baril à court terme.

« Il sera difficile de voir le prix s’envoler en raison des inquiétudes concernant le ralentissement de la demande à l’avenir et, inversement, il ne semble pas qu’il puisse descendre beaucoup plus bas parce que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a commencé à dire qu’elle soutiendrait ce prix », a affirmé M. Taylor.

« Il est donc en quelque sorte coincé dans cette fourchette. Le pétrole a connu une belle progression ces dernières années et le fait qu’il puisse se maintenir à ces niveaux est toujours une bonne chose pour les entreprises (du secteur de l’énergie). »

Le prix de l’or a lâché 12,40 $ US à 2007,30 $ US l’once à New York et celui du cuivre s’est déprécié de 1 cent US à 4,08 $ US la livre.

La Presse Canadienne