(Londres) Le pétrole restait en légère baisse vendredi, après avoir dévissé sur la semaine d’environ 6 %, les craintes autour de l’économie américaine persistant après des indicateurs économiques moins encourageants que prévu.

Vers 5 h 50, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin glissait de 0,18 %, à 80,95 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, abandonnait 0,16 %, à 77,25 dollars.

Sur la semaine, les deux références mondiales du brut on perdu plus de 6 %, et se rapprochent des niveaux de prix qui avaient poussé début avril certains membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) à annoncer des coupes volontaires de leur production, qui doivent débuter en mai jusqu’à la fin de l’année 2023.

« L’humeur sur les marchés pétroliers est à l’inquiétude et à la prudence persistante en ce qui concerne les risques de croissance aux États-Unis et d’inflation dans le monde », commente Stephen Innes, de SPI AM.

Des données économiques décevantes aux États-Unis ravivent en effet les craintes quant à la santé de la première économie mondiale.

Les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont plus augmenté que prévu, et les reventes de logements aux États-Unis ont baissé en mars, plus qu’anticipé par les analystes, selon des données publiées jeudi.

Enfin, l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie est tombée au plus bas depuis mai 2020.

« L’affaiblissement des prévisions de croissance et la persistance d’une inflation élevée, qui obligent les banques centrales à relever leurs taux […] sont probablement les raisons pour lesquelles les investisseurs pétroliers » sont plus réticents aux achats de brut, explique M. Innes.

L’analyste affirme également que la reprise économique en Chine ne se traduit pas pour le moment par une augmentation de la demande de pétrole.

« La série de données économiques positives (chinoises) reflète la nature plus centrée sur les services du rebond économique post COVID-19 », précise-t-il, un secteur qui a donc moins de répercutions sur la demande de brut dans le pays.

« Les consommateurs dépensent plus dans les restaurants, mais continuent d’épargner davantage, car les préoccupations en matière d’emploi restent d’actualité », selon Stephen Innes, qui affirme que « toutes les données sur la Chine n’ont pas la même valeur ».