(New York) Les Bourses mondiales ont peu varié lundi, heurtées par la chute plus forte qu’attendu de l’activité manufacturière dans la région de New York et suspendues aux négociations autour du relèvement du plafond de la dette américaine.  

Wall Street a conclu en légère hausse : le Dow Jones a grignoté 0,14 % et le S&P 500 0,30 %, tandis que le NASDAQ a avancé de 0,66 %.

En Europe, Milan a cédé 0,37 %, quand Paris a gagné 0,05 %, Francfort 0,02 % et Londres 0,30 %.

L’indice principal de la Bourse d’Istanbul a perdu 6,14 % au lendemain du premier tour des élections présidentielles qui ont mis le président sortant Erdogan en ballottage, mais avec plus d’avance qu’anticipé par les sondages sur son principal concurrent.  

Les marchés ont été surpris par la faiblesse d’un baromètre d’activité manufacturière dans la région de New York aux États-Unis.  

Après une embellie en avril, l’activité a ployé sous l’effet notamment d’une forte baisse des nouvelles commandes et de l’emploi, l’économie ralentissant sous l’effet des hausses de taux d’intérêt.

« L’activité manufacturière » de cette région très industrialisée « a plongé en mai, montrant que les tensions inflationnistes persistent alors que les conditions d’activité se sont sensiblement détériorées », a souligné Edward Moya. « Le cycle de resserrement des taux d’intérêt de la Fed commence à frapper durement l’économie », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, les négociations en cours sur un relèvement du plafond de la dette américaine se poursuivent mais « la prudence est de mise compte tenu des divisions entre la Maison-Blanche et les républicains », note César Perez Ruiz, responsable des investissements de Pictet.  

Le président Joe Biden a confirmé qu’il se réunirait mardi avec les responsables républicains dont le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, pour tenter de lever le risque d’un défaut de paiement des États-Unis.  

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines des États-Unis et des pays européens ont légèrement progressé.

Devises et politique

En Turquie, le scrutin de dimanche n’a pas fait émerger de nouveau dirigeant en Turquie avec un second tour entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son adversaire Kemal Kiliçdaroglu.

Mais avec la nette avance d’Erdogan, « la possibilité d’un changement de politique » monétaire et budgétaire « n’est pas réaliste » et « la tendance à une dépréciation de la livre turque risque d’augmenter considérablement », prévient Tatha Ghose, analyste chez Commerzbank.

Vers 11 h 45 (heure de l’Est), la livre turque est restée proche de son plus bas historique à 19,77 livres pour un dollar.

Quant au baht thaïlandais, il est monté face à de nombreuses autres monnaies. Comparé au billet vert, prenant 0,65 % à 33,77 bahts pour un dollar.

En Thaïlande, le chef de l’opposition Pita Limjaroenrat a revendiqué la victoire du parti progressiste Move Forward, en route pour former une coalition gouvernementale afin de succéder aux généraux au pouvoir depuis presque dix ans.

Le géant allemand Siemens Energy (+2,46 %) a dit s’attendre mardi à creuser ses pertes cette année par rapport à 2022, toujours lesté par sa filiale espagnole Siemens Gamesa, mais son PDG Christian Bruch voit un avenir positif en particulier dans le secteur éolien.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole ont rebondi, attendant la reprise des exportations de brut du Kurdistan irakien. Le baril de WTI américain, avec échéance en juin, a gagné 1,42 % à 75,23 dollars et celui de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a pris 1,52 % à 71,11 dollars.

Le gaz naturel européen (-0,89 % à 32,47 euros le mégawattheure pour le contrat TTF néerlandais) a poursuivi son déclin, lesté par la hausse des températures qui détruit la demande. Il a atteint un nouveau plus bas depuis près de deux ans.

Le bitcoin remontait de 1,52 % vers 16 h 40 (heure de l’Est) à 27 363.