(New York) Les cours du pétrole ont fini en baisse mercredi sous l’effet d’une hausse-surprise des stocks de brut américains, doublée d’un rebond du dollar après une communication offensive de la banque centrale américaine (Fed).

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé en repli de 1,46 %, à 73,20 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en juillet, il a cédé 1,65 %, à 68,27 dollars.

L’or noir a longtemps été dans le vert, guidé par l’espoir d’une relance économique en Chine et de la fin proche du cycle de resserrement monétaire, le Brent prenant jusqu’à 1,6 %.

Mais la tendance s’est inversée après la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui a enregistré un bond de 7,9 millions de barils des stocks commerciaux la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une contraction de 1,5 million.

« Cette hausse des stocks de brut et de produits raffinés a plombé le marché », a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La portée de ce sursaut a été limitée par le fait qu’il est dû, en grande partie, à un ajustement statistique, qui a conduit l’EIA a ajouté 13,5 millions de barils aux chiffres de production de la semaine. L’agence corrige ainsi des approximations relevées dans des publications précédentes.

Pour Matt Smith, de Kpler, l’EIA « a sous-estimé la production et surestimé les exportations de brut, mais aussi, potentiellement, l’activité des raffineries ».

Andy Lipow s’est également attardé sur l’augmentation des réserves d’essence (+1,9 million de barils) et de produits distillés (+2,2 millions), parmi lesquels figure le gazole, qui atteignent des niveaux supérieurs à ceux de l’an dernier à la même époque.

Pour l’analyste, le phénomène est à mettre en parallèle avec l’essoufflement de la demande américaine de gazole, qui a chuté de 6 % sur une semaine.

Le retournement des cours du brut mercredi est aussi à mettre à l’actif du dollar qui, après avoir initialement dérapé, s’est repris après la communication de la Fed.

Si l’institution a choisi de maintenir inchangé son taux directeur, ses membres ont signalé qu’ils prévoyaient, dans leur grande majorité, plusieurs nouveaux relèvements d’ici la fin de l’année.

Cela a suffi pour redonner de l’allant au billet vert, une dynamique qui est d’ordinaire, défavorable aux prix du brut, libellés en dollars pour une part considérable des transactions.

À ces éléments s’est ajoutée une note des analystes de JPMorgan, qui ont sensiblement revu à la baisse leur prévision de prix moyen du Brent pour 2023, de 90 à 81 dollars, à l’image du recalibrage effectué, plus tôt cette semaine, par ceux de Goldman Sachs.

Pour JPMorgan, les pays non membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ou de l’alliance OPEP+ ont monté en régime sur le plan de la production, au point de compenser la hausse de la demande.

Les analystes y ajoutent les exportations plus élevées que prévu de la Russie, mais aussi l’accélération du Venezuela, du Nigeria et de l’Iran, qui gonflent l’offre et pèsent sur les prix.