(New York) Les Bourses européennes ont clôturé en baisse jeudi tandis que Wall Street s’est emballée, les marchés étant indécis avec d’un côté la BCE qui a rehaussé son taux directeur et de l’autre la Fed qui a décidé un statu quo.

En Europe, Paris a lâché 0,51 %, Francfort 0,13 % et Milan 0,28 %, tandis que seule Londres a gagné 0,34 %.

À Wall Street, après une ouverture en baisse, les trois principaux indices ont retrouvé de l’enthousiasme : l’indice Dow Jones a gagné 1,26 %, le NASDAQ a pris 1,15 % pour atteindre son plus haut niveau depuis avril 2022 et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,22 %.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, sans surprise, rehausser son taux directeur de 0,25 point de pourcentage jeudi, mais Christine Lagarde, sa présidente, a aussi prévenu que d’autres hausses seront à venir au cours de l’année et la prochaine « très probablement » dès juillet.

Par ailleurs, la BCE a relevé le rythme de hausse des prix anticipé jusqu’en 2025 : l’inflation devrait atteindre 5,4 % en 2023, contre 5,3 % prévu en mars, puis 3,0 % en 2024 et 2,2 % en 2025, pas loin de l’objectif de 2 % visé à terme.

Après ces annonces, l’euro gagnait 1,07 % à 1,0946 dollar vers 16 h 45 (heure de l’Est).

De l’autre côté de l’Atlantique, la Réserve fédérale américaine (Fed), a décidé mercredi de marquer une pause et n’a pas relevé son taux, ce qui est une première depuis mars 2022 et après dix hausses consécutives.  

Le Comité de politique monétaire a très légèrement abaissé sa prévision d’inflation cette année aux États-Unis, à 3,2 % contre 3,3 %, mais a, en revanche, relevé à 1,00 % sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) américain pour 2023, contre 0,4 % anticipé en mars.  

Les marchés ont ignoré les avertissements du président de la Fed, Jerome Powell, indiquant que les taux pourraient remonter d’ici la fin de l’année.

« Les investisseurs regardent ce que fait la Fed plutôt que ce qu’elle dit. Les actes sont plus forts que les mots », a affirmé Jack Ablin de Cresset Capital ajoutant que les marchés estiment que l’inflation « va dans la bonne direction » à la baisse.

Sur le marché obligataire, les taux américains se sont détendus : les rendements sur les bons du Trésor à dix ans se situaient à 3,71 % contre 3,78 % la veille. Ceux à deux ans passaient à 4,63 % contre 4,68 %.

Les taux d’emprunt des États européens sont remontés : l’allemand à 10 ans a terminé à 2,50 % contre 2,44 % la veille, le français à 3,01 % contre 2,97 %.

Mariage italo-espagnol

Le numéro un de l’assurance en Italie, Generali (-0,11 % à Milan), va racheter l’assureur espagnol Liberty Seguros pour 2,3 milliards d’euros, ce qui représente sa plus grosse acquisition depuis dix ans, a-t-il annoncé jeudi dans un communiqué.

Asos salué à Londres

L’action du groupe de vente en ligne de vêtements Asos s’est envolée de 14,76 % à la Bourse de Londres après un retour à la rentabilité au troisième trimestre de son exercice décalé 2022-2023, malgré un recul des ventes.

À Stockholm, le géant de l’habillement H & M a aussi gagné 3,67 %.  

De l’appétit pour Cava

La chaîne américaine de restauration rapide, Cava, à inspiration culinaire méditerranéenne, a fait une entrée réussie à Wall Street.  

L’action introduite à 22 dollars a quasiment doublé pour terminer à 43,78 dollars et inscrire une valorisation de 4,8 milliards de dollars pour cette enseigne, créée en 2011 mais pas encore profitable.

Du côté des matières premières

Les prix du gaz naturel ont frôlé la barre des 50 euros le mégawattheure jeudi, un plus haut depuis début avril, poussés depuis début juin par la baisse de l’approvisionnement en provenance de Norvège, en raison de fuites et de maintenances.  

Le prix du contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, s’est ensuite tassé pour finir à 39,30 euros le mégawattheure (MWh), en hausse de 2,60 %.

Les prix du pétrole ont rebondi, à la faveur d’un dollar en chute.  

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a pris 3,37 % à 75,67 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, a gagné 3,44 % à 70,62 dollars.