(Paris) Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse lundi, souffrant de prises de bénéfices après une semaine passée largement positive, ainsi que d’une remontée des taux d’intérêt.

Dans des volumes d’échanges réduits en l’absence des investisseurs américains, Paris a perdu 1,01 %, Francfort 0,96 %, Londres 0,71 % et Milan 0,39 %.

La Bourse de New York ainsi que le marché obligataire américain restent fermés en raison d’un jour férié commémorant la fin de l’esclavage aux États-Unis.  

En Europe, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État britanniques à deux ans est monté lundi à plus de 5 %, un sommet depuis 15 ans, les investisseurs se résignant à de nouveaux tours de vis de la part de la Banque centrale d’Angleterre, qui tient sa prochaine réunion jeudi.  

À Paris, l’emprunt à 10 ans a dépassé de nouveau la barre des 3 %, à 3,03 %.  

« Le risque pour les marchés financiers dans les mois qui viennent est d’être confronté à une croissance économique faible, voire même un risque de récession aux États-Unis, le tout dans un contexte monétaire qui peut encore se durcir », estime Alexandre Baradez, analyste d’IG France.  

La semaine passée, les banques centrales américaine (Fed) et européenne (BCE) ont gardé un ton offensif en laissant entendre que de nouvelles hausses de taux d’intérêt directeurs pourraient être décidées dans les mois qui viennent.  

Le président de la Fed est auditionné devant le Congrès américain mercredi et jeudi.  

En Asie, la Banque du Japon est restée accommodante et celle de la Chine a même baissé ses taux, notamment à cause du « manque de dynamique avec des publications de chiffres économiques très souvent en dessous des attentes » dans le pays, poursuit M. Baradez.

Côté géopolitique, le président chinois Xi Jinping a salué lundi les « progrès » dans les relations entre la Chine et les États-Unis grâce à une visite à Pékin du secrétaire d’État américain Antony Blinken, même si de profonds désaccords subsistent entre les deux puissances.

Cet entretien intervient au deuxième et dernier jour de la visite de M. Blinken en Chine, une première en près de cinq ans pour un chef de la diplomatie américaine.

Le Bourget propulse l’aérien

Au premier jour du salon aéronautique du Bourget, les entreprises du secteur de l’aérien ont progressé.  

L’avionneur Airbus a remporté lundi la plus grosse commande jamais conclue dans l’aviation civile, avec 500 Airbus A320 à destination de la compagnie indienne IndiGo. L’action a pris 0,23 %, tandis que le motoriste Safran a fini meilleure entreprise du CAC 40 parisien avec +1,74 %.  

À Francfort, le titre du motoriste munichois MTU Aero Engines (+4,19 %) a décollé après l’annonce de prévisions relevées pour l’année, avec un résultat d’exploitation ajusté (EBIT) qui devrait désormais grimper à plus de 800 millions d’euros. L’exploitant de l’aéroport de Francfort Fraport a gagné 1,93 %.  

Next parade

Le groupe d’habillement britannique Next a bondi de 4,72 % à la Bourse de Londres après l’annonce de ventes en hausse de plus de 9 % sur ces sept dernières semaines, contre des prévisions initiales d’une baisse. Une embellie attribuée au temps plus doux à partir de mai et à des hausses de salaire récentes en Grande-Bretagne.

Du côté des devises et des matières premières

Les cours du pétrole reculent, les investisseurs se montrant toujours inquiets quant à la demande chinoise d’or noir, l’augmentation des exportations iraniennes pesant également sur les prix.

Vers 11 h 30 (heure de l’Est), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, reculait de 0,70 % à 76,07 dollars.  

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en juillet, perdait 0,81 % à 71,20 dollars.

La monnaie européenne était en légère baisse (-0,12 %) face au dollar à 1,0926 dollar et le bitcoin stable à 26 400 dollar.

La Bourse de Toronto

L’indice phare de la Bourse de Toronto a clôturé en baisse lundi, victime de la légère faiblesse qui prévalait dans la plupart des secteurs, incluant ceux de l’énergie, de la finance, de l’industrie et des technologies de l’information.

Le volume des transactions sur le TSX a été essentiellement anémique lundi, les marchés boursiers étant fermés aux États-Unis à l’occasion du congé fédéral de Juneteeth, a souligné Stephen Duench, vice-président et gestionnaire de portefeuille de Placements AGF.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 41,16 points pour terminer la séance avec 19 934,21 points.

Les investisseurs sont encore en train de digérer la semaine dernière, qui a été pleine de nouvelles économiques, y compris une pause des taux par la Réserve fédérale, a expliqué M. Duench.

« De toute évidence, le marché a plutôt bien pris ça », a-t-il souligné, notant que d’autres hausses de taux étaient toujours sur la table, comme l’ont signalé les responsables la semaine dernière.

« La Réserve fédérale a fait sa première pause depuis un certain temps. Mais cela ne signifie pas qu’elle a terminé son travail. Elle pourrait s’inspirer à la fois de la Banque d’Australie et de la Banque du Canada. »

L’une des tendances que M. Duench a remarquées, et qui, selon lui, se poursuivra cette semaine et dans le reste de l’année, est un élargissement de la force du marché après des mois de gains étroits menés par une poignée d’entreprises et de secteurs.

« Ces dernières semaines, nous avons vu une participation plus large dans de nombreux autres secteurs, ce qui, je pense, est un élément positif net », a-t-il estimé.

Certains secteurs qui ont été sous pression, comme ceux de la finance, l’énergie et l’industrie, ont tout à gagner de l’optimisme quant aux perspectives de l’économie, a affirmé M. Duench.

« On voit le potentiel d’une économie mondiale plus résiliente », a-t-il poursuivi.

Cette semaine, les données sur les ventes au détail canadiennes seront publiées mercredi, a rappelé M. Duench. Les investisseurs chercheront à savoir si le consommateur canadien fait preuve de résilience et s’il y a des révisions à la dernière version, a-t-il expliqué. Et aux États-Unis, les investisseurs surveilleront les données hebdomadaires sur les nouvelles demandes d’assurance-emploi, qui ont connu une tendance à la hausse ces dernières semaines.

« Je crois que ce marché s’accrochera à chaque point de données économiques, à toute sorte d’informations qu’il pourra obtenir sur l’économie mondiale qui continue de s’améliorer, ce qui continuera d’élargir ce marché. »

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 75,72 cents US, en baisse par rapport à celui de 75,77 cents US de vendredi.

En fin d’après-midi, le cours du pétrole brut reculait de 42 cents US à 71,51 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel s’appréciait de 3 cents US à 2,66 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or rendait 8,90 $ US à 1962,30 $ US l’once et celui du cuivre se dépréciait de 3 cents US à 3,86 $ US la livre.

La Presse Canadienne