(New York) Les Bourses mondiales ont encore baissé vendredi, marquées par la détérioration de l’activité économique en zone euro avec des indicateurs d’activité avancée décevants.

À Wall Street, le NASDAQ a reculé de 1,01 % vendredi, à l’issue de sa première semaine dans le rouge depuis deux mois, le S&P 500 a cédé 0,77 % sur la journée, accusant une perte hebdomadaire pour la première fois depuis cinq semaines, et le Dow Jones a lâché 0,65 %.

Les Bourses européennes ont complété la semaine en négatif, comme sur chacune des séances, et l’indice pan-européen Eurostoxx 600 a connu sa pire semaine (-2,97 %) depuis mi-mars. Vendredi, Paris a perdu 0,55 %, Londres 0,54 %, Francfort 0,99 % et Milan 0,73 %.

Les investisseurs ont été rebutés après la publication des rapports avancés sur l’activité économique PMI en zone euro. La croissance du secteur privé a brutalement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, plombée par les difficultés de l’industrie, selon la première estimation de S&P Global.

L’indice est au plus bas depuis cinq mois et « tous les indicateurs des pays européens ont été décevants » selon Edward Moya, analyste d’Oanda.

« Ces derniers jours ont été marqués par un changement d’état d’esprit important sur les perspectives de l’économie mondiale » ce qui pousse « les investisseurs à réévaluer les perspectives en matière de valorisation » boursière, estime Michael Hewson, analyste de CMC markets.

Face aux craintes concernant l’économie en zone euro, les investisseurs ont fui la monnaie commune : tout près de la clôture, l’euro perdait 0,57 % à 1,0894 dollar pour un euro.

Les investisseurs privilégiaient aussi les valeurs refuges comme le marché obligataire, entraînant en Europe une des plus fortes détentes des rendements sur une séance depuis mars.

Le taux d’intérêt de l’emprunt allemand à 10 ans était à 2,35 % à 11 h 45 (heure de l’Est) contre 2,49 % et le français à 2,88 % contre 3,02 % jeudi.

Aux États-Unis, les bons du Trésor à 10 ans s’établissaient à 3,73 %, contre 3,79 % jeudi.  

Les marchés ont digéré par ailleurs une semaine riche en annonces venant des banques centrales et de leurs représentants, à commencer par Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed) qui a indiqué que les relèvements des taux directeurs de la Fed n’étaient pas terminés.

Starbucks écrème

À Wall Street, Starbucks a écrémé 2,49 % à 98,34 dollars. Un des syndicats d’employés de la chaîne de cafés prévoit un mouvement de grève la semaine prochaine dans plus de 150 enseignes.

Siemens Energy se prend une pale

L’énergéticien allemand Siemens Energy a révélé vendredi que l’ampleur des défaillances d’éoliennes de sa filiale Siemens Gamesa était bien plus importante et coûteuse que prévu, entraînant un plongeon record de son cours de Bourse.

Le titre Siemens Energy a dégringolé de 37,34 %, faisant chuter d’environ 6 milliards d’euros la capitalisation boursière. Sa maison-mère Siemens a perdu 2,84 %, et le Danois Vesta Wind 6,63 %.

GSK se refait une santé

Le géant pharmaceutique britannique GSK a gagné 4,87 % après l’annonce d’un accord amiable en Californie dans le cadre d’un litige lié au médicament contre les brûlures d’estomac Zantac, accusé par des patients d’avoir contribué à leur cancer.

À Paris, le laboratoire Sanofi, qui a aussi profité d’une nouvelle judiciaire positive en marge du même dossier au cours de la semaine, a terminé en hausse de 1 % vendredi et réalise la meilleure performance de l’indice CAC 40 sur la semaine.

Du côté du pétrole et du bitcoin 

Les prix du pétrole ont poursuivi leur baisse dans ce contexte de crainte concernant l’activité économique.  

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, a perdu 0,39 % à 73,85 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a cédé 0,50 % à 69,16 dollars.

Vers 16 h 50 (heure de l’Est), le bitcoin montait de 2,44 % à 30 890 dollars, un sommet depuis un an.

La volatile cryptomonnaie est désormais deux fois plus chère qu’à son plus bas de 2022, mais deux fois moins chère qu’à son sommet de 2021.