(New York) Les cours du pétrole ont progressé mercredi, incités par des déclarations volontaristes de l’Arabie saoudite, résolue à soutenir les cours du brut quitte à perdre des revenus.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 0,52 %, pour clôturer à 76,65 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, il a bondi de 2,82 % à 71,79 dollars.

La différence entre les deux variations, phénomène rare, s’explique par un possible effet de « rattrapage » des prix du WTI, dont le marché était fermé mardi, jour de fête nationale américaine, à la différence du Brent, a indiqué Daniel Ghali, de TD Securities.

« On observe des achats de couverture » d’opérateurs spéculatifs, qui s’étaient positionnés à la baisse, mais changent leur fusil d’épaule « avec une tension des fondamentaux consécutive à la décision de l’Arabie saoudite de prolonger ses réductions de production et à celle de la Russie de limiter ses exportations ».

Le royaume a annoncé lundi qu’il reconduirait en août la diminution d’un million de barils par jour de sa production, mise en œuvre en juillet. Parallèlement, la Russie s’est engagée à couper ses exportations de brut de 500 000 barils par jour.

Mercredi, le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a insisté sur le fait que la synchronisation de ces annonces était « assez éloquente » et démontrait que les deux principaux acteurs de l’OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés de l’accord OPEP+) étaient alignés.

« Nous continuerons nos efforts pour surprendre les marchés […], nous ferons tout ce qui est nécessaire » afin de stabiliser les prix, a-t-il souligné à l’ouverture d’un séminaire de l’OPEP à Vienne, siège de l’organisation.

Le marché s’interrogeait, ces derniers mois, sur l’attitude de la Russie, qui bien que s’étant engagée, en février, à contracter sa production de 500 000 barils par jour, continuait d’abreuver le marché en or noir.

« L’alliance OPEP+ est plus solide que jamais », ont réagi, dans une note, les analystes de JPMorgan.

Les courtiers ont largement ignoré l’incident qui a vu mercredi, dans le golfe d’Oman, la marine américaine empêcher la saisie par l’Iran de deux navires pétroliers, selon le Commandement central des forces navales américaines (Navcent).

Selon plusieurs médias, l’un des deux navires-citernes est opéré par Chevron.

« Historiquement, les opérateurs ne voient pas ces incidents en détroit d’Ormuz occasionner des pertes de barils », a rappelé Daniel Ghali. « De ce fait, cela ne joue pas sur les prix. »