(New York) Les cours du brut ont légèrement augmenté mardi après avoir perdu du terrain dans un premier temps, lestés par des inquiétudes autour de la demande chinoise à la suite de la publication de données commerciales décevantes dans le pays.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 0,97 % à 86,17 dollars après avoir lâché plus de 1 % en séance.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, est monté de 1,19 % à 82,92 dollars alors qu’il perdait autant plus tôt en journée.

Les prix du pétrole avaient flanché « en raison de la faiblesse des données commerciales chinoises », ont commenté les analystes de DNB.

Les exportations de la Chine ont dévissé en juillet pour connaître leur plus fort repli en plus de trois ans, pénalisées par une demande atone à l’étranger et le ralentissement économique dans le pays qui fragilisent des milliers d’entreprises.

« Avec le ralentissement de l’économie chinoise, les négociants ont revu à la baisse leurs prévisions concernant la demande mondiale de pétrole, ce qui se traduit par une baisse des prix », explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Les données commerciales chinoises ont aussi déclenché un retour des inquiétudes quant à la santé de l’économie mondiale et donc de l’aversion pour le risque des investisseurs, qui délaissent les actifs comme le pétrole, plus volatil, et se tournent vers les valeurs refuges comme le dollar.

Toutefois ce manque d’appétit pour le risque s’est modifié en fin de séance dans le sillage des indices boursiers qui ont regagné une bonne partie du terrain qu’ils avaient perdu dans le sillage des mauvais chiffres du commerce chinois.

« Les cours du brut ont changé de direction plutôt brusquement », a indiqué à l’AFP Bart Melek de TD Securities. « Le pétrole a suivi le changement d’appétit pour le risque des actions », a-t-il affirmé. « Il semble que le marché continue de conclure que l’offre (d’or noir) reste étroite », a ajouté l’analyste.

La semaine dernière, l’Arabie saoudite a en effet annoncé la prolongation de ses réductions volontaires de production d’un million de barils par jour pour un mois supplémentaire. La Russie lui a emboîté le pas, annonçant quant à elle une réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour pour septembre.

Le dollar qui avait fortement grimpé en journée (jusqu’à +0,58 %) a aussi rendu du terrain et n’avançait plus que de 0,38 % au moment de la clôture des cours du brut.

Ce léger affaiblissement a aussi aidé au changement de direction des cours. Une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole, alors qu’un dollar moins fort renforce la demande.