(New York) Si l’humeur était à l’attente sur les Bourses mondiales mercredi avant la publication des « minutes de la Fed », Wall Street a chuté à leur parution devant la détermination de la banque centrale à combattre l’inflation.

En Europe, la Bourse de Paris a légèrement reculé de 0,10 %, Londres de 0,44 %, Milan de 0,93 %, tandis que Francfort a pris 0,14 %.  

À la Bourse de New York, le Dow Jones a reculé de 0,52 %, le S&P 500 de 0,76 % et le NASDAQ a perdu 1,15 % une fois publié le compte-rendu de la dernière réunion du 26 juillet.

« La plupart des participants » au Comité dde politique monétaire « ont reconnu qu’il existait toujours des risques » de persistance de l’inflation qui pourraient « nécessiter de resserrer encore la politique monétaire », écrivent les minutes.

Celles-ci ont donc « pesé sur Wall Street », a résumé Peter Cardillo de Spartan Capital. Les taux obligataires se sont tendus, celui sur les bons du Trésor américain à dix ans grimpant à 4,26 %, un sommet depuis 2008.

« Les minutes étaient plus strictes qu’on ne le pensait », a ajouté Art Hogan de B. Riley Wealth Management.

« On dirait qu’il y a une petite cohorte qui estime qu’on aura besoin de relever encore les taux cette année. C’est assez pour inviter les investisseurs à prendre des profits » sur les actions boursières, a-t-il ajouté.  

Du côté des bonnes nouvelles, la production industrielle est repartie à la hausse aux États-Unis au mois de juillet et les mises en chantier de logements ont grimpé de 3,9 %. Dans la zone euro, les chiffres de la production industrielle de juin et de la croissance du second trimestre se sont révélés conformes aux attentes, rapporte Vincent Juvyns.

Au Royaume-Uni, la livre sterling et les taux obligataires ont progressé après l’annonce d’un net ralentissement de l’inflation en juillet, à 6,8 % sur un an contre 7,9 % en juin.  

Malgré cette nette baisse, « la forte croissance des salaires d’hier et les données résilientes de l’indice des prix à la consommation des services d’aujourd’hui pousseront probablement la Banque d’Angleterre, selon nous, à procéder à deux hausses supplémentaires », commentent les économistes européens de la banque Nomura.

La devise britannique prenait 0,16 % par rapport au billet vert, à 1,2725 dollars pour une livre vers 16 h 40 (heure de l’Est), et grimpait de 0,42 % face à l’euro à 85,48 pence pour un euro.

Le taux d’intérêt de l’emprunt britannique à 10 ans s’établissait à 4,64 %, contre 4,59 % à la clôture de la veille.

L’activité économique chinoise continue par ailleurs d’inquiéter les investisseurs, entre données macroéconomiques décevantes et inquiétudes concernant le secteur immobilier.  

L’un des plus grands groupes immobiliers de Chine, Country Garden, dont l’endettement astronomique préoccupe les marchés, a averti mercredi que des « incertitudes considérables » pesaient sur ses remboursements.

Carlsberg n’enivre pas

Porté par la hausse des prix, le brasseur danois Carlsberg, qui peine à sortir de Russie, a annoncé mercredi un bénéfice net de 3,5 milliards de couronnes (469 millions d’euros) au premier semestre. Son action a perdu 1,96 % à Copenhague.

Target fait mouche

Le titre des grands magasins Target a progressé de 2,92 % à Wall Street après avoir affiché un résultat net par action supérieur aux prévisions sur un chiffre d’affaires trimestriel néanmoins en recul.

Recul du pétrole et hausse du rouble

Les cours du pétrole se sont repliés, entre les inquiétudes quant à la demande chinoise, des stocks américains mitigés et un dollar solide. Les réserves commerciales hebdomadaires de pétrole brut aux États-Unis ont diminué de 6 millions de barils, davantage que ce que prévoyaient les analystes, mais les stocks d’essence n’ont pas décru autant qu’anticipé.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a cédé 1,69 % à 83,45 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, est redescendu sous la barre des 80 dollars, à 79,38 dollars, baissant de 1,98 %.

Le rouble grimpait de 2,60 % vers 16 h 40 (heure de l’Est) à 95,59 roubles pour un dollar, soutenu par l’annonce, mardi, d’un relèvement du taux directeur par la Banque centrale russe.