(Londres) Les cours du pétrole se stabilisaient mercredi avant les stocks américains, entre les inquiétudes quant à la demande chinoise et l’approvisionnement tendu, quand le gaz naturel européen remontait face aux menaces de grèves sur d’importantes installations australiennes.

Vers 6 h 30 (heure de l’Est) (12 h 30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 0,13 % à 84,77 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, cédait 0,15 % à 80,87 dollars.

« Les inquiétudes autour de l’économie chinoise semblent être le principal point d’attention sur le marché en ce moment », éclipsant « les signaux haussiers tels que la baisse des stocks aux États-Unis et des réductions de production parmi les pays » exportateurs de l’OPEP+, commentent les analystes d’Energi Danmark.

« La reprise économique chinoise va devoir affronter les vagues et connaîtra une avancée tortueuse, avec inévitablement des difficultés et des problèmes », a déclaré mercredi Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Des ventes au détail à la production industrielle, le pays a publié une série de données décevante en début de semaine, suspendant même la publication mensuelle de ses chiffres détaillés de chômage chez les jeunes.

Les investisseurs attendent également la publication de l’état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) pour la semaine achevée le 11 août.

La fédération des professionnels du secteur, l’American Petroleum Institute (API), a estimé mardi soir que les stocks de brut avaient chuté d’environ 6,2 millions de barils la semaine dernière, et que ceux d’essence avaient baissé d’environ 761 000 barils. Les données de l’API sont réputées toutefois moins fiables que celles de l’EIA.

Cette « baisse indicative » des réserves « pourrait marquer le début d’une tendance au reflux des stocks de pétrole américains », note Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

« Cela devrait donner une assise solide aux prix du pétrole au cours du troisième trimestre de l’année 2023 » poursuit-il.

Les analystes tablent sur une baisse de 2,5 millions de barils des réserves commerciales de brut, et de 1,1 million de barils d’essence, selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.

Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait sans direction claire, à 38,40 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir grimpé jusqu’à 42,66 euros le MWh.

« L’évolution des prix du gaz en Europe continue d’être dominée par les menaces de grève […] en Australie, mettant en péril 10 % de la production mondiale de GNL (gaz naturel liquéfié, NDLR) », commentent les analystes de DNB.

Les prix du gaz avaient déjà flambé la semaine dernière à la suite de l’appel à la grève sur les plateformes en haute mer de gaz naturel liquéfié de Woodside dans l’Ouest australien.

Si la demande estivale européenne de gaz naturel reste faible, les analystes craignent que les acheteurs asiatiques en manque de GNL se reportent sur le marché européen, faisant monter la demande et les prix.