(New York) Les Bourses mondiales ont souffert jeudi de la nette remontée des taux après la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine et de données américaines positives, qui augure d’une politique stricte pendant encore de longs mois.

Sur le Vieux continent, Paris a perdu 0,94 %, Francfort 0,71 %, Londres 0,63 % et Milan 1,03 %, après une première partie de séance étale.

À Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,84 %, le S&P 500 0,77 % et le NASDAQ, à forte coloration technologique et plus sensible aux variations des taux d’intérêt, a chuté de 1,17 %.

Les marchés américains avaient déjà reculé mercredi en réaction à la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), mais aussi à des données qui continuent de montrer une économie étonnamment résiliente.

« Dans l’ensemble on a davantage de nouvelles positives sur l’économie des États-Unis », note Joe Manimbo de Convera. Les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage publiées jeudi ont par exemple reculé contrairement aux prévisions.

L’analyste a pointé du doigt également la projection de croissance du PIB (Produit intérieur brut) américain au 3e trimestre par la Fed d’Atlanta qui a été révisé en forte hausse à +5,8 %.

Du côté du compte rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine publié mercredi, les investisseurs ont retenu des discussions un ton un peu plus sévère que ce qu’ils anticipaient : « la plupart » des participants à la réunion ont notamment reconnu qu’il existait toujours « des risques » de persistance de l’inflation qui pourraient « nécessiter de resserrer encore la politique monétaire ».

Or, « les marchés s’étaient habitués à l’idée que la hausse des taux de juillet était probablement la dernière », souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le taux à 10 ans américain évoluait autour de ses plus hauts niveaux depuis 2007, atteignant un pic à 4,33 % en séance. Vers 16 h 50, il s’établissait à 4,27 %.

Sur le marché obligataire européen, les taux se tendent aussi : le rendement de l’emprunt de l’État allemand à 10 ans s’établissait à 2,70 %, contre 2,65 % à la clôture la veille. Celui de la France à même échéance se situait à 3,24 % contre 3,19 %, flirtant avec son plus haut niveau depuis 2011.  

Walmart et Cisco confiants

La chaîne américaine d’hypermarchés Walmart a vu son titre reculer de 2,24 % malgré une révision à la hausse de ses prévisions pour son exercice décalé 2024 au vu des performances réalisées au deuxième trimestre, au cours duquel ses ventes ont progressé de 5,7 % sur un an. Le groupe a dégagé un bénéfice net record de 7,90 milliards de dollars (+53,3 % sur un an) sur un chiffre d’affaires de 161,63 milliards.

Le géant des systèmes de télécommunications Cisco a gagné lui 3,34 % après avoir annoncé des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre et évoqué une progression de sa part de marché dans les équipements liés à l’intelligence artificielle.

Adyen sombre 

Adyen, le spécialiste néerlandais des paiements en ligne, a lâché 38,98 % à Amsterdam après avoir annoncé un bénéfice net au premier semestre inférieur aux attentes des analystes.

Dans son sillage, Worldline reculait de 3,51 % à Paris et Nexi de 3,63 % à Milan.

Hausse du pétrole, baisse du dollar

Le pétrole a rebondi jeudi après trois séances de baisse, la résilience de l’économie et de la demande américaines, ainsi que les tensions sur le marché compensant les inquiétudes quant à l’état de santé économique de la Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 0,80 % à 84,12 dollars et le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a pris 1,27 % à 80,39 dollars.

Le dollar est reparti à la hausse face à l’euro. Le dollar gagnait 0,12 % face à l’euro à 1,0866 dollars pour un euro, un plus haut en six semaines vers 15 h 40 (heure de l’Est).