(New York) Les résultats de Nvidia qui ont explosé les attentes n’ont pas suffi pour maintenir les marchés dans le vert jeudi, l’heure étant à la prudence avant des prises de paroles de banquiers centraux.  

Le géant américain des processeurs avait placé la barre haut pour ses résultats financiers du deuxième trimestre, mais l’a largement dépassée avec un bénéfice net multiplié par presque 10 sur un an, à 6,2 milliards.  

Après avoir gagné plus de 6 % dans les premiers échanges et frôlé les 500 dollars, l’action Nvidia a terminé à plat (+0,10 % à 471,63 dollars). Mais sa valeur a été multipliée par presque 3,25 depuis le début de l’année.  

« On pensait qu’avec les résultats, les plus beaux de toute la saison, le marché allait s’envoler, comme lors des précédents résultats, mais on voit que c’est poussif », observe Frédérik Rozier, gérant de portefeuille chez Mirabaud.  

En hausse en matinée, le secteur des semi-conducteurs en Europe a finalement terminé en nette baisse, de Infineon (-2,49 %) à STMicroelectronics (-2,48 %).

À Wall Street, après une ouverture en nette hausse, le NASDAQ, à coloration technologique, a terminé en perte de 1,87 %. Le S&P 500 a cédé 1,35 % et le Dow Jones 1,08 %.

En Europe, les indices boursiers se sont aussi retournés : Paris a perdu 0,44 %, Milan 0,57 %, Francfort 0,68 %, seule Londres préservant un gain de 0,18 %.  

Les investisseurs dirigeaient désormais leurs regards vers Jackson Hole, aux États-Unis, où débute jeudi la conférence annuelle des banquiers centraux.  

La plus grosse journée est vendredi, avec les discours de Jerome Powell, le président de la banque centrale américaine (Fed), et Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).  

M. Powell « a l’occasion […] éventuellement de préparer les investisseurs à la révision des prévisions », notamment en matière du niveau des taux directeurs « qui est probable lors de la réunion de septembre », explique Sonia Meskin, responsable macroéconomiste pour les États-Unis chez BNY Mellon IM.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des États remontaient un peu aux États-Unis et en Europe après trois séances de nette baisse.  

Boeing encore perturbé

Le constructeur aéronautique Boeing (-4,93 %) a annoncé avoir identifié une malfaçon sur un élément du 737 MAX qui va à nouveau perturber les livraisons de son avion-vedette.

Tout le secteur aérien était en difficulté, notamment les compagnies aériennes avec -2,78 % pour United Airlines, mais aussi en Europe avec -2,11 % pour Lufthansa à Francfort.  

Envolée de la livre turque

La livre turque a profité de la décision de la Banque centrale de relever drastiquement ses taux directeurs, de 17,5 % à 25 %, une mesure que les investisseurs n’osaient attendre après avoir été de nombreuses fois déçu.

Elle s’envolait de plus de 6 % face au dollar, à 25,65 livres pour un dollar vers 13 h 45 (heure de l’Est).

Signe de la prudence des investisseurs, le dollar était recherché par rapport aux autres monnaies : il gagnait 0,51 % face à l’euro, à 1,0809 dollars pour un euro, et 1,02 % face à la livre à 1,2597 livre pour un dollar.  

Le bitcoin perdait aussi 2,16 % à 26 018 dollars et l’or s’appréciait de 0,27 % à 1920,63 dollars l’once.

Les cours du pétrole ont oscillé autour de l’équilibre pour finalement terminer très légèrement positifs. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a pris 0,18 % à 83,36 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a grappillé 0,20 % à 79,05 dollars.

Le gaz naturel européen a nettement baissé, le syndicat d’un important champ gazier australien ayant conclu un accord de principe avec le géant de l’énergie Woodside, éloignant la possibilité qu’une grève en Australie perturbe l’offre de gaz naturel liquéfié.

Le contrat européen de référence a reculé de 13,8 % à 31,70 euros le mégawattheure, alors qu’il s’était approché des 45 euros mardi.