(New York) Les cours du pétrole ont rebondi vendredi après les frappes américaines menées la veille en Syrie sur des cibles liées à l’Iran, faisant craindre une escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui pourrait conduire à des perturbations de l’approvisionnement.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a pris 2,90 % à 90,48 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, a gagné 2,80 % à 85,54 dollars.

« Le pétrole reste le principal baromètre du risque géopolitique car les prix augmentent lorsque la prime de guerre monte », a commenté Edward Moya, analyste d’Oanda.

Mais cet analyste a relativisé la hausse en notant que, jusqu’à présent, il y a « eu peu de perturbations dans l’approvisionnement en brut ».  

« C’est pourquoi le pétrole se négocie toujours autour des niveaux observés après la première hausse des cours suite aux attaques surprises du Hamas contre Israël », le 7 octobre, a-t-il souligné.

Néanmoins, les prix du brut avaient fait un bond jeudi après que des frappes aériennes américaines avaient ciblé des cibles iraniennes en Syrie.

« Les tensions au Moyen-Orient ne s’atténueront pas de sitôt et cela pourrait éventuellement entraîner des perturbations des exportations de brut de l’Iran », a ajouté M. Moya.

Pour Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, « à la veille du week-end, les investisseurs ont craint une invasion terrestre de Gaza et une extension potentielle du conflit », ce qui a fait grimper les cours.

Le secrétaire américain de la Défense, Lloyd Austin, a annoncé que les États-Unis avaient mené des frappes jeudi contre deux installations utilisées par les Gardiens de la révolution iraniens et des « groupes affiliés » dans l’est de la Syrie.

Les investisseurs redoutent un embrasement dans la région, alors que l’Iran, puissant soutien du Hamas, a lancé plusieurs avertissements aux États-Unis, allié d’Israël.

Jeudi, devant les Nations unies, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que l’Iran ne souhaitait pas l’extension du conflit. « Mais je préviens que si le génocide à Gaza se poursuit, ils ne seront pas épargnés par ce feu », avait-il ajouté, s’adressant aux États-Unis.

L’attention du marché pétrolier « se porte particulièrement sur l’Iran, qui pourrait décider d’intervenir dans le conflit », a expliqué Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank.