(New York)  La Bourse de New York a fait une pause jeudi dans son rebond du mois de novembre, concluant en modeste repli tout près de l’équilibre au cours d’une séance sans éclat plombée par le secteur énergétique.

L’indice Dow Jones a cédé 0,13 % à 34 945,47 points, le NASDAQ, à dominante technologique, a pris 0,07 % à 14 113,67 points et le S&P 500 a avancé de 0,12 % à 4508,24 points.

La séance a été discrète jeudi après plusieurs jours au cours desquels les investisseurs avaient été très encouragés par les données économiques.

Le département du Travail a dévoilé des demandes hebdomadaires d’allocations d’emplois en plus forte hausse qu’attendu à 231 000 (+13 000), un sommet depuis 12 semaines.

« La leçon qu’il faut en tirer est que cela convient à la Réserve fédérale (Fed) dont le scénario préféré serait de voir une détente du marché de l’emploi », ce qui aide dans la lutte contre l’inflation, a indiqué Patrick O’Hare de Briefing.com.

Du côté de l’inflation, une baisse des prix à l’importation en octobre aux États-Unis (-0,8 %), menée par la chute des coûts de l’énergie, « est un élément encourageant supplémentaire sur le front de la hausse des prix », a estimé Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics. C’est la première fois en trois mois que les prix à l’importation reculent.

Enfin, la production industrielle en octobre a ralenti plus que prévu (-0,6 %) notamment à cause de l’impact des grandes grèves dans l’industrie automobile qui ont duré six semaines.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons à dix ans reculaient à 4,44 % contre 4,53 % la veille vers 16 h 10 (heure de l’Est).

Une gouverneur de la Fed, Lisa Cook, a indiqué pour sa part jeudi qu’« un atterrissage en douceur est possible » pour l’économie américaine, « avec une désinflation qui continue et un marché du travail solide ».

Du côté des valeurs, celles du secteur de l’énergie ont fini en mauvaise posture alors que les cours du brut ont plongé à un plus bas depuis début juillet face à des craintes sur la demande mondiale de pétrole.

Chevron a perdu 1,58 %, ExxonMobil -1,15 % et ConocoPhillips -2,64 %.

Les actions de Walmart, le numéro un des hypermarchés aux États-Unis, se sont écroulées de 8,09 % à 156,05 dollars. Il faut dire que l’action avait atteint son plus haut historique la veille dans l’attente de ses résultats.

Le géant de la distribution a affiché un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 5,2 % sur un an à 160,8 milliards de dollars, plus que prévu.

Le groupe a relevé ses prévisions de bénéfice annuel par action mais pas autant que ne le prévoyaient les analystes qui ont sanctionné le titre.

Le géant chinois de la distribution en ligne Alibaba a chuté de 9,14 % à 79,11 dollars. Le groupe a annoncé renoncer à son projet de scission de son activité dans le cloud (informatique à distance).

Alibaba justifie cette annonce par les restrictions américaines sur les puces informatiques.  

La chaîne de grands magasins Macy’s en revanche a été très recherchée (+5,67 %) après des bénéfices trimestriels meilleurs qu’attendus même si les ventes sont en baisse de 7 % sur un an.

Amazon (-0,26 %) qui a annoncé qu’il allait vendre des voitures neuves sur sa plateforme en ligne en commençant par le Sud-Coréen Hyundai, a fait chuter les titres de ses concurrents dans le secteur. Le vendeur de voitures en ligne Carvana a cédé 5,21 % et Carmax, le spécialiste de l’occasion, a lâché 5,55 %.

Le groupe de systèmes de télécommunications Cisco a plongé de 9,83 % à 48,04 dollars après que le groupe a révisé en baisse ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice annuels.

L’indice phare de la Bourse de Toronto clôture en baisse

La Bourse de Toronto a clôturé la séance de jeudi en légère baisse, victime de la faiblesse des secteurs de l’énergie et des métaux de base, pendant que les grands indices américains terminaient la journée en ordre dispersé.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a cédé 4,82 points, soit 0,02 %, pour mettre fin aux opérations avec 20 053,07 points.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 45,74 points, ou 0,13 %, à 34 945,47 points, tandis que l’indice élargi S&P 500 a avancé de 5,36 points, soit 0,12 %, à 4508,24 points. L’indice composé du NASDAQ a pour sa part gagné 9,84 points, ou 0,07 %, à 14 113,67 points.

La séance de jeudi a marqué une pause naturelle après la récente reprise du marché, a estimé Philip Petursson, stratège en chef des investissements chez IG Gestion de patrimoine.

Les marchés ont été orientés à la hausse ce mois-ci, Wall Street étant en passe de connaître son meilleur mois depuis un an, stimulé par l’espoir de voir un atterrissage en douceur et la fin des hausses de taux d’intérêt.

Aux États-Unis, Walmart et Cisco Systems ont dévoilé des bénéfices supérieurs aux attentes du marché, mais ont accompagné ces rapports de prévisions plus faibles que prévu en raison du recul des dépenses de consommation.

Les deux sociétés ont vu le cours de leurs actions chuter jeudi, celle de Walmart ayant reculé de plus de 8 % et celle de Cisco, de près de 10 %.

Jeudi, des données sur la fabrication, la production industrielle et les allocations de chômage ont également été publiées, évoquant un ralentissement de l’économie.

Bien qu’il y ait des signes d’affaiblissement soutenu de l’économie américaine, M. Petursson a dit voir également une atténuation des pressions récessionnistes — et la probabilité d’un atterrissage en douceur en 2024 est meilleure qu’elle ne l’était plus tôt cette année.

En outre, une nouvelle hausse des taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale des États-Unis semble hautement improbable, a-t-il ajouté.

Pendant ce temps, le pétrole a connu une baisse notable jeudi, le prix du baril ayant baissé de près de 5 %. Le secteur torontois de l’énergie a baissé de 1,9 %.

M. Petursson a estimé qu’il fallait s’attendre à une faiblesse continue du pétrole, due à trois facteurs : une production plus élevée des États-Unis et d’autres pays, une demande plus faible et l’impression croissante que la guerre entre Israël et le Hamas ne s’étendra pas.

Outre le pétrole, le dollar canadien était également en baisse jeudi, a noté M. Petursson, alors que la corrélation entre les deux se réaffirme.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 72,73 cents US, en baisse par rapport à celui de 73,13 cents US de mercredi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a lâché 3,70 $ US à 73,09 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel s’est défait de 13 cents US à 3,06 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a grimpé de 23,00 $ US à 1987,30 $ US l’once et celui du cuivre s’est déprécié de 2 cents US à 3,70 $ US la livre.

La Presse Canadienne