(New York) Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) a clôturé mercredi sous 70 $ US, une première depuis cinq mois, sur un marché incapable de trouver matière à un rebond, après une semaine de chute.

Le WTI pour livraison en janvier a terminé en baisse de 4,06 %, à 69,38 $ US, après être descendu, en séance, jusqu’à 69,11 $ US, son plus bas niveau depuis fin juin.

Depuis les annonces de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses alliés de l’alliance OPEP+, jeudi, le WTI reste sur cinq séances de baisses consécutives et a lâché près de 9 %.

Les opérateurs n’ont accordé aucun crédit à la promesse de membres de l’OPEP+ de nouvelles coupes conjuguées de 900 000 barils par jour, en net, de janvier à mars prochains.

« Et je ne pense pas qu’on verra quoi que ce soit d’autre de leur part d’ici la fin de l’année », a prévenu John Kilduff, d’Again Capital. « Ils n’ont plus de munitions. »

Outre les doutes concernant les engagements pris à l’issue de la réunion ministérielle de l’OPEP+, « la crainte s’accentue de voir les Saoudiens ouvrir les vannes », par dépit et pour éviter de perdre davantage de parts de marché.

Mauvaise conjoncture

La dégradation de la conjoncture se manifeste aussi aux États-Unis, où le secteur privé n’a créé que 103 000 emplois au mois de novembre, selon l’enquête mensuelle du cabinet ADP, publiée mercredi.

C’est moins que les 106 000 créations de postes du mois d’octobre et sensiblement en deçà des projections des économistes, qui tablaient sur 130 000.

Pour Craig Erlam, ce mauvais chiffre a encore accentué le repli de l’or noir.

Les opérateurs ont aussi vu dans le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie matière à faire plier les cours.

Si le chiffre principal a fait état d’une baisse marquée de 4,6 millions de barils des réserves commerciales de pétrole durant la semaine achevée le 1er décembre, les analystes ont bien vite ouvert le capot et constaté qu’il s’agissait d’un trompe-l’œil.

« Le rapport était plutôt mauvais », dans l’ensemble, selon John Kilduff, qui a surtout retenu « la faible demande d’essence et la hausse des stocks » de carburant.

Le bond des réserves d’essence a ainsi atteint le quadruple des 1,3 million de barils annoncés par les analystes, à 5,4 millions.