L’année 2023 a été meilleure que l’année 2022 pour les investisseurs de façon générale. Notre survol annuel des grands gagnants et des grands perdants de l’année de Québec inc. à la Bourse de Toronto (en excluant les entreprises ayant reçu des offres d’achat).

Les gagnants

Groupe ADF

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Chaîne de soudure robotisée dans les installations du Groupe ADF de Terrebonne

Pour la deuxième année consécutive, le Groupe ADF (Au Dragon Forgé) se retrouve dans le club sélect des titres québécois s’étant le plus démarqués. Après une appréciation de 30 % en 2022, l’action de l’entreprise de Terrebonne spécialisée dans la fabrication de superstructures en acier a continué sa progression pour enregistrer une hausse supérieure à 230 % en 2023. Le titre passe néanmoins encore sous le radar de bien des investisseurs malgré le fait qu’un premier analyste a commencé à suivre de façon officielle les activités de l’entreprise durant l’automne.

AtkinsRéalis

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

SNC-Lavalin a changé de nom pour devenir AtkinsRéalis.

Depuis le mois de septembre, il ne faut plus l’appeler SNC-Lavalin, mais plutôt AtkinsRéalis (même si le changement de nom ne sera officiel qu’après l’assemblée des actionnaires le printemps prochain). Peu importe, le titre du cabinet montréalais d’ingénierie s’est apprécié de près de 80 % durant l’année. La forte exposition à des clients gouvernementaux (une bonne chose si les dépenses sont appelées à diminuer dans le secteur privé), la résurgence de l’intérêt pour le nucléaire à l’échelle mondiale et la monétisation potentielle d’actifs non essentiels sont tous des éléments favorables au titre.

Groupe Colabor

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Colabor prévoit déménager son siège social et son principal entrepôt, actuellement à Boucherville, à Saint-Bruno-de-Montarville.

Le titre du distributeur de produits alimentaires de la Rive-Sud de Montréal a avancé de 60 % en 2023, mais l’essentiel de la montée s’est observé pendant la deuxième moitié de l’année. L’entreprise entrant dans la deuxième phase de son plan stratégique de cinq ans est en période de transition. La direction a pris la décision de déménager son siège social et son entrepôt de Boucherville à Saint-Bruno-de-Montarville. Le nouveau site est censé être mieux adapté aux opérations de distribution. La direction considère ce projet comme hautement stratégique pour Colabor.

Stella-Jones

IMAGE TIRÉE D’UNE VIDÉO FOURNIE PAR STELLA-JONES

L’action de Stella-Jones, fabricant de poteaux de téléphone et de traverse de chemin de fer, semble un refuge à considérer pour un investisseur à la recherche d’un abri.

La progression d’environ 60 % du titre du fabricant montréalais de poteaux de téléphone et de traverses de chemin de fer en 2023 s’explique notamment par la croissance continue de ses activités liées aux infrastructures. Les ventes de poteaux destinés aux sociétés de services publics (réseaux électriques) continuent de profiter de dynamiques de prix favorables. Dans le contexte actuel où le scénario de récession n’est pas complètement à écarter, l’action de Stella-Jones semble un refuge à considérer pour un investisseur à la recherche d’un abri.

Cascades

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le titre de Cascades a grimpé d’approximativement 50 % en 2023.

Le titre de la société papetière de Kingsey Falls, dans le Centre-du-Québec, a grimpé d’approximativement 50 % en 2023. Les analystes demeurent toutefois prudents pour la suite chez Cascades. L’incertitude économique ambiante invite à la sagesse, en particulier en ce qui concerne les activités d’emballage de l’entreprise. Un seul analyste sur les cinq qui suivent officiellement le titre propose d’acheter l’action du producteur de carton et de papier tissu. Les plus optimistes verront cette situation d’un bon œil et diront qu’il y a plus de chances que des recommandations s’ajoutent que l’inverse dans les mois à venir.

Les perdants

Taiga

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le manque de disponibilité de pièces affecte la production de certains modèles de motomarines de Taiga, a expliqué la direction en novembre.

Le fabricant montréalais de véhicules récréatifs 100 % électriques vient de traverser une année particulièrement difficile en Bourse. Le contexte économique de taux d’intérêt élevés et de risques de récession n’aide en rien les ventes de l’entreprise. Le titre de Taiga a cédé plus de 60 % en 2023. Les investisseurs ont récemment dû réviser leurs attentes à la baisse. La direction a indiqué en novembre que le manque de disponibilité de pièces affecte la production de certains de ses modèles de motomarines, ce qui a abaissé considérablement les prévisions de production.

Theratechnologies

Les 12 derniers mois ont été mouvementés et éprouvants pour les actionnaires de la société biopharmaceutique montréalaise. Il y a eu tour à tour durant l’année des vagues de mises à pied, un regroupement des actions afin de pouvoir maintenir l’inscription au NASDAQ, une révision à la baisse des prévisions de revenus et une émission de titres annoncée à l’automne. En fin de compte, l’action de Theratechnologies a terminé 2023 en baisse de près de 60 %.

PyroGenèse

L’action de l’entreprise technologique de procédés industriels au plasma a terminé l’année en repli de 60 %. L’année 2023 avait débuté sur une fausse note après que l’entreprise elle-même avait révélé en février que son grand patron faisait l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF). À la connaissance de l’entreprise, l’enquête de l’AMF ne porte pas sur des allégations d’actes répréhensibles de la part de PyroGenèse.

Marché Goodfood

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La valeur de l’action de Marché Goodfood est en baisse depuis 2021.

Le fournisseur montréalais de repas prêts à cuisiner vaut désormais à peine plus de 15 millions de dollars en Bourse. L’action de l’entreprise a chuté d’environ 50 % en 2023 et a clôturé l’année à une vingtaine de cents à la Bourse de Toronto. Est-il nécessaire de rappeler que l’action valait une quinzaine de dollars au plus fort de la pandémie en 2021 ? L’action de l’entreprise montréalaise a ainsi largué environ 90 % de sa valeur en 2022 après avoir perdu 66 % en 2021. Les activités ont été recentrées, la structure de coûts a été allégée, mais les ventes sont sous pression, et le nombre de clients actifs a déjà été beaucoup plus élevé.

Innergex

PHOTO FOURNIE PAR INNERGEX

Innergex détient notamment une participation majoritaire dans un regroupement de six parcs éoliens nommé Mountain Air, en Idaho.

Le producteur québécois d’énergie renouvelable a perdu 45 % de sa valeur boursière en 2023. Si bien que le rendement du dividende frôle maintenant la barre des 8 %. Certains observateurs, comme les analystes de la Financière Banque Nationale, croient que le dividende devrait être réduit. L’argent ainsi économisé pourrait être utilisé pour investir dans la croissance et le développement de nouveaux projets ou pour racheter des actions.