(New York) Le secteur technologique a encore tiré Wall Street à la hausse vendredi, l’indice élargi S&P 500 clôturant pour la première fois au-dessus de la barre symbolique des 5000 points.

Le Dow Jones a rendu 0,14 % à 38 671,69 points, mais le NASDAQ à dominante technologique a bondi de 1,25 % à 15 990,66 points.

Le S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a gagné 0,57 % s’inscrivant de 26 points au-dessus des 5000 points pour la première fois de son existence, un nouveau record.

L’indice élargi, créé en 1857, a franchi ce seuil, plus psychologique que technique pour les traders, presque trois ans après avoir passé les 4000 points en avril 2021.

Depuis le début de l’année, il a gagné environ 5 %.

« Nous sommes dans un environnement où il faut suivre les leaders alors que la technologie continue clairement d’être la locomotive » du marché, a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investments.

Les mégacapitalisations de la technologie ont ainsi tiré la séance, comme Nvidia qui a engrangé 3,58 % à 721 dollars, Tesla (+2,12 %) ou Amazon (+2,71 %).

Le secteur des semi-conducteurs a aussi mené la cadence avec Intel (+1,91 %) et AMD (+1,85 %).

Le fabricant de micro-processeurs Arm Holding, qui avait effectué la veille un bond faramineux de 48 % ajoutant quelque 100 milliards de dollars de capitalisation en une seule séance, a continué de progresser. Le titre coté à New York, de la filiale britannique du groupe japonais Softbank, a encore grappillé 1,16 %.

SoftBank, sa maison mère japonaise, avait annoncé jeudi avoir dégagé un bénéfice net de 950 milliards de yens (5,9 milliards d’euros), contre une lourde perte équivalente à 5,5 milliards d’euros un an plus tôt, se félicitant d’avoir diversifié son portefeuille d’investissements ces dernières années, pour amorcer un virage vers l’intelligence artificielle via Arm.

Mais aussi, le secteur des puces électroniques a profité des informations selon lesquelles Sam Altman, le patron d’OpenAI, le groupe qui a développé les services d’intelligence artificielle du même nom, cherche à lever des milliers de milliards de dollars pour doper l’industrie mondiale des semi-conducteurs.

« Les optimistes sont à la manœuvre et l’environnement des actions entre dans une phase un peu anormale », a diagnostiqué Adam Sarhan de 50 Park Investments qui juge les valeurs « un peu enflées ».

« Il se peut qu’on assiste au début d’un mouvement culminant avant une consolidation qui peut durer quelques mois. Je ne dis pas que cela va se passer maintenant, mais certaines de ces actions sont vraiment dans le haut de l’échelle », a nuancé l’analyste.

Du côté des rendements obligataires, les taux ont été orientés très légèrement à la hausse à 4,17 % pour ceux à dix ans.

Ailleurs à la cote, la compagnie de services de cybersécurité sur le cloud, Cloudflare, s’est envolée de 19,38 % après des résultats meilleurs que prévu au quatrième trimestre, le chiffre d’affaires ayant augmenté de 32 % sur un an.

Les titres de Pepsico ont chuté de 3,55 % après un chiffre d’affaires en baisse au quatrième trimestre, plombé notamment par les céréales Quaker, mais le groupe agroalimentaire prévoit un retour à la croissance cette année.

L’action très volatile de la chaîne de cinémas AMC a gagné 7,21 % à 4,38 dollars après des résultats trimestriels mitigés qui montrent néanmoins une croissance des abonnés à son service de streaming.

Le réseau social Pinterest a chuté de 9,50 % à 36,85 dollars après des ventes décevantes et des projections en deçà des espoirs des analystes.

Le site de réservations de voyages Expedia a plongé de 17,78 % après un changement inattendu de dirigeant.

Le TSX en hausse

Le principal indice boursier canadien a enregistré un léger gain, vendredi, tandis que les marchés américains ont connu une séance mitigée, tout de même marquée par un seuil de clôture du S&P 500 jamais atteint de plus de 5000 points.

L’indice composé S&P/TSX a augmenté de 89,96 points à 21 009,60.

Sur le S&P 500, la technologie et la consommation discrétionnaire figuraient parmi les secteurs en tête, mais d’autres domaines tels que la finance, la santé et les services publics étaient également solides, a souligné Mona Mahajan, stratège principale en investissement chez Edward Jones. Elle y voit un signal positif.

« Cette idée selon laquelle nous élargissons un peu la participation au marché, je pense, commence à montrer des signes de vie », a-t-elle déclaré.

« Nous n’en sommes probablement qu’au début, car là où nous n’avons pas vraiment constaté de reprise de la participation, c’est dans d’autres parties du spectre des capitalisations boursières, de sorte que les petites capitalisations, et même les moyennes capitalisations, ont été dans une certaine mesure à la traîne cette année », a ajouté Mme Mahajan.

Elle estime donc qu’il pourrait y avoir « une certaine reprise ou un rattrapage dans ces segments du marché, surtout si nous continuons à voir une économie qui résiste ».

Les marchés américains ont augmenté plus ou moins en ligne droite depuis octobre, a affirmé Mme Mahajan.

Une période de consolidation est possible à un moment donné, a-t-elle souligné, compte tenu de la vigueur et de la persistance de la poussée sur les marchés.

Mais une telle période constituerait davantage une occasion d’achats avant de nouveaux gains que le marqueur d’une nouvelle période, a-t-elle fait valoir.

Au Canada, le dernier rapport sur l’emploi a montré que l’économie a créé 37 000 emplois en janvier tandis que le taux de chômage a diminué pour la première fois depuis décembre 2022.

La Banque du Canada continuera de faire preuve de patience en attendant le bon moment pour commencer à réduire les taux, a déclaré Mme Mahajan.

« Mais gardez à l’esprit la différence entre les États-Unis et le Canada, a-t-elle souligné. L’économie canadienne a déjà montré des signes de ralentissement. L’économie américaine continue de maintenir une croissance supérieure à la tendance. »

La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine commenceront probablement à réduire leurs taux en juin, a-t-elle déclaré, mais si l’une d’elles coupe en premier, ce sera probablement la banque centrale au nord de la frontière en raison du ralentissement de l’économie.

Le dollar canadien s’échangeait à 74,28 cents US, en hausse comparativement à 74,26 cents US jeudi.

Sur la bourse des matières premières à New York, le pétrole brut augmentait de 62 cents à 76,84 $ US le baril et le gaz naturel retraitait de sept cents à 1,85 $ US le million de BTU.

Le contrat de l’or était en baisse de 9,20 $ US à 2038,70 $ US l’once et celui du cuivre était en recul de deux cents à 3,68 $ US la livre.

La Presse Canadienne