(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse mercredi, retrouvant ses esprits après son décrochage de la veille, sereine malgré la décélération moins rapide que prévu de l’inflation.

Le Dow Jones a gagné 0,40 %, l’indice NASDAQ a progressé de 1,30 % et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,96 %.

« On a eu un petit rebond aujourd’hui », a commenté Jack Ablin, de Cresset Capital. « On avait déjà accéléré un peu en fin de séance mardi, et ça a planté le décor pour la séance d’aujourd’hui. »

Mardi, Wall Street avait hoqueté après la publication de l’indice des prix CPI, ressorti au-dessus des attentes, indiquant que l’inflation met plus de temps que prévu à revenir dans les clous.

« Les investisseurs ont laissé passer la nuit et sont revenus aujourd’hui avec une autre attitude », a expliqué Jack Ablin.

De nombreux opérateurs ont retenu que la hausse des prix continuait de ralentir et que des baisses de taux restaient vraisemblablement au programme cette année, même si elles seront sans doute moins nombreuses qu’espéré.

Ils ont aussi « conclu que l’économie se porte toujours bien », a souligné Jack Ablin.

Après avoir tourné le dos, une fois n’est pas coutume, aux capitalisations technologiques géantes, mardi, les investisseurs se sont remis à déverser des milliards dans ces valeurs qui tirent la place new-yorkaise depuis plus d’un an.

Roi incontesté de cette séquence, Nvidia, spécialiste des cartes graphiques, a de nouveau été aux avant-postes.

Emportée par son élan, l’entreprise de Santa Clara (Californie) a dépassé, sur cette seule séance, Amazon et Alphabet, pour devenir la troisième plus grosse capitalisation de Wall Street, la quatrième au monde, avec 1825 milliards de dollars.

Nvidia pèse désormais plus lourd en Bourse qu’Amazon, bien que les analystes anticipent un chiffre d’affaires annuel, publié la semaine prochaine, équivalent à un dixième de celui de l’ogre de Seattle.

À l’instar de Nvidia, Meta (+2,86 %), Tesla (+2,55 %), AMD (+4,17 %) ou Netflix (+4,47 %) ont aussi bénéficié de ce mouvement de rachat.

Le Dow Jones est, en revanche, resté en retrait, lesté par les sociétés de la vieille économie, les valeurs dites défensives, c’est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture.

Walmart (-0,37 %), Johnson & Johnson (-0,47 %) ou Procter & Gamble (-0,41 %) ont ainsi tous terminé dans le rouge.

L’appétit pour le risque est revenu, comme l’a montré le reflux de l’indice VIX (-9 %), qui mesure la volatilité du marché et la nervosité des investisseurs.

Wall Street a aussi salué le fléchissement des taux obligataires, fiévreux mardi. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait à 4,26 %, contre 4,31 % la veille en clôture.

À la cote, le groupe agroalimentaire Kraft Heinz s’est replié (-5,45 %), à l’image de son chiffre d’affaires au quatrième trimestre. Le fabricant du ketchup Heinz ou du fromage à tartiner Philadelphia a attribué une partie de la baisse de ses ventes en volume à des hausses de prix qui ont détourné certains consommateurs de ses produits.

La plateforme de réservation de véhicules avec chauffeur (VTC) Lyft a mis le pied au plancher (+35,12 %), après la publication de résultats meilleurs qu’attendu, mardi après Bourse. Le groupe s’attend, par ailleurs, à dégager, pour la première fois, un flux de trésorerie net positif sur l’ensemble de l’année en cours.

Durant les échanges électroniques postérieurs à la clôture de mercredi, le titre était monté en orbite, gagnant jusqu’à plus de 60 %, à la suite d’une erreur typographique dans le communiqué de résultat.

Ce dernier faisait état d’une prévision d’amélioration de 5 points de pourcentage de la marge de Lyft pour 2024, alors qu’elle n’était que de 0,5 point en réalité. La directrice financière Erin Brewer a rectifié la bévue durant la conférence téléphonique avec les analystes.

Son grand concurrent Uber a aussi pris de la vitesse (+14,73 %), après l’annonce du lancement de son premier programme de rachats d’actions, avec une enveloppe de 7 milliards de dollars.

La Bourse de Toronto également en hausse

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse de plus de 300 points, mercredi, regagnant ainsi une partie de ses pertes subies mardi.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a terminé la journée de mercredi en hausse de 304,43 points, à 20 889,40 points.

La journée de mardi avait été difficile pour le principal indice boursier du Canada, alors qu’il avait chuté de 482,33 points, soit plus de 2 %, en suivant la tendance des marchés américains.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié à 73,80 cents US, comparativement à son cours moyen de 73,77 cents US de mardi.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 1,23 $ US à 76,64 $ US le baril. Celui du gaz naturel a concédé 8 cents US à 1,61 $ US le million de BTU.

Le prix de l’or a perdu 2,90 $ US à 2004,30 $ US l’once et celui du cuivre s’est déprécié de 1 cent US à 3,70 $ US la livre.

La Presse Canadienne