(New York) La Bourse de New York a terminé en légère baisse, mercredi, reprenant son souffle après une nouvelle poussée des indices, en position d’attente avant la publication d’un indicateur majeur d’inflation, jeudi.

Le Dow Jones a restitué 0,06 %, l’indice NASDAQ s’est défait de 0,55 % et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,17 %.

« On reste sur une ascension très forte, et on fait une pause aujourd’hui », a commenté Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.

Cette parenthèse a été encouragée par l’absence d’indicateurs majeurs ou de publications de poids lourds de Wall Street.

« Plusieurs capitalisations géantes du secteur technologique se sont repliées et ont entraîné les indices avec elles », a souligné Angelo Kourkafas.

Alphabet a été le plus touché (-1,91 %), devant les fabricants de puces Intel (-1,73 %), Qualcomm (-1,05 %) et Nvidia (-1,32 %), superstar de la cote depuis un an.

L’inflexion a néanmoins été modérée et beaucoup de valeurs se sont même redressées en fin de séance.

« Le scénario reste inchangé, dans l’ensemble », estime Angelo Kourkafas, avec « un marché du travail solide et une économie [américaine] qui continue à se montrer résiliente ».

Le marché obligataire a également fait un pas de côté. Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait à 4,26 %, contre 4,30 % la veille en clôture.

« La bonne nouvelle », selon Angelo Kourkafas, « c’est que le marché actions est resté calme à mesure qu’évoluaient les prévisions de baisses de taux » de la banque centrale américaine (Fed), Wall Street réduisant de 6 à 3 le nombre de coups de rabot qu’il attend cette année.

« On est en train de conclure une saison des résultats qui a été de très bonne tenue et maintenant, on se concentre de nouveau sur l’inflation et la trajectoire des taux d’intérêt », dit l’analyste.

La place new-yorkaise a déjà le regard tourné vers la publication, jeudi, de l’indice de prix PCE, paramètre de mesure d’inflation le plus important pour la Fed.

Après deux mauvais chiffres sur les indices CPI et PPI, les autres grands marqueurs de prix aux États-Unis, Wall Street n’écarte pas un sursaut du PCE. « Mais il faudrait vraiment une grosse surprise » pour crisper le marché, selon Angelo Kourkafas.

À la cote, la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase (+0,79 %) n’a profité qu’à la marge de la poussée du bitcoin, qui a franchi le seuil symbolique des 60 000 dollars l’unité, mercredi, pour la première fois depuis novembre 2021.

Le site de placement en monnaies numériques a, en effet, été victime d’un dysfonctionnement qui a vu le solde de plusieurs clients afficher zéro, alors même que la société assurait que les actifs étaient bien là.

L’assureur santé UnitedHealth (-2,95 %), première pondération du Dow Jones (8,6 % de l’indice), a tiré l’indice vers le bas après que le Wall Street Journal a fait état, mardi, d’une enquête du ministère de la Justice sur de possibles pratiques anticoncurrentielles au sein de l’entreprise de Minnetonka (Minnesota).

Le laboratoire Novavax a dévissé (-26,74 %) après avoir enregistré un chiffre d’affaires inférieur aux attentes au dernier trimestre 2023 et des pertes plus élevées que prévu. Les investisseurs ont aussi été déçus par les prévisions pour l’exercice en cours. Le groupe souffre du ralentissement du rythme des vaccinations contre la COVID-19.

Wall Street a salué les résultats, au-delà de ses attentes, de la plateforme eBay (+7,88 %), dans lequel des analystes ont vu un signe de la résilience du commerce électronique.

Disney a progressé (+1,26 %) après l’annonce de son alliance avec le conglomérat Reliance, qui va lui permettre de former un nouveau géant de la télévision en Inde, avec 750 millions de téléspectateurs revendiqués.

Le TSX en baisse

PHOTO FRANK GUNN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’indice principal du Canada a reculé mercredi, entraîné par la faiblesse des métaux de base, tandis que les marchés américains ont également continué de baisser par rapport aux sommets de la semaine dernière.

Les marchés américains ont atteint des niveaux records la semaine dernière après un autre rapport sur les résultats fulgurants du fabricant de puces Nvidia.

«  Je pense que l’on constate simplement que les choses s’éloignent un peu des sommets, ce qui est normal », mentionne Allan Small, conseiller en placement principal chez iA Gestion privée de patrimoine.

Il s’agit cependant d’un repli modéré de la part des investisseurs, selon M. Small.

L’indice composé S&P/TSX a clôturé en baisse de 75,13 points à 21 243,77.

L’économie américaine a connu une croissance de 3,2 % entre octobre et décembre, selon un rapport du département du Commerce, soit une légère baisse par rapport à son estimation initiale.

« Dans l’ensemble, il n’y a pas d’erreur possible, les États-Unis sont en croissance, évoque M. Small. Et leur croissance dépasse ce à quoi on aurait pu s’attendre à l’heure actuelle. Et cela retarde les baisses des taux d’intérêt. »

Mais le rapport le plus important cette semaine est celui portant sur le prix de base de la consommation des particuliers, qui paraîtra jeudi, indique M. Small. Il s’agit de l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed.

La vigueur économique actuelle, bien que techniquement mauvaise nouvelle pour tous ceux qui espèrent une baisse des taux, est « gagnant-gagnant » pour les investisseurs, soutient M. Small.

Selon lui, cela s’explique par le fait que la Réserve fédérale américaine dispose d’une grande marge de manœuvre pour réduire ses taux si cela s’avère nécessaire.

« Si le marché devait faiblir à ce stade, et que les choses devaient empirer très, très rapidement […] alors la Fed pourrait réduire ses taux », dit-il.

Il en va de même pour la Banque du Canada, croit M. Small, même si la situation économique est beaucoup plus faible qu’au sud de la frontière.

« Je pense que le ralentissement se produit des deux côtés de la frontière, mais nous le vivons beaucoup plus rapidement que les États-Unis », soutient-il.

Au Canada, cette semaine, les bénéfices des banques continuent d’affluer, selon les rapports de la Banque Royale et de la Banque Nationale mercredi.

Même si les bénéfices des banques ont été mitigés jusqu’à présent, elles ont une chose en commun, souligne M. Small : elles mettent plus d’argent de côté pour les créances irrécouvrables, se préparant ainsi à un consommateur plus vulnérable.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’échangeait à 73,67  cents US, contre 73,96 cents US mardi.

Sur les bourses des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a baissé de 33 cents à 78,54 $ US le baril et celui du gaz naturel a bondi de huit cents à 1,89 $ US le million de BTU.

L’or a diminué de 1,40 $ US à 2042,70 $ US l’once et le contrat du cuivre a perdu un cent à 3,84 $ US la livre.