(Londres) Le chaîne de télévision britannique GB News, relais privilégié de la droite populiste sous le coup de plusieurs enquêtes du régulateur des médias, a licencié mercredi un animateur après des propos misogynes.  

La semaine dernière, Laurence Fox, ex-acteur reconverti dans la politique, s’est attiré de vives critiques pour des propos sexistes à l’encontre d’une journaliste politique d’un autre média.

Alors à l’antenne, il avait notamment demandé « qui aurait envie de la baiser ? », suscitant plus de 8800 signalements auprès du régulateur des médias, l’Ofcom.

Dans un premier temps suspendu et malgré des excuses, Laurence Fox a finalement été licencié, a annoncé la chaîne dans un communiqué.  

Le présentateur Dan Wootton, qui animait l’émission dans laquelle Laurence Fox avait fait son commentaire sexiste, a lui été suspendu. L’enquête à son sujet est toujours en cours, a précisé GB News.

Un autre intervenant de la chaîne, Calvin Robinson, qui anime une émission religieuse, a lui aussi été licencié mercredi pour avoir exprimé son soutien à Dan Wootton sur les réseaux sociaux.

Laurence Fox a par ailleurs été arrêté mercredi, soupçonné de conspiration pour vandaliser des caméras servant au contrôle du respect de la taxe sur les véhicules polluants dans le Grand Londres.

Sur la BBC, le patron de GB News Angelos Frangopoulos s’est dit « horrifié » par les propos de Laurence Fox, estimant qu’ils ne respectaient pas les valeurs de la chaîne.

L’affaire a relancé les vives critiques qui visent GB News.

Lancée en 2021, la chaîne se présente comme la chaîne de la liberté d’expression qui « ne ferme pas les yeux sur les sujets controversés ». Elle rencontre un certain succès, certains de ses programmes phares rivalisant régulièrement avec les chaînes d’information en continu Sky News et BBC News.

L’europhobe d’extrême droite Nigel Farage y anime aussi une émission et l’interview de la très à droite ministre de l’Intérieur Suella Braverman par le député, lui aussi très à droite, Lee Anderson, a suscité des critiques dans la profession.

« Combien de temps une chaîne peut se revendiquer “le lieu de la liberté d’expression” lorsqu’elle continue de s’engager dans la “cancel culture” ? », a réagi Twitter Calvin Robinson après l’annonce de son éviction.