La rencontre prévue lundi entre Pierre Karl Péladeau et les représentants du syndicat des employés de TVA n’a finalement pas eu lieu et le ton monte de part et d’autre.

Le syndicat soutient que le grand patron de Québecor a annulé le rendez-vous en fin d’avant-midi lundi et qualifie l’annulation « d’extrêmement regrettable ».

Dimanche soir, le conseiller syndical Steve Bargoné était à l’émission Tout le monde en parle en compagnie de deux journalistes du réseau TVA pour faire le point sur la réorganisation annoncée le 2 novembre au Groupe TVA se traduisant par le départ de 547 employés.

Pierre Karl Péladeau affirme pour sa part qu’en raison des accusations publiques de Steve Bargoné, il a préféré se retirer de la rencontre prévue lundi et laisser place à la vice-présidente des ressources humaines de Québecor, Roxanne Doucet, et à Martin Dalpé, directeur principal des relations de travail chez Québecor.

« Steve Bargoné a décidé de ne pas se présenter et d’annuler cette rencontre », avance Pierre Karl Péladeau dans une communication électronique envoyée lundi aux employés de TVA et également acheminée à La Presse.

Pour le syndicat, le rendez-vous prévu lundi avec Pierre Karl Péladeau était jugé « primordial » dans la recherche de solutions à la « crise » et « déterminant » pour la suite des choses.

Pierre Karl Péladeau déplore que depuis le 2 novembre des informations « erronées et mensongères » ont été véhiculées par les représentants syndicaux, dont le conseiller Steve Bargoné.

Avant même de connaître les propositions de scénarios de déploiement de notre plan et les mesures d’atténuation l’accompagnant, le syndicat a choisi de porter ces enjeux sur la place publique.

Pierre Karl Péladeau

« Nous déplorons cette situation où les représentants syndicaux semblent engagés dans un exercice de relations publiques qui ne peut que nuire aux processus habituels d’échanges prévus en matière de relations de travail », ajoute-t-il.

« Il nous apparaît malheureusement de plus en plus évident que les représentants syndicaux ont décidé d’emprunter la voie de la confrontation. »

Pierre Karl Péladeau précise qu’à l’aube des négociations pour le renouvellement des conventions collectives, cette situation n’apparaît pas de bon augure pour aucune des parties impliquées.

Des précisions entourant le licenciement collectif ont par ailleurs été fournies aux employés durant le week-end. Ces informations permettent de dresser une liste de tous les postes abolis dans chacune des régions, et le syndicat qualifie le constat de « saisissant ».

Toutes les régions touchées ressentent les contrecoups, et le bilan est « sombre d’un bout à l’autre de la province », souligne le syndicat.

Quatre postes sur cinq supprimés à Sherbrooke

Parmi les 547 employés à subir le couperet, 492 sont des syndiqués. Le syndicat affirme qu’il s’agit de 46 % de l’effectif syndical à TVA. « Un chiffre qui donne froid dans le dos », écrit le syndicat dans une communication acheminée à ses membres durant le week-end.

Exception faite de la station de Montréal, le syndicat note que la station de Sherbrooke est celle qui sera la plus ravagée avec 59 coupes, ce qui représente 80 % des effectifs.

Le syndicat ajoute que Rimouski (22 postes) et Saguenay (17) suivent avec 75 % des ressources qui seront licenciées. À Trois-Rivières, 25 personnes ont reçu une lettre de fin d’emploi, soit 70 % de ses artisans.

À Montréal, où 361 personnes « passent sous la guillotine », 71 % des compressions visent la production télé (256 coupes).

À Québec, 8 employés sont visés, l’équivalent de 6 % de l’effectif.

Dans sa note envoyée aux employés dimanche, le syndicat soutient que « l’employeur a annoncé qu’il mettait fin à la production interne au profit de la sous-traitance, ce qui contrevient à la convention collective ratifiée avec le syndicat en octobre 2018 ».

Le syndicat des employés de TVA était convoqué en fin de semaine en conseil général en Mauricie, où près de 50 délégués, représentants et invités de toutes les stations se sont mobilisés. Le but de ce rassemblement était de prendre le pouls de chacune des régions touchées par les suppressions d’emplois et de discuter de stratégies afin de sauver le plus d’emplois possible.