Une douzaine de grands médias du Québec et du Nouveau-Brunswick, dont Le Devoir, les six grands quotidiens régionaux et L’Acadie nouvelle, se lancent dans la fausse nouvelle afin de piéger les internautes et de leur faire comprendre le danger que celles-ci représentent dans l’univers Meta, qui bloque l’information crédible et vérifiée au Canada.

Les internautes peuvent donc s’attendre à voir apparaître sur Facebook et Instagram des manchettes sensationnelles affirmant par exemple qu’Elon Musk a été aperçu dans une cantine en région discutant avec le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon ou encore que Guy A. Lepage se lance dans la pizza surgelée.

Miser sur la curiosité et le voyeurisme

Ces manchettes et leur mise en page misent « sur la curiosité et le voyeurisme qui sommeillent en chacun de nous », pour reprendre l’expression des médias participants.

Les faux articles imitent à s’y méprendre les sites de désinformation, à la différence que les internautes qui cliqueront sur les liens seront dirigés vers le site alasource.info où des vidéos animées par les journalistes Noémi Mercier et Pierre Bruneau leur expliqueront de façon assez directe et irrévérencieuse que cette sorte d’information complètement fausse est actuellement la seule qui a droit de cité sur les plateformes de Meta.

Ils inviteront alors l’internaute à contourner ces plateformes et à s’informer directement auprès des médias connus.

Visitez le site web alasource.info

Meta a décidé de bloquer tout contenu d’information au Canada afin de se soustraire au projet de loi fédéral qui l’obligerait à verser des redevances aux médias pour la retransmission de leurs contenus.

Riposte à l’intransigeance de Meta

La directrice générale des Coops de l’info, Geneviève Rossier, estime essentiel de « sensibiliser le public au fait que le blocage des nouvelles par Meta fragilise nos médias, et par ricochet nos identités, notre langue et nos institutions démocratiques ».

Dans un manifeste publié jeudi, le regroupement affirme que le blocage des nouvelles par Meta, « va à l’encontre des fondements mêmes de la liberté de la presse et de l’accès à l’information ». Invoquant la crise des médias, dont l’existence est certainement indéniable à la lumière des licenciements massifs qui se sont multipliés au cours des derniers mois, ils font valoir qu’« avant le blocage, Facebook et Instagram constituaient des leviers majeurs pour la mise en valeur de nos contenus ».

Un impact majeur

Ils soulignent que, selon une récente enquête du Centre d’étude sur les médias, 44 % des Québécois, et 70 % dans la tranche d’âge des 18-34 ans, considéraient Facebook et Instagram comme des sources importantes d’information. « Il s’agit d’un nombre important de Québécoises, de Québécois et de francophones de l’Atlantique, et plus particulièrement de représentants des générations montantes, pour qui les habitudes de consultation de l’information ont été bousculées. Il y a de quoi sonner l’alarme », écrivent-ils.

Le regroupement de médias comprend Le Devoir, L’actualité, les Coops de l’info (Le Soleil, Le Droit, Le Nouvelliste, La Tribune, Le Quotidien, La Voix de l’Est et Les As de l’info), Les Affaires, URBANIA et L’Acadie nouvelle.

La vidéo s’accompagne de liens pour s’abonner aux infolettres des médias en question.

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