Après des années de négociation, les artistes québécois et les producteurs se sont entendus pour une hausse substantielle de plus de 35 % des cachets minimaux pour les publicités numériques.

Pour la télévision, la hausse est de 2,5 %. La grande nouveauté, c’est que les deux parties, l’Union des artistes (UDA) et l’Association des producteurs conjoints (APC), se sont entendues pour fusionner les ententes et harmoniser les tarifs sur toutes les plateformes.

Que ce soit pour une publicité diffusée à la télévision, à la radio ou sur un média numérique, l’acteur principal touchera au minimum 87 $ l’heure.

Il s’agit évidemment des cachets minimaux, les artistes les plus connus réussissant souvent à négocier de meilleurs tarifs. Ce salaire horaire est par ailleurs généralement inclus dans les ententes de diffusion, d’une durée initiale habituelle de 13 semaines. Les modalités sont très variables et peuvent par exemple s’établir à 1100 $ pour les médias numériques et 1951 $ pour la télévision.

« Gagnant-gagnant »

Selon l’Association des agences de communication créative (A2C), la publicité est le deuxième revenu en importance et rapporte en moyenne 30 millions annuellement à quelque 3500 artistes. L’A2C est une des trois associations, avec l’Association canadienne des annonceurs (ACA) et l’Institute of Canadian Agencies (ICA), qui négocient au nom de l’industrie les conditions minimales des artistes pour la production d’annonces publicitaires.

Cette entente de principe annoncée à la mi-décembre, qui a eu peu d’échos en dehors de quelques médias spécialisés, est « une excellente nouvelle pour le Québec », se réjouit Dominique Villeneuve, PDG de l’A2C.

PHOTO FOURNIE PAR L’A2C

Dominique Villeneuve, PDG de l’Association des agences de communication créative (A2C)

« Il y a eu des hausses importantes pour le cachet numérique, c’était la demande syndicale. Pour la télévision, la hausse est plus limitée, considérant les difficultés pour ce média. En échange, on a eu plus de flexibilité. Je pense qu’on a réussi à rallier les attentes du syndicat et des annonceurs. Ce sont des conditions gagnant-gagnant. »

L’entente de principe doit être formellement ratifiée avant son entrée en vigueur « d’ici quatre mois au maximum », précise Mme Villeneuve. Elle sera en vigueur pour trois années. Après l’harmonisation des tarifs en 2024, des hausses de 2,5 % et de 1,5 % sont prévues les deux années suivantes.

On a par ailleurs prévu un assouplissement pour les petits projets numériques disposant d’un budget de moins de 85 000 $ : un tarif minimum de 1121 $ s’appliquera non pas pour le premier cycle de diffusion de 13 semaines, mais sur un an.

Pour la troisième année de l’entente, par ailleurs, les versements à la Caisse de sécurité des artistes passeront de 13 à 14 %.

Mme Villeneuve estime que cette entente permettra « une stabilité de production pour l’ensemble de l’industrie », alors que les médias sont en crise. « La modernisation de l’entente permettra de poursuivre le travail en collaboration pour produire davantage au Québec au bénéfice de tous. »