Omy Laboratoires, c’est un peu l’histoire d’un « coup de foudre entrepreneurial » entre deux jeunes femmes qui, séparément, ont eu la même idée : offrir des produits de soin pour la peau, préparés sur mesure en 48 heures, selon les besoins de chaque personne.

L’entreprise

Pendant leurs études universitaires, Andréa Gomez et Rachelle Séguin ne se connaissaient pas, mais avaient déjà plusieurs points en commun. Alors qu’elles travaillaient toutes les deux à temps partiel comme cosméticiennes, elles ont vite constaté que bien des clients ayant des problèmes de peau ne trouvaient pas le produit dont ils avaient besoin dans les différents comptoirs.

PHOTO ERCIK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Rachelle Séguin, cofondatrice d’Omy Laboratoires

On réalisait que les gens qui ont une peau sensible, qui ont de multiples problèmes de peau ne trouvent pas de produits adaptés sur le marché, ce qui fait qu’il y a beaucoup d’insatisfaction, beaucoup de gaspillage de produits.

Rachelle Séguin, cofondatrice d’Omy Laboratoires

À force de parler à gauche et à droite de cette idée de personnaliser les crèmes et autres sérums, elles finissent par se rencontrer. Rachelle Séguin a étudié en chimie cosméceutique et en sciences pharmaceutiques alors qu’Andréa Gomez est spécialisée en administration. Ensemble, elles ont ainsi fondé Omy Laboratoires en janvier 2018, après un an de recherche et développement dans des locaux de l’Université Laval. L’entreprise, dont le siège social est situé à Québec, compte maintenant 30 employés. Pour 2021, les ventes ont atteint 3 millions.

L’innovation

Un logiciel d’intelligence artificielle appelé Skinia est en quelque sorte la clé de leur succès. C’est grâce à lui que la peau et les besoins de chaque client sont évalués en ligne. Les données recueillies permettent ensuite de créer la recette qui conviendra pour chacune des personnes.

« J’ai travaillé avec des spécialistes de l’intelligence artificielle, des dermatologues et des experts de la reconnaissance faciale pour créer Skinia, explique Rachelle Séguin, âgée de 27 ans. Pour offrir le bon produit, ça prend la bonne analyse. Skinia fait l’analyse et conseille les bons ingrédients, la bonne texture, la bonne odeur. Et maintenant, la technologie tient compte des allergies. On est allés chercher une grosse base de données sur les allergies et on a pu aller plus loin dans nos diagnostics. »

Comment ça fonctionne ? En se rendant sur le site d’Omy Laboratoires, le consommateur remplit un questionnaire. On lui demande son âge, s’il prend des médicaments, s’il a des allergies et surtout ce qu’il souhaite traiter : les cernes, les rougeurs, l’acné, les rides…

Pour améliorer le service, on demande aux clients qui le souhaitent d’envoyer une photo permettant d’avoir une meilleure analyse des pores et des rougeurs. Une fois les informations recueillies, on élabore les produits en laboratoire. Ils sont généralement prêts en 24 à 48 heures et envoyés ensuite directement aux clients.

Un pot de crème de jour sur mesure de 30 ml se vend par exemple 64,99 $, ce qui équivaut au prix courant. « On ne passe pas par un réseau de distribution. Le fait de vendre directement aux consommateurs nous permet d’éviter les intermédiaires », souligne Mme Séguin, pour expliquer ses prix de vente.

Un autre avantage à acheter des produits sur mesure : la fraîcheur.

On oublie souvent qu’un produit qu’on achète sur les tablettes a été fabriqué il y a deux ans. Tous les antioxydants et les ingrédients qui sont censés être efficaces ont le temps de se dégrader, du moins partiellement.

Rachelle Séguin, cofondatrice d’Omy Laboratoires

Fait important, Omy Laboratoires fabrique des produits qui s’adressent autant aux hommes qu’aux femmes. « C’était quelque chose qui me dérangeait dans l’industrie du cosmétique, reconnaît Rachelle Séguin. Il y a beaucoup de discrimination hommes-femmes. Souvent les produits pour hommes sont moins chers, il y a moins d’options, c’est très limité. Notre offre est non genrée. »

L’avenir

Les projets d’avenir sont nombreux pour les deux jeunes femmes. Dès l’an prochain, pour des raisons écologiques, elles souhaitent pouvoir offrir des recharges en plastique recyclé à leurs clients qui pourraient ainsi toujours conserver le même pot.

Elles veulent également mettre au point une application permettant de suivre l’évolution de la peau de chacun des clients et adapter les produits en conséquence.

Avec ses nouveaux laboratoires, où les employés travaillent depuis deux mois, l’entreprise pourrait bien tenter de percer à l’extérieur du Québec.