La plateforme interactive québécoise moozoom va apprendre aux petits Américains à mieux comprendre et gérer leurs émotions.

Jean-Philippe Turgeon a lui-même mis en pratique les compétences que sa plateforme d’apprentissage socioémotionnel inculque aux élèves du primaire : il lui a fallu huit mois de patientes négociations pour conclure fin juin une entente avec le fabricant de tableaux interactifs SMART afin que son application immersive, qui porte à l’écran de (très) jeunes acteurs, soit directement accessible sur leurs tableaux.

En juillet, deuxième coup d’éclat, il a signé avec un centre de services scolaire de l’Ohio une entente qui permettra à tous les établissements scolaires de l’État de s’abonner à moozoom au sein d’un regroupement d’achat centralisé. Il veut répéter cette percée ailleurs aux États-Unis.

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Une enseignante anime moozoom devant un tableau interactif.

L’offensive sera facilitée par le partenariat que Jean-Philippe Turgeon a établi début août avec SRI International, autrefois Stanford Research Institute.

L’organisme a mis au point un outil d’évaluation de l’impact de moozoom sur les élèves, qui sera mis en ligne fin septembre, et dont il fera rapport à la fin de l’année scolaire.

« C’est majeur ! On compte beaucoup sur ça », lance Jean-Philippe Turgeon.

Les écoles, surtout aux États-Unis, veulent pouvoir démontrer, preuves à l’appui, que leurs élèves progressent dans leur apprentissage, y compris dans la sphère des compétences socioémotionnelles, peu propice aux mesures.

Un tableau du problème

Avocat de profession, Jean-Philippe Turgeon exerçait depuis près de 20 ans dans un cabinet réputé quand il a entendu en 2018 « un appel à faire quelque chose de plus grand ». Un appel de l’entrepreneuriat, dit-il, en même temps que celui de sa fille. Celle-ci était aux prises avec un trouble de santé mentale qui l’avait menée aux portes, non franchies, du suicide.

Pourquoi n’enseigne-t-on pas à l’école les habiletés socioémotionnnelles fondamentales ? s’est demandé l’avocat, lui-même porteur d’un diagnostic de TDAH.

Une petite recherche dans le milieu scolaire lui a donné la réponse : faute de temps et de matériel approprié pour les enseignants.

Il a décidé de le leur procurer.

La solution consistait à déployer une plateforme sur laquelle tous les outils et le matériel pédagogiques seraient fournis, sans qu’aucune formation soit nécessaire.

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Jean-Philippe Turgeon

On s’est demandé : comment on fait pour engager les élèves là-dedans, pour qu’ils aient du plaisir à apprendre les compétences socioémotionelles ? On s’est dit : il faut recréer ces scénarios-là avec le cinéma.

Jean-Philippe Turgeon

La représentation d’une situation réelle avec de jeunes acteurs en chair et en os a beaucoup plus d’impact qu’un dessin animé ou une animation comme en font ses concurrents américains, soutient-il.

En 2019, il a produit avec une équipe externe une vidéo de démonstration, qu’il a présentée dans les écoles. En mai 2020, la plateforme moozoom était lancée. Elle propose maintenant six séries thématiques interactives, chacune comptant de quatre à six mises en scène où l’élève participant est interpellé : comment réagirait-il en pareille situation ?

« On n’a pas inventé le bouton à quatre trous », reconnaît-il. « L’apprentissage socioémotionel, ça fait 30 ans qu’il y a des gens qui s’y consacrent. Nous, ce qu’on a inventé, c’est comment le déployer de façon efficace. »

Gérer ses émotions

Le 1er septembre, Jean-Philippe Turgeon mettra en ligne la nouvelle plateforme remodelée de moozoom, une nouvelle série thématique, ainsi que son premier contenu préscolaire.

Plus de 1000 écoles se sont abonnées jusqu’à présent, regroupant 135 000 utilisateurs au Canada et aux États-Unis.

Son offensive sur le marché américain a nécessité le tournage de nouvelles vidéos en anglais. La prochaine étape consistera à doubler les vidéos en espagnol « parce que le marché américain nous le demande ».

Il accorde d’ailleurs l’entrevue de Boston, où il doit rencontrer un nouvel employé américain qui s’ajoutera aux cinq autres déjà à son service. Il a embauché 30 personnes depuis un an, pour porter son effectif à 34 employés.

La mission de l’entreprise lui a permis d’attirer « les meilleurs employés de la planète », affirme-t-il avec conviction. « On a engagé des gens qui sont engagés », ajoute-t-il dans une fausse lapalissade.

Il a conclu récemment un tour de financement de 5 millions de dollars. Et ce n’est qu’un début. « On aimerait dans notre série A lever entre 10 et 15 millions. Peut-être faire une série B de 50 ou 60 millions. Dans notre plan, on envisage de lever 250 millions sur trois ans. »

Un ambitieux programme.

Il le confesse : « Quelquefois, je ne suis pas fier de moi. Parce que la raison pour laquelle j’ai fait moozoom, c’est pour être plus en contact avec mes émotions. C’est ça, le défi : je suis entrepreneur dans une entreprise en extrême croissance. Il faut faire les efforts, mais câline que j’apprends ! Je suis mis à l’épreuve pour gérer mes émotions, je peux vous le dire. »

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L’ouverture du magasin RONA Deslongchamps, le 17 août 2022

Première salle d’exposition RONA au Québec

Les centres de rénovation RONA vendaient déjà des électroménagers. Pour la première fois dans le réseau, le magasin RONA Deslongchamps, que son propriétaire Éric Deslongchamps vient d’ouvrir à Rivière-Rouge, dans les Laurentides, les présente dans une salle d’exposition où ils sont mis en valeur dans des décors résidentiels reconstitués. Le commerce offre également des poêles et foyers haut de gamme, des barbecues, des armoires de cuisine, des briques et des pierres. Il occupe un bâtiment de 5000 pi⁠2 et un entrepôt adjacent de 2000 pi⁠2, dont la rénovation a nécessité un investissement de 500 000 $.

Éric Deslongchamps est propriétaire de trois autres magasins RONA dans la Vallée-de-la-Gatineau et dans les Hautes-Laurentides. Fondée il y a plus de 80 ans, son entreprise s’est jointe au réseau de marchands affiliés RONA en 2006. L’ouverture du magasin a été célébrée le 17 août dernier. Dans le milieu, il semble qu’un tel évènement se souligne avec « la traditionnelle coupe du madrier ». À l’aide d’une scie à ruban, sans doute.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE LA MUNICIPALITÉ D’INUVIK

Inuvik, dans les Territoires du Nord-Ouest

Énergie solaire à Inuvik

C’est loin, c’est froid, mais le projet réchauffe le cœur. Nihtat Energy Ltd, une petite entreprise détenue et exploitée par des Autochtones, va installer un parc solaire de 1 mégawatt dans la municipalité d’Inuvik, dans le nord (!) des Territoires du Nord-Ouest, à une centaine de kilomètres de la mer de Beaufort. Le parc devrait remplacer 434 000 litres de combustible fossile et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 380 000 tonnes métriques par an. Cette transformation devrait entraîner des économies annuelles d'un million de dollars en frais de diesel à la petite localité de 3536 habitants (2018).

Pour la communauté gwich’in, le projet se traduira par la création de six emplois à temps plein dans le secteur de la construction et de quatre emplois à temps partiel pour l’exploitation du parc. Il fait l’objet d’investissements totalisant plus de 5,5 millions de dollars de divers programmes fédéraux voués au développement énergétique des communautés nordiques. Inuvik est obscurci par une nuit polaire complète du 6 décembre au 6 janvier.

Un comparateur de cartes de crédit pour PME

Quelles cartes de crédit d’entreprise permettent d’obtenir du popcorn gratuit au cinéma ? Ce n’est peut-être pas exactement les réponses que les propriétaires de PME chercheront avec le nouvel outil comparatif de cartes de crédit d’entreprise que Hardbacon vient d’ouvrir sur sa plateforme. La firme, qui offre une application de finances personnelles où les consommateurs peuvent comparer cartes de crédit, hypothèques et assurances, vient d’y ajouter une section destinée aux PME et aux travailleurs autonomes.

« Lorsque j’ai lancé Hardbacon, j’avais du mal à faire la comptabilité et j’ai eu beaucoup de difficulté à ouvrir un compte de banque d’entreprise et à obtenir ma première carte de crédit corporative », a indiqué le PDG de Hardbacon, Julien Brault, dans son communiqué, pour signifier sa satisfaction de soutenir le parcours des propriétaires de petites entreprises. La section entrepreneuriale de Hardbacon propose également des comparateurs d’assurance collective, d’assurance auto et d’assurance d’entreprise. Il sera bientôt possible d’y comparer également les comptes chèques et les comptes d’épargne pour entreprises.

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Le nouveau programme Tremplin pour la jeunesse agricole, mis sur pied par Sollio Groupe Coopératif, la Fédération de la relève agricole du Québec et le Mouvement Desjardins, procurera à 20 jeunes entrepreneurs agricoles un accompagnement d’un an, au terme duquel ils toucheront une bourse de 15 000 $. C’est ce qu’on appelle des jeunes pousses.