Les herbes gourmandes : on arrache et on recommence.

Le producteur de fines herbes en serre Les herbes gourmandes vient de changer sa raison sociale, son image de marque et ses emballages.

L’entreprise s’appelle désormais Gourma.

Il ne s’agissait pas ici de simplement rafraîchir le graphisme. C’est l’entreprise tout entière qui se trouve bouleversée.

« Changer la marque, ç’a été beaucoup de défis, reconnaît son président Charles Verdy. Un défi légal, d’abord. Changer le nom d’une entreprise, ça touche toutes les sphères : les banques, les fournisseurs, les clients, les bases de données… Il y a aussi toute la partie des adresses courriel et du site web. Il faut tout arrimer ça. »

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Charles Verdy, président de Gourma

L’identité précédente, qui datait de moins de dix ans, n’était pourtant pas flétrie.

Mais ici aussi, la pandémie avait creusé son sillon.

Les racines de l’entreprise

Charles Verdy semblait prédestiné à la production maraîchère, mais il a d’abord fait des études en génie industriel. Il travaillait depuis six ans pour une firme spécialisée en logistique hospitalière quand, « avec un ami, on a trouvé un projet qui était un peu plus près de nos valeurs ».

En 2014, les deux associés ont racheté une entreprise de Lanaudière qui cultivait des fines herbes sous serre, « et on est venus recadrer la marque sous Les herbes gourmandes ».

« Au départ, on avait 6000 pi⁠2 de production et deux employés », raconte-t-il.

Les herbes et l’entreprise ont connu une belle croissance.

Charles Verdy a doublé la superficie de ses serres en 2021 en y ajoutant un hectare, avec un investissement de 8 millions de dollars. « Aujourd’hui, on a 215 000 pi⁠2 de production et 60 employés. Je suis fier de le dire, ils sont tous locaux. »

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Les installations de Gourma

Locaux comme dans production locale et autonomie alimentaire, des thèmes qui ont surgi pendant la pandémie. « Ça m’a interpellé, l’autonomie alimentaire », dit-il.

Cette préoccupation l’a amené à considérer une diversification de sa production, dans une direction qu’il a commencé à tester, mais qu’il ne veut pas encore dévoiler.

« On croit que la diversification va permettre d’avoir une meilleure autonomie alimentaire, explique-t-il. Et on croit beaucoup à la diversification entre entreprises. J’ai des collègues dans l’industrie serricole qui sont spécialisés dans la tomate, d’autres dans le concombre, d’autres dans le poivron. Le but, c’est de venir compléter l’offre, et non pas nécessairement faire ce que quelqu’un d’autre fait déjà de façon très performante. »

Il contemple cette diversification « avec une vision assez large ».

« On fait un peu de salade, ce sont des choses qui sont plus près de nos connaissances actuellement, mais on pourrait aussi aller dans le champ gauche et faire des bananes, des mangues, ou peu importe. Il faut juste que ça soit viable et rentable pour l’entreprise. »

Cependant, avec une production plus variée, la marque Les herbes gourmandes devenait trop restrictive. « On ne pouvait pas cultiver autre chose avec ce nom-là. »

Cueillir les meilleurs

Il a confié cette nécessaire mutation à l’agence Sid Lee. Ce n’est pas la moins réputée. Ni la moins chère, sans doute.

« On a choisi Sid Lee parce qu’on aime s’associer aux meilleurs et aux plus performants », indique-t-il.

« J’avoue que c’est toujours intéressant de suivre le parcours, de se faire challenger sur les noms, le visuel, et ainsi de suite. Ça nous sort de notre zone de confort. »

Sortir de sa zone de confort ? Le serriculteur donne l’impression de s’être assis sur un cactus. Quand les créatifs de Sid Lee lui ont proposé le nom Gourma, il les a presque gourmandés. « Je ne peux pas dire que j’étais enchanté. C’était plutôt l’effet inverse, reconnaît-il. J’ai dit : c’est un peu simpliste comme solution. Il me semble que vous êtes capables de faire mieux. »

Il s’est finalement rendu à leurs arguments et s’est laissé séduire par, justement, la simplicité de la proposition. Gourma, contraction de gourmandes, était en continuité avec l’ancienne raison sociale, tout en se montrant plus concis et plus sympathique. « Plus premium », résume-t-il.

La lettre « O » de Gourma est remplacée par un cercle jaune tronqué à sa base, comme un soleil qui émerge de l’horizon ou la silhouette d’une serre semi-tubulaire.

Les emballages ont eux aussi été repensés.

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Les emballages de Gourma ont été repensés.

Les sacs, comme des cornets à fond plat, montrent le cercle jaune emblématique à leur base, surmonté d’une couleur spécifique à chaque herbe. Les couleurs facilitent le repérage en tablette et donnent en même temps une indication sur la fréquence d’arrosage du plant.

Eux aussi présentaient un défi. La gamme de plants bio est maintenant emballée dans un sac qui combine le plastique et un papier résistant à l’humidité. Pour obtenir la quantité et la qualité désirées, Charles Verdy a dû faire appel à un imprimeur allemand, en dépit de son attention à la production locale.

Mais la qualité ne souffrait aucun compromis, qu’elle fût en serre ou en sac.

La célébration du robinet

IMAGE FOURNIE PAR BARIL

La collection MARIE du fabricant de robinetterie BARIL

La Journée mondiale de la plomberie, célébrée en grande pompe le 11 mars dernier, a été une double occasion de réjouissances pour le fabricant de robinetterie haut de gamme BARIL : sa collection MARIE, conçue en collaboration avec la designer de vêtements Marie Saint Pierre, a remporté l’or dans la catégorie Bathroom Fittings/Appliances aux International Design Awards (IDA). La collection lancée le 1er juin dernier avait déjà obtenu un prix Platine aux Awards for Design Excellence (ADEX) et une Certification or dans la catégorie Design industriel lors de la 15e édition des Grands Prix du Design. La collection MARIE se caractérise par les sphères parfaites de ses poignées de robinet, qui semblent simplement déposées sur la surface du meuble-lavabo. Établie à Montréal et Trois-Rivières, BARIL compte plus de 50 employés.

Soutenir trois fois l’entrepreneuriat féminin

C’est une occasion de souligner leur dynamisme, partout en région. Trois PME dirigées ou détenues par des femmes ont reçu un petit, mais utile coup de pouce pour accroître leur performance. À Tadoussac, l’auberge La Merveilleuse, dirigée depuis plus de 10 ans par Charlotte Pozzi, obtient une aide financière non remboursable de 83 750 $ de Développement économique Canada pour bonifier ses aménagements. Charlotte Pozzi veut notamment bâtir un nouveau studio isolé afin d’étendre son offre sur quatre saisons et accueillir des visiteurs en hiver. Dans ce qui ressemble faussement à un autre projet architectural, Chambre à peinture A.G. inc., de Joliette, a pour sa part obtenu une contribution (remboursable, celle-là) de 200 000 $ du même organisme pour l’acquisition de nouveaux équipements de fabrication numérique. Codirigée depuis 2015 par Mélissa Gosselin, l’entreprise se spécialise dans la conception, la fabrication et l’installation de cabines de pulvérisation de tous genres. Un peu plus loin, à Saint-Félix-de-Valois, Industries UDACO obtient de son côté une aide de 110 600 $ pour améliorer sa production numérique. Dirigé depuis près de 10 ans par Caroline Baril, l’atelier se consacre à la fabrication et à l’usinage de produits en acier sur mesure.

Ouverture fertile en émotions

PHOTO YSABELLE FOREST, FOURNIE PAR AGRO-100

Agro-100 vient de lancer la production dans la toute première usine québécoise de production à grand volume de biostimulants agricoles et de fertilisants liquides.

Une super-usine de fertilisants liquides et de biostimulants est sortie de terre à Joliette. Agro-100 vient de lancer la production dans la toute première usine québécoise de production à grand volume de biostimulants agricoles et de fertilisants liquides. Le nouveau complexe industriel est le fruit de l’acquisition d’Axter Agroscience, spécialisée dans les biostimulants, qu’Agro-100 avait cueillie en 2021. Dans le nouveau bâtiment, qui produira à la fois des biostimulants et des fertilisants, chaque produit suivra un circuit exclusif de production jusqu’à sa mise en réservoir, réduisant ainsi les risques de contamination et supprimant le recours à l’eau de nettoyage. Les nouvelles installations procurent une capacité de production de 10 millions de litres d’urée liquide et jusqu’à 16 millions de litres par an d’agrofoliaires et de biostimulants. « Ce nouveau complexe de production nous assure un avantage stratégique et concurrentiel de premier ordre », a assuré le président et chef de la direction, Stéphane Beaucage, par voie de communiqué. Situé sur un site de 30 000 m⁠2, le complexe d’Agro-100 comporte dorénavant neuf bâtiments, soit deux usines de fabrication, cinq entrepôts, des espaces de bureaux et un atelier d’entretien. Le fabricant québécois de fertilisant est sur la voie de la croissance, avec deux points de distribution en Ontario.

Le chiffre

12

Paradoxalement, c’est à l’automne qu’Avril ouvrira son 12e établissement. Repentigny est l’heureux élu. La chaîne de supermarchés santé québécoise était jusqu’à présent absente de Lanaudière.