Il fallait être un peu gonflé pour présenter des ballons atmosphériques portant une plateforme de photographie aérienne à Dragon’s Den, la version de Dans l’œil du dragon sur CBC, mais le risque a payé : Lux Aerobot va pouvoir prendre de l’altitude avec les 500 000 $ qu’elle y a récoltés.

« On est allés à l’émission avec en tête un investissement de 250 000 $ », relate sa présidente et cofondatrice Katrina Albert. Avec son cofondateur Vincent Lachance, elle avait participé à la version anglophone de l’émission de téléréalité « pour augmenter notre notoriété au Canada », explique l’entrepreneure.

L’investissement de 500 000 $ lui a été proposé par l’entrepreneur en série Robert Herjavec, qui s’est montré sensible aux bénéfices environnementaux du système.

Lux Aerobot a mis au point une plateforme stratosphérique, accrochée par des suspentes à une grappe de ballons gonflés à l’hélium. Ses caméras optique et thermique prennent des photos de la surface du sol à une altitude de 18 à 25 km, d’où le champ des images atteint 50 km de diamètre.

La qualité de la définition, le très large angle de champ et la fréquence des prises de vue produisent une foison de données que les drones, avions ou satellites ne peuvent fournir. Analysées par intelligence artificielle, elles servent par exemple à la gestion des incendies de forêt et à la surveillance côtière.

« Les ballons viennent s’insérer comme une solution très abordable pour avoir des images de haute résolution et à haute fréquence sur un large territoire », fait valoir Katrina Albert.

Autre avantage par rapport à la photographie par avion, « notre technologie n’émet pas de CO2 en vol », ajoute-t-elle.

L’aérostat peut être approximativement dirigé en modifiant son altitude selon la direction des vents. Il gagne en altitude en lâchant le sable de son lest et en perd en libérant du gaz.

Une fois sa mission accomplie, les suspentes sont coupées et la nacelle retombe au sol, sa chute ralentie par un parachute.

« On travaille déjà sur un système de propulsion qui va être ajouté au ballon pour augmenter sa manœuvrabilité », indique Katrina Gauvin.

« On ne vend pas nos ballons, souligne-t-elle. On ne vend pas les images non plus. On vend l’analyse des images, donc essentiellement la donnée raffinée. »

De hautes ambitions

Lux Aerobot a été fondée en 2018 par Katrina Albert et Vincent Lachance, un jeune entrepreneur passionné de technologie.

« J’ai lu abondamment sur l’ensemble des technologies aérospatiales en opération ainsi que sur les technologies du futur en développement, raconte ce dernier. L’objectif était de trouver un produit ayant un haut potentiel de commercialisation et qui était sous-estimé par les entreprises plus traditionnelles. Les ballons stratosphériques pour l’observation terrestre rencontraient parfaitement ces critères. »

Katrina Albert, diplômée de HEC Montréal, l’avait rencontré quelques années auparavant lors d’une conférence qu’elle l’avait invité à prononcer devant les étudiants. En 2014, âgé de 18 ans à peine, Vincent Lachance avait participé à l’émission des dragons à Radio-Canada.

« Notre première embauche a été un ingénieur aérospatial », relate-t-elle.

« Ce qui nous a vraiment permis de gagner du momentum, c’est qu’on a fait un programme en Australie pour de jeunes pousses en aérospatiale. »

Le pays était alors aux prises avec d’énormes incendies de forêt.

« De là est venu notre premier contrat avec la Défense australienne pour faire des démonstrations de la technologie. Ça a fait boule de neige » – un rare exploit sous ces chaudes latitudes.

Depuis, Lux Aerobot a obtenu deux financements de l’Agence spatiale canadienne qui se sont élevés à près de 600 000 $, des mandats avec la Défense canadienne, ainsi que des contributions récurrentes de Rio Tinto au Saguenay–Lac-Saint-Jean qui totalisent 100 000 $ par année. Trois lâchers ont été effectués l’an passé en Saskatchewan avec Transports Canada pour démontrer le potentiel de la technologie.

« On est la seule compagnie privée au Canada qui opère des ballons d’observation terrestre », souligne-t-elle.

Viser haut

Lux Aerobot compte maintenant 15 employés répartis entre Alma et son bureau de Montréal, ouvert en 2022.

Après plusieurs années de recherche et développement, « la technologie a atteint aujourd’hui une maturité qui nous permet de commercialiser davantage », indique Katrina Albert

La manne récoltée à Dragon’s Den tombe du ciel. « C’est un investissement qui entre dans notre première ronde d’investissement, qu’on est en train de conclure actuellement. »

Cet apport d’argent frais vise deux objectifs. D’abord, soutenir les tests de détection d’incendies de forêt qui seront menés en 2024 en collaboration avec la SOPFEU. Ensuite, accélérer la recherche en intelligence artificielle. « Avec plus de contrats viennent plus de données. L’analyse devient la prochaine priorité, et on doit augmenter la taille de l’équipe d’intelligence artificielle. On veut accroître aussi notre équipe de vente pour soutenir cette croissance. »

Car Lux Aerobot vise très haut.

PHOTO FOURNIE PAR BOKEA

Bokea offre en ligne et dans sa nouvelle boutique des portes et façades de tiroirs fabriquées au Québec pour remplacer les panneaux fatigués des armoires IKEA.

Bokea ouvre la porte à sa première boutique

Elle avait pignon en ligne, Bokea va avoir porte et façade sur rue. La jeune entreprise montréalaise s’est spécialisée dans le remplacement des portes, façades de tiroirs et autres panneaux d’armoires IKEA. La formule permet aux propriétaires de conserver les caissons et de remplacer les façades fatiguées par des produits de remplacement variés et de haute qualité. Jusqu’à présent, l’entreprise proposait ses articles en ligne, mais elle vient d’ouvrir sa première véritable boutique, située au Château Saint-Ambroise, rue Saint-Ambroise, à Montréal. La salle d’exposition a été créée en collaboration avec la designer d’intérieur Stéphanie Delisle. Les produits commandés en ligne, et désormais en boutique, sont fabriqués sur commande par des entreprises québécoises. Fondée en octobre 2022, l’entreprise est passée de deux à dix employés depuis un an.

Carrousel pivote vers l’Ontario

Les affaires vont rondement chez Carrousel, au point où elle tourne son attention vers l’Ontario. Spécialisée dans la distribution d’emballages alimentaires et industriels et de produits sanitaires, l’entreprise a ouvert à Ottawa son cinquième entrepôt – son premier à l’extérieur du Québec. « Nous avons bâti une équipe d’experts dédiée à la zone Ottawa-Cornwall-Kingston et cet actif nous permet d’offrir des solutions adaptées à la clientèle de ce territoire », a informé Michel Bourassa, chef de la direction des Emballages Carrousel, dans un communiqué. Le nouvel entrepôt de 63 500 pi⁠2 s’ajoute à ceux de Boucherville, Québec, Boisbriand et Drummondville, pour un total de 380 000 pi⁠2. Établie à Boucherville depuis 1971, Emballage Carrousel effectue chaque jour des livraisons à plus de 1200 clients à travers le Québec et l’Est de l’Ontario.

TRANSEARCH International trouve Décarie Recherche

TRANSEARCH International a cherché et trouvé Décarie Recherche, une firme montréalaise de services-conseils en recherche de cadres et d’administrateurs. Établie à Londres, TRANSEARCH International, une des plus importantes firmes de recherche de cadres dans le monde, a cueilli Décarie Recherche pour prendre racine à Montréal. La cofondatrice et présidente de Décarie Recherche depuis 2014, Dominique Décarie, demeure à la tête de l’antenne montréalaise à titre de présidente de Décarie Transearch. Le partenariat d’affaires permettra à Décarie de combiner « le meilleur de la grande firme internationale en termes de thought leadership, d’outils et de réseau mondial, avec notre approche entrepreneuriale et notre agilité », a expliqué Dominique Décarie, dans un communiqué.

Karma et collaboration font bonne compagnie

Les destins de Bon Karma et de Collaboration spéciale se sont croisés avec bonheur. Les deux coopératives de services de design et de marketing unissent leurs destinées et leurs forces sous le nom Bonne Compagnie. Une raison sociale qui traduit à la fois les valeurs de la firme et l’ambiance qui y régnera. Depuis 2019, Bon Karma a voué son expertise en design et en web aux organisations à impact positif. De son côté, Collaboration spéciale s’était consacrée aux services de marketing numérique, de vidéo et de design dans le domaine des arts et de la culture. Grâce à cette heureuse fusion, Bonne Compagnie « offrira un éventail de services spécialisés en cohérence avec des valeurs bienveillantes et un modèle d’entreprise autogérée aspirant à repenser le cadre traditionnel du milieu de travail ». Des vertus que le destin récompensera, sans doute.

250

Deep Sky, le développeur montréalais de projets d’élimination du carbone, a annoncé un partenariat avec la firme britannique Mission Zero Technologies. Leur prototype de démonstration capturera 250 tonnes de CO₂ par an. Objectif : entre 100 000 et 1 million de tonnes de CO₂ par an avec des installations commerciales.