On a tous dans nos habitudes d’aller à l’épicerie avec nos sacs, mais on ne sourcille pas (ou peu !) lorsque l’on reçoit des achats dans des emballages qui vont, au pire, directement à la poubelle ou, au mieux, au recyclage. Une toute jeune entreprise d’ici a lancé un concept d’enveloppes réutilisables qui gagne en popularité auprès des détaillants québécois qui font du commerce en ligne.

Qui ?

L’idée derrière PickPack est née durant la pandémie, alors que l’explosion du commerce en ligne donnait lieu à une multiplication d’emballages et de suremballages. Alors étudiante en communication, Jade Trépanier écrivait des articles où elle s’intéressait au commerce durable. Et elle observait celui qui l’était moins. Elle s’est alors intéressée à un système européen qui permettait au client de choisir un emballage réutilisable au moment de passer à la caisse virtuelle pour régler la commande.

Quoi ?

Deux ans après le début de cette aventure, Jade Trépanier avoue ne pas avoir la fibre entrepreneuriale. Mais de la détermination, ça, oui.

Car il en a fallu beaucoup au trio d’étudiants qui ne connaissaient rien au monde des affaires – la cofondatrice et deux collègues, Vincent Trépanier et Thomas Thivierge.

D’abord, il fallait convaincre Postes Canada du sérieux de l’entreprise. Ce qui fut fait, après des recherches exhaustives, si ce n’est que pour entrer en contact avec les bonnes personnes et attirer leur attention... durable ! PickPack devait développer son produit en partenariat avec Postes Canada, car les jolies enveloppes de polypropylène passent par le réseau pour retourner chez PickPack.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Jade Trépanier avoue avoir développé une expertise en recherche de subventions et programmes d’aide. PickPack s’est d’ailleurs installée dans le quartier industriel de Granby après avoir étudié les programmes de soutien proposés aux entreprises.

« On a fait affaire avec la clinique en environnement de l’Université de Sherbrooke », précise Jade Trépanier, en ce qui concerne le choix du matériau. « C’est du plastique, mais c’est très résistant et facile à revaloriser en fin de vie », dit Jade Trépanier, qui précise que ça sera fait.

Chacune des enveloppes est faite pour résister à une cinquantaine d’utilisations.

Comment ça marche ?

Une trentaine de commerces ont déjà adopté PickPack.

Ils obtiennent les enveloppes et les proposent à leurs clients au moment où ceux-ci finalisent leurs achats en ligne. Le détaillant est facturé à l’utilisation. Le client peut opter pour le sac réutilisable.

« Après, on dit à l’entreprise qu’elle peut facturer un supplément au consommateur, de 0,99 $ à 3,99 $ », explique Jade Trépanier.

Le sac vient avec une étiquette-timbre qui permet au client de simplement le déposer dans une boîte aux lettres de Postes Canada.

PickPack récupère ses enveloppes. Elles sont toutes identifiées par un code-barre, l’entreprise sait donc qui l’a renvoyée.

Après une année, le taux de retour est de 80 %.

Pour l’instant, environ un client sur quatre à qui on propose cette option écoresponsable décide de la choisir. Le commerçant peut lui envoyer une offre au moment où il est avisé (par PickPack) que l’enveloppe est retournée à la source, ce qui est une belle occasion de fidéliser la clientèle.

Selon Jade Trépanier, le succès des enveloppes PickPack varie grandement d’un commerce à l’autre, selon la vocation du magasin. Des consommateurs sensibles au suremballage et magasinant dans un commerce qui affiche des valeurs écoresponsables ont plus de chances de demander un emballage réutilisable pour leur colis.

Et maintenant ?

PickPack a deux ans, et les premières enveloppes sont entrées en circulation il y a moins d’un an. L’entreprise en a fait faire 10 000 au départ, mais compte doubler la mise prochainement. De nombreux détaillants s’intéressent à ses activités, dont une importante chaîne québécoise, précise Jade Trépanier.

Certains commerces demandent une personnalisation des enveloppes – comme elles le font pour leurs sacs réutilisables. Ça n’était pas dans les plans de PickPack, qui est néanmoins ouverte à l’idée pour des clients d’envergure.

Une autre demande inattendue, mais digne d’intérêt, est venue : faire des emballages pour les articles fragiles, pour remplacer le célèbre papier à bulles, qui va généralement à la poubelle une fois que les enfants se sont amusés à dégonfler les petites bulles.