Le feu a quelque chose de rassurant, mais les foyers ne sont pas toujours pratiques – on n’a pas tous un chalet au fond du bois ! Une entreprise vient de lancer un jouet qui reproduit le son du crépitement des flammes, mais qui est si beau qu’il plaît à de nombreux urbains, de tous les âges.

Quoi ?

Ora est née du désir d’un père de répondre au besoin de réconfort de ses enfants qui emménageaient dans une nouvelle maison. Pour rassurer les petits, Mathieu Cloutier a conçu un poêle en bois qui offre l’image des flammes et le son du crépitement.

Le jouet a fait mouche non seulement auprès des enfants, mais aussi des amis qui visitaient la maison et lui demandaient d’en avoir un.

Mathieu Cloutier est entrepreneur – il était derrière l’application M ta région, devenue Milo, et il était justement en quête d’un nouveau projet. Il a senti qu’il y avait peut-être là une occasion d’affaires. Il a pris quelques mois pour développer Ora, avec une phase de conceptualisation, puis de validation, notamment dans des CPE.

Les premiers foyers ont été vendus au printemps 2023, mais la production a réellement été lancée l’automne suivant, juste à temps pour les Fêtes.

L’entreprise voulait bâtir son stock avant d’ouvrir les commandes.

Heureusement, car la réponse a été excellente : en 2023, autour de 1000 foyers Ora auront trouvé le chemin de maisons d’ici et d’ailleurs, car la demande de l’étranger commence à être de plus en plus soutenue, dit le fondateur d’Ora.

Le produit

Il s’agit de petits foyers de bois, totalement faits à Saint-Ambroise-de-Kildare, dans Lanaudière. La capacité de production actuelle est de 50 foyers par jour, indique Mathieu Cloutier.

Le boîtier produit de la lumière, mais ne dégage pas de chaleur. Il y a trois formats, et ils sont offerts en quelques couleurs. Le foyer, à assembler, vient avec le crépitement, mais il y a aussi l’application Ora, qui est au cœur du modèle d’affaires de l’entreprise.

Avec un abonnement de 4,99 $ par mois (tarif actuel), les propriétaires de foyer auront droit à de la musique pour accompagner leur feu, des contes et tutti quanti.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

« L’application donne tout le sens au produit », dit le concepteur.

Pour des parents qui veulent passer un moment de qualité avec leurs enfants, mais qui ont peut-être envie de prendre une pause lecture, c’est une option intéressante.

La vision

Le produit a été conçu pour les enfants, vraiment dans un désir de réconfort, et c’est ainsi qu’il est présenté. D’ailleurs, plusieurs foyers sont installés dans des CPE et même à l’hôpital Sainte-Justine.

L’entrepreneur présente son foyer comme un jouet et a bâti son plan de communication avec cette vision. « Mais, grosso modo, 30 % de nos ventes, ce sont des gens qui ont des appartements à Montréal », confie néanmoins Mathieu Cloutier.

L’avenir

Ora va estimer sa production annuelle dans les prochaines semaines, mais l’entrepreneur voit grand : on parle de quelques dizaines de milliers de poêles annuellement. Si cela s’avère, il faudra changer d’usine ou faire des partenariats, ce qui risque d’être possible en cette période où l’industrie du meuble tourne au ralenti.

Pour l’instant, 80 % des ventes sont réalisées au Québec, mais le développement passe par les marchés étrangers. La demande est déjà là en Europe, particulièrement du marché français. « La vision est d’aller le plus rapidement possible, dans le plus de pays possible. On ne cherche pas à rentrer en profondeur dans les marchés, on cherche à s’étendre », confie Mathieu Cloutier.

Le premier tour de financement s’est conclu en décembre : il servira à développer le plan de croissance d’Ora. La vraie collecte de fonds en capital suivra, cette année.